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Entrevue : Entre WEC et European Le Mans, trois courses en Europe au programme de Zach Robichon en ce mois d’avril !

Entrevue : Entre WEC et European Le Mans, trois courses en Europe au programme de Zach Robichon en ce mois d’avril !

Jeudi 6 avril 2023 par Marie-Lyse Tremblay
Crédit photo: Didier Schraenen

Crédit photo: Didier Schraenen

Dans 10 jours exactement, le Championnat du monde d’Endurance (WEC) présentera sa 2ème course de la saison, au Portugal. Outre Jacques Villeneuve en Hypercar, un second pilote québécois est inscrit, alors que Zach Robichon disputera une 1ère course cette année dans la série après avoir manqué - bien malgré lui - le rendez-vous de Sebring. La semaine suivante, ce sera en European Le Mans qu’on le retrouvera, sur le circuit de Barcelone pour entamer sa seconde saison dans la série, là encore aux commandes de l’une des nombreuses Porsche 911 RSR inscrites par l’écurie allemande Proton Compétition. Puis il y aura fin du mois les 6 Heures de Spa, à nouveau en WEC. Mais pour le pilote résident de Montréal, ces trois rendez-vous en Europe ne sont pas les premiers de 2023, puisqu’il a aussi roulé en IMSA lors des 24 Heures de Daytona et des 12 Heures de Sebring. Zach Robichon nous parle de tout cela dans cette entrevue exclusive…

Zach, pour débuter, revenons sur ton week-end de Sebring le mois dernier où tu devais rouler en WEC et aux 12 Heures. Mais ta voiture (photo ci-dessous) a été endommagée aux essais libres dans un accident avec un prototype et tu n’as pas pris le départ de cette course, tandis qu’aux 12 Heures tu menais la classe GTD avant un accrochage. Tes commentaires au sujet de ce week-end ?

L’équipe avait débuté la saison à Daytona et ça n’avait pas très bien été (9ème en GTD) alors Sebring était pour nous une manière de se reprendre… En WEC, Ryan Hardwick, mon équipier, a eu un accrochage qui a plié le châssis, ce qui nous a empêchés de disputer la course. Il faut savoir que les GTE sont des voitures très compliquées et ajustées avec beaucoup de minutie. Ça devient donc très difficile de réparer les voitures au circuit. Habituellement, quand la voiture à un accident, il faut utiliser un autre châssis. Malheureusement pour nous, la seule 911 RSR disponible était dans les ateliers de Proton en Allemagne, donc impossible à obtenir pour la course… On a donc reporté les espoirs de l’équipe sur les 12 Heures, la course IMSA. Nous n’étions pas certains d’avoir la vitesse pour gagner en GTD mais nous pensions qu’un Top 3 était envisageable et nous nous sommes concentrés sur ce but. Notre stratégie a aussi été axée vers l’obtention de points et nous avons conclu l’épreuve en 6ème place.

Vas-tu disputer un programme complet en WEC et en IMSA ou seulement des saisons partielles ?

En IMSA, je fais les 4 courses d’Endurance, donc il reste Watkins Glen et Road Atlanta. Pour le WEC, je fais toutes les courses jusqu’au Mans, donc ce sera Portimao au Portugal la semaine prochaine et les 6 Heures de Spa à la fin d’avril.

Tu vas aussi disputer pour une 2ème année la série European Le Mans avec une Porsche 911 RSR de Proton Compétition. Apprécies-tu rouler dans ce championnat ?

C’est un très beau championnat. La raison pour laquelle il a beaucoup de succès et ce qui fait sa différence avec les autres séries d’Endurance c’est qu’il donne beaucoup d’opportunités aux pilotes de catégories Bronze de se démarquer. Il y a aussi beaucoup moins de neutralisations. Donc si un pilote classifié Bronze a une bonne course, que tu es en avance par exemple d’une vingtaine de secondes, tu ne perds pas nécessairement cette avance immédiatement. Pour un pilote comme Ryan Hardwick, ce type de règlementation est un avantage et c’est ce qui lui a fait choisir de rouler aussi en ELMS. Pour moi, d’avoir l’opportunité de piloter ce type de voitures GTE sur de grands circuits, en plus de rouler au Mans. C’est vraiment incroyable.    

Justement, parlant de Ryan Hardwick, il semble t’accorder une grande confiance puisque tu es son équipier attitré dans les trois championnats. Qui est-il exactement, comment est-il venu au sport automobile ?

Je l’ai d’abord connu comme adversaire lorsque je pilotais pour Pfaff, qui a par la suite choisi de n’engager que des pilotes d’usine Porsche. Moins de deux jours plus tard, j’ai reçu un appel de Ryan qui m’invitait à me joindre à lui à l’équipe Wright Motorsports. Il n’a aucune affiliation avec Wright Motorsports autre que celle d’être un client. Ryan est un entrepreneur qui possède Mountain Motorsport, il a plus d’une dizaine de concessions dans le sud-est des États-Unis. Ces concessions font la vente et la préparation de motos, Sea-Doo et quads. Pour ce qui et de son expérience en sport motorisés, quand il était plus jeune il a participé au championnat du monde de Sea-Doo, il a donc toujours été un grand compétiteur. Depuis que son entreprise est bien établie et qu’il a un peu plus de temps pour des loisirs, il a choisi de revenir en course automobile. Ryan a vraiment une très grande passion pour la compétition.

Tu as découvert les 24 Heures du Mans l’an dernier. Une course qui fut compliquée suite aux erreurs d’un autre équipier, Michael Fassbender. Cette fois, quels sont tes objectifs pour cette course qui fête ses 100 ans cette année ?

C’est difficile à dire. C’est une course hyper spéciale. Pour moi ce sera en effet une deuxième fois mais pour Ryan, ce sera sa première expérience. Avec notre alignement de pilotes, je crois que nous pouvons avoir un bon résultat. Mais aux 24 Heures du Mans, un bon résultat peut aussi être une 5ème place, il y a tellement de facteurs extérieurs qui entrent en compte…On pourrait avoir une course parfaite et terminer 3ème ou même 6ème. Je crois qu’on a la chance de faire une très belle course et d’être une des meilleures équipes dans notre catégorie. Personnellement, un Top 5 devrait être notre objectif mais on ne sait jamais comment ça va se dérouler.      

Et pour l’European Le Mans, quelles sont tes attentes pour cette saison 2023, sachant que le niveau en GTE Am est peut-être plus relevé que jamais ?

Dans cette série, nous allons vraiment essayer de gagner le championnat, c’est notre but.

Crédit photo: Didier Schraenen