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Les organisateurs de Monaco se veulent rassurants : 2022 ne sera pas le dernier Grand Prix de F1 dans la Principauté !

Les organisateurs de Monaco se veulent rassurants : 2022 ne sera pas le dernier Grand Prix de F1 dans la Principauté !

Mercredi 13 avril 2022 par Philippe Brasseur
Crédit photo: WRI2

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Alimentées entre autres par le PDG de l’écurie McLaren Zak Brown, les rumeurs entourant le retrait du Grand Prix de Monaco du calendrier de la Formule 1 à compter de 2023 n’ont cessé de gonfler ces dernières semaines avec l’annonce de l’arrivée de Las Vegas et du retour du Grand Prix du Qatar l’an prochain, en plus d’une possible course en Afrique du Sud dès 2024 ou 2025.

Michel Boeri, le président de l'Automobile Club de Monaco (ACM), organisateur du Grand Prix, a souhaité rassurer les fans de son événement hier, alors qu’il a pris la parole lors de la traditionnelle réunion générale des signaleurs du club, quelques semaines avant les trois événements de sport automobile qui auront lieu à Monaco ce printemps (Formule E, Grand Prix historique et GP de F1).

« Dans la presse, l’on évoquait des difficultés après cette édition, c’est-à-dire dès l’année prochaine, pour continuer à organiser des Grands Prix. Il était sous-entendu que les prix demandés par Liberty Media étaient trop excessifs pour Monaco et que le Grand Prix ne se ferait plus. C’est tout à fait faux ! » a-t-il souligné. Tel que rapporté par La Gazette de Monaco, Boeri ajoute : « Nous sommes toujours en discussion avec eux et nous devons désormais concrétiser par la signature d’un contrat. Je peux vous garantir qu’après 2022, le Grand Prix continuera d’avoir lieu. Je ne sais pas si le contrat portera sur trois ou cinq ans, mais c’est du détail ».

S’il est un fait que le Grand Prix de Monaco tourne souvent à la procession de voitures, on notera que Zak Brown semble avoir la mémoire courte car la F1 a présenté ce genre de course monotone lors d’une majorité d’épreuves pendant une vingtaine d’années, jusqu’à 2019. Cité par l’agence Reuters, Brown indiquait : « Monaco a toujours représenté la partie la plus glamour de la F1. Je pense que Miami, Singapour, Las Vegas commencent à ajouter des marchés assez glamours. Je crois que Monaco doit s'aligner sur les mêmes conditions commerciales que les autres Grands Prix et doit peut-être aussi travailler sur les moyens d'adapter sa piste, car à mesure que nos voitures sont devenues plus grosses, la course est devenue plus difficile. Il faut tenir compte de l'histoire, mais aussi du spectacle offert. Il y a aussi un élément, qui ne devrait pas guider nos décisions mais qui devrait être pris en compte, à savoir la contribution économique à la discipline. Je préfère avoir Monaco que de ne pas l'avoir... mais tout comme le Championnat est plus grand qu'un pilote ou une équipe, je pense qu'il est plus grand qu'un Grand Prix ».

Des propos que l’on aurait pu croire prononcés par Bernie Ecclestone autrefois et qui donnent une fois encore l’impression que certains directeurs d’équipe demeurent centrés sur la seule logique de profit au détriment de l’héritage, de l’histoire de la F1 et du sport automobile.

N'oublions pas aussi que certains circuits urbains comme Bakou ou Djeddah, très rapides et avec des sections dangereuses, ont aussi été décriés par les pilotes et les fans… Mais compte-tenu des faramineux montants d’agent mis sur la table pour obtenir la F1 sur leur site, ils sont plutôt absents des critiques des dirigeants de la F1 et des propriétaires d’équipes !

Il est connu dans le milieu que Monaco a longtemps été le seul événement du calendrier à ne pas payer le moindre dollar aux instances dirigeantes de la F1 pour présenter sa course. En cherchant à limiter le prestige et la portée de l’événement monégasque sur la discipline, on peut se demander si certaines personnes n’ont tout simplement pas pour objectif de forcer les organisateurs locaux à mettre la main au porte-monnaie.

Dans le cas où un divorce surviendrait vraiment entre Monaco et la F1, la Principauté pourrait toujours se replier sur son événement de Formule E. Si cette série est désormais un Championnat du monde FIA et que ses monoplaces - beaucoup plus lentes - sont sans doute mieux adaptées au tracé monégasque que les F1, il est évident que la FE n’apporte pas à Monaco la même renommée ni les mêmes revenus de billetterie et de location d’hospitalités et d’espaces pour les yachts dans le port durant le week-end de course.

À noter enfin que les Formule E utiliseront le même tracé que la F1 pour une première fois cette année, lors du E-Prix le 30 avril prochain. Preuve que les Formule E évoluent, sans toutefois y voir une quelconque volonté de succéder pour l’instant à la F1 comme événement vedette à Monaco.

Le Grand Prix de Monaco de Formule 1 aura lieu le 29 mai.