Site officiel de Pole-Position Magazine - Le seul magazine québécois de sport automobile

www.Poleposition.ca

Site officiel de Pole-Position Magazine

25 avril : Disparition de Michele Alboreto, le seul pilote italien lauréat du GP du Canada !

25 avril : Disparition de Michele Alboreto, le seul pilote italien lauréat du GP du Canada !

Dimanche 25 avril 2021 par Philippe Brasseur
Crédit photo: WRI2

Crédit photo: WRI2

Il y a 20 ans jour pour jour disparaissait le seul pilote italien ayant jamais remporté le Grand Prix du Canada de Formule 1, qui plus est sur une Ferrari, Michele Alboreto.

C’est lors d’essais privés sur l’un des circuits routiers du complexe Lausitzring en Allemagne, que l’accident mortel s’est produit, le 25 avril 2001. Michele Alboreto, 44 ans, effectuait alors des essais aux commandes d’un prototype Audi R8 du Team Joest, en préparation des 24 Heures du Mans, une course qu’il avait remportée 4 ans plus tôt.

Né à Milan le 23 décembre 1956, Michele Alboreto débuta sa carrière en sport automobile par les séries nationales de monoplaces. En 1978, il remporte le titre de champion d'Italie de la série Fiat Abarth et, deux ans plus tard, il est couronné champion d’Europe de Formule 3. C’est également en 1980 qu’il fait ses débuts en Endurance, étant engagé par Lancia. Recrue dans la discipline, il récolte tout de même trois podiums en quatre courses disputées.

Son nom est alors cité pour faire ses débuts en F1 chez Osella mais Alboreto choisit une écurie plus prestigieuse, Tyrrell. Cependant, les grandes années de l’écurie de Ken Tyrrell sont révolues et le pilote milanais peine avec la modeste Tyrrell 010 à moteur Cosworth V8. Il ne marque aucun point l’année de ses débuts et il faut attendre la saison suivante et une Tyrrell 011 plus compétitive pour qu’il révèle véritablement son grand talent.

Premiers points au Grand Prix du Brésil, premier podium à Imola (derrière le duo Didier Pironi-Gilles Villeneuve et leur affrontement de triste mémoire), Michele Alboreto est la révélation du début de la saison 1982 et, après 4 Grands Prix, il occupe la troisième place au championnat, derrière Alain Prost et Niki Lauda ! Les courses suivantes sont moins glorieuses mais Michele Alboreto termine la saison par un coup d’éclat : il remporte le dernier Grand Prix, à Las Vegas !

La même année, il gagne aussi trois courses du Championnat du monde d’Endurance Groupe C avec Lancia, mais la marque italienne échoue dans sa quête du titre des manufacturiers face à Porsche. Désireux de viser le titre mondial en Endurance avec Lancia parallèlement à la Formule 1, il reste chez Tyrrell pour la saison 1983. Mais la 011 est dépassée face aux Renault, Ferrari, Williams et McLaren. Michele peine en course mais parvient à saisir sa chance au Grand Prix des États-Unis, à Detroit. Une victoire grâce à son talent plus qu’à la mécanique. Impressionné, Enzo Ferrari lui fait une offre de contrat pour la saison 1984.

Un pilote italien chez Ferrari, c’est une révolution ! Mais 1984 est marquée par la domination des McLaren de Prost et Lauda. Michele Alboreto parvient tout de même à gagner le Grand Prix de Belgique pour le retour de la F1 à Spa-Francorchamps, avant de grimper trois autres fois sur le podium.

Fort des espoirs vus en 1984, Ferrari compte sur Alboreto pour décrocher le titre mondial la saison suivante. Michele ne déçoit pas : il monte 5 fois sur le podium lors des 6 premiers Grands Prix. Il gagne sur le circuit Gilles-Villeneuve (photo ci-dessus), puis à Hockenheim. Au soir du Grand Prix d’Autriche, il est ex-aequo au 1er rang du championnat avec Alain Prost. Chez Ferrari, on croit le titre arrivé… Et la mécanique trahit Michele 5 fois lors des 5 derniers Grands Prix ! Cet échec, dû à des crises internes chez Ferrari, atteint fortement Michele.

Il reste chez Ferrari en 1986, 1987 et 1988 mais ne récolte que 7 podiums en trois saisons. Démotivé, dominé par son coéquipier Gerhard Berger, il est licencié de la Scuderia au terme de la saison 1988 et trouve refuge chez… Tyrrell, l’écurie de ses débuts en F1.

La saison 1989 débute avec trois Top 10 mais Alboreto est soutenu par Marlboro et Tyrrell vient de signer une commandite de Camel. Fidèle en affaires, Michele quitte Tyrrell et se retrouve sans volant. Il finira par intégrer la modeste écurie Larrousse, étrangement elle-même soutenue par Camel, pour la fin de la saison, sans parvenir à marquer le moindre point et manquant même sa qualification à quelques reprises.

De 1990 à 1992, il évolue chez Arrows et ne marque aucun point les deux premières saisons avant d’en inscrire 3 en 1992. Il dispute ses deux dernières saisons de F1 avec la Scuderia Italia (qui engage des châssis Lola à moteur Ferrari) en 1993 puis chez Minardi en 1994. Il marque son dernier point en F1 au Grand Prix de Monaco 1994.

Par la suite, Michele se tourne vers le DTM (avec Alfa Romeo) puis vers l’IndyCar, pour quelques courses. Il revient à ses premiers amours de sport automobile, l’Endurance, en 1996. L’année suivante, associé à Stefan Johansson et Tom Kristensen, Michele décroche la victoire aux 24 Heures du Mans sur un prototype TWR-Porsche du Joest Racing.

À compter de 1999, Joest devient l'équipe officielle Audi et Michele poursuit naturellement l’aventure avec l’équipe allemande. Le temps des succès semble revenu : quatrième en 1999 et troisième en 2000 au Mans. En 2001, Michele Alboreto débute la saison par un succès aux 12 Heures de Sebring.

Le 25 avril, la crevaison à plus de 320 km/h du pneu arrière gauche de son Audi R8 l’envoie dans les rails avant de rebondir sur la piste en tonneau. Le pilote est mort sur le coup. L’Italie venait de perdre l’un de ses plus grands pilotes et le monde du sport automobile un authentique passionné.