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Rétro IndyCar: Patrick Carpentier sort miraculé d’un accident similaire à celui qui a coûté la vie à Gonzalo Rodriguez

Rétro IndyCar: Patrick Carpentier sort miraculé d’un accident similaire à celui qui a coûté la vie à Gonzalo Rodriguez

Mercredi 28 mai 2025 par René Fagnan
Crédit photo: YouTube/ESPN

Crédit photo: YouTube/ESPN

Le circuit routier de Laguna Seca en Californie est rapide, magnifique et composé de virages exigeants qui pouvaient autrefois se révéler être dangereux. À la fin des années 1990, il a été la scène de deux accidents terribles survenus à des pilotes de la série CART/IndyCar : Gonzalo Rodriguez et le Québécois Patrick Carpentier.

Le samedi 11 septembre 1999, le pilote uruguayen Gonzalo Rodriguez, âgé de 27 ans, dispute les essais libres du Grand Prix Honda de Monterrey sur le circuit de Laguna Seca. Comme ce fut le cas à Détroit, Rodriguez est le coéquipier d’Al Unser junior chez Penske Racing.

Né en 1971, l’Uruguayen a couru en karting et en Formule Ford avant de s’expatrier au Royaume-Uni afin de courir en Formule Renault britannique puis en Formule 3000. Entre 1997 et 1999, il a remporté trois victoires en F3000 et s’est classé deux fois troisième au championnat. En 1999, il est recruté par Roger Penske qui alterne les coéquipiers d’Unser.

Ce funeste samedi matin, il s’apprête à négocier le redoutable virage nommé Cocksrew qui tourne à gauche en pleine descente. Il freine en ligne droite au sommet de la côte, mais sa Lola B99/00 à moteur Mercedes-Benz ne ralentie pas. Les roues avant bloquent et la voiture quitte la piste à 250 km/h.

Le problème est qu’il n’y a à peu près pas de dégagement ; juste un peu de terre, un mini bac à gravier, quelques pneus et un muret en béton. La Lola percute le muret de face. La décélération est instantanée. Le nez s’écrase contre le béton et l’arrière de la voiture se soulève dans les airs. Elle effectue une pirouette, passe par-dessus la haute clôture à débris et s’écrase lourdement de l’autre côté de la piste en contrebas au milieu de spectateurs médusés.

Les équipes d’intervention arrivent sur place, mais le pauvre Rodriguez a été tué sur le coup d’une fracture basilaire du crâne lorsque sa Lola a percuté le muret de béton.

Six semaines plus tard, le Canadien Greg Moore perdait la vie sur le super ovale de Fontana, lui qui venait de signer un contrat avec l’écurie Penske.

Une répétition de l’accident de Rodriguez

Un an plus tard, un autre énorme accident, presque identique à celui de Rodriguez, est survenu à Laguna Seca au pilote québécois Patrick Carpentier.

Le 10 septembre 2000, les écuries de la série CART disputent les qualifications en vue de la course. Patrick Carpentier est au volant d’une Reynard 2KI à moteur Ford Cosworth XF de l’équipe Forsythe Racing. Il est sur un bon tour de qualification. Il se prépare à négocier le virage 4 quand il doit doubler à plein vitesse la voiture de Kenny Bräck qui roule plus lentement sur sa droite.

Les pneus gauches de la monoplace touchent au sable sur le bas-côté alors qu’elle file à plus de 250 km/h. La voiture est déséquilibrée et part en tête-à-queue sans perdre de vitesse. Elle quitte la piste et traverse à une vitesse folle le mini bac à graviers. La Reynard tape le muret en béton avec violence à reculons. Elle effectue une pirouette dans les airs et passe par-dessus les grillages pour retomber lourdement à l’envers de l’autre côté.

Carpentier s’extrait partiellement du cockpit, et les équipes d’intervention font le reste. Il est transporté au centre médical pour des examens. Il a mal au cou, mais un peu de glace fait l’affaire. Il n’a aucune blessure. « C’est arrivé dans le virage 4 très rapide juste avant la montée. Je n’ai même pas eu le temps d’avoir peur. Je ne savais même pas j’étais passé par-dessus la clôture » nous a récemment raconté Patrick.

« Ç’a été une question de chance. Dans mon cas, il y avait un petit fossé de l’autre côté de la piste. La voiture est tombée à l’envers dedans, et à cause du fossé ma tête n’a rien touché. À cette époque, les voitures de la série CART étaient trop rapides. Elles avaient de l’effet de sol, des moteurs très puissants et des gros appuis aérodynamiques. Ça allait très, très vite » de dire Carpentier, qui a décidément été extrêmement chanceux cette journée-là.