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21 mai : Premier Grand Prix et première victoire pour la Lotus 79 en Belgique en 1978

21 mai : Premier Grand Prix et première victoire pour la Lotus 79 en Belgique en 1978

Mardi 21 mai 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Ford Photographic Archive

Crédit photo: Ford Photographic Archive

La superbe Lotus 79, la première véritable voiture-aileron à effet de sol, a disputé son premier Grand Prix, et remporté sa première victoire, le 21 mai 1978 à l’occasion du GP de Belgique à Zolder.

Le modèle précédent, la Lotus 78, exploitait déjà en partie l’effet de sol. Pilotée par Mario Andretti et Gunnar Nilsson, elle a décroché cinq victoires en 1977 et en aurait amassé plus si Colin Chapman ne s’était pas entêté à utiliser des moteurs Ford Cosworth DFV expérimentaux, puissants, mais fragiles, ce qui lui a fait perdre plusieurs gains.

Les ingénieurs du Team Lotus travaillaient déjà sur la monoplace suivante, la 79, qui allait être la première voiture-aileron. Avec ses larges pontons logeant des tunnels venturi, la 79 devait être littéralement collée à la piste par un puissant effet de succion.

Les essais de la Lotus 79/1 démarrent avec Andretti et le nouveau pilote de l’écurie, Ronnie Peterson. Avec ses jupes coulissantes qui scellent les pontons, la nouvelle monoplace de Chapman est en effet très rapide. Son seul défaut est d’être munie d’une transmission séquentielle semi-automatique Lotus-Getrag qui fonctionne, certes, mais pas longtemps…

La saison 1978 commence et le Team Lotus fait rouler deux Lotus 78 en attendant que la 79 soit prête. La Lotus 79/2 est finalement inscrite à une course hors-championnat, le BRDC International Trophy couru sur le circuit de Silverstone le 19 mars. Elle se distingue des 79 suivantes par ses pontons très rectilignes et son arceau de sécurité très haut.

Peterson décroche la pole position devant Niki Lauda sur une Brabham-Alfa Romeo, Andretti sur la 79 et James Hunt sur une McLaren. Il pleut abondamment et Andretti perd le contrôle de sa voiture au troisième tour et sort de piste. La Lotus s’écrase contre la Shadow sortie de piste et abandonnée par Clay Regazzoni. La 79 est endommagée : la suspension avant gauche et le support de moteur droit ont été arrachés. L’épave est entièrement réparée au château de Ketteringham Hall du Team Lotus.

La 79 réparée est montrée au grand public à l’occasion du Grand Prix de Monaco et Andretti participe aux essais libres du jeudi aux commandes de la 79/2. Toutefois, lui et Peterson disputent la course monégasque avec des Lotus 78.

Des grands débuts en Belgique

Pour le Grand Prix de Belgique présenté le 21 mai sur le tracé de Zolder, Andretti est inscrit sur la Lotus 79/2 tandis que Peterson conserve une Lotus 78. Andretti réalise la pole position en 1’20”90 avec un train de pneus durs de course, Chapman ne voulant surtout pas démontrer le véritable potentiel de sa dernière création. Carlos Reutemann, sur une Ferrari 312 T3, est second à huit dixièmes d’Andretti. Niki Lauda est troisième sur une Brabham-Alfa et Gilles Villeneuve, le coéquipier de Reutemann, est quatrième sur la grille de départ.

La course se résume à un festival Andretti-Lotus. L’Américain prend un bon départ, et passe toute la course à contrôler son avance sur ses poursuivants. Pendant 39 tours, son plus proche rival est Villeneuve qui roule à environ quatre secondes de lui. Un tour plus tard, le pneu avant gauche de la Ferrari éclate, ce qui force le Québécois à effectuer un arrêt aux puits et de chuter en sixième position.

Andretti continue sa promenade de santé. Sa monture est tellement efficace qu’il roule exprès à des endroits de la piste qui sont pourtant devenus glissants. L’effet de sol de la Lotus 79 est si puissant qu’Andretti peut freiner beaucoup plus tard que ses rivaux.

Andretti croise l’arrivée avec 9”9 de priorité sur son coéquipier Peterson et 24”3 sur Reutemann et 47”0 sur Villeneuve, bien revenu après son arrêt aux puits.

Chapman, Andretti et les membres du Team Lotus viennent de démontrer l’efficacité générale de cette nouvelle machine qui, malgré ses quelques défauts (pontons se déformant à haute vitesse, monocoque pas assez rigide et freins arrière qui ont tendance à surchauffer), écrit une page de l’Histoire de la F1.