À seulement 23 ans, Oliver Solberg, le fils du champion du monde 2003 Petter Solberg, a remporté ce week-end le Rallye d’Estonie, la 8ᵉ des 14 épreuves de la saison 2025 du Championnat du monde des rallyes (WRC). Solberg et son co-pilote Elliott Edmondson en étaient à leur premier (et seul pour l’instant prévu !) départ de la saison en WRC1. Le duo mène par ailleurs le championnat WRC2 mais il s’agissait du premier engagement d’Oliver Solberg avec l’équipe officielle Toyota Gazoo Racing.

La victoire de Solberg sur les routes estoniennes en gravier et terre, rendues piégeuses ce dimanche par la pluie après trois journées sur parcours sec, n’est pas non plus le reflet d’une domination Toyota, comme on l’a souvent vu en WRC depuis le début de la saison. Bien au contraire ! Sans Solberg/Edmondson et leur Yaris Nº99 aux avant-postes, c’est un doublé Hyundai que ce Rallye d’Estonie, de retour au calendrier mondial cette année, aurait offert aux fans.

C’est d’ailleurs une Hyundai, celle des champions du monde en titre Thierry Neuville et Martijn Wydaeghe, qui a pointé en tête au terme de la première étape, jeudi soir. La spéciale urbaine tracée dans le parc Majoraadi de Tartu a permis à Neuville d’ouvrir le score dans cette épreuve. Grâce à une stratégie audacieuse – aucun pneu de secours embarqué pour gagner en légèreté – le Belge a pris la tête du rallye, devant Elfyn Evans (Toyota) et Ott Tänak (Hyundai), le héros local. Cette courte spéciale de 1,48 km ne reflétait cependant pas les véritables défis à venir sur les longues spéciales en terre, que Solberg a parfaitement maîtrisé pour son tout premier rallye avec la Toyota Rally1.

Car dès le vendredi matin, Neuville (Hyundai i20 N Rally1) cédait les commandes à Solberg et Elliott Edmondson, qui n’allaient plus jamais perdre le premier rang. Sur les rapides chemins forestiers du sud-est de l’Estonie, Solberg a démontré un rythme impressionnant, ne se contentant pas de dominer les Hyundai de Tänak et Neuville, mais aussi ses équipiers Kalle Rovanperä, double champion du monde, et Elfyn Evans, meneur de l’actuelle saison.

Ses choix techniques, notamment des réglages orientés sur la motricité et la stabilité arrière, ont porté leurs fruits sur des surfaces extrêmement glissantes. Malgré une piste balayée par Evans durant la première journée, Solberg s’est adapté rapidement à l’adhérence changeante et aux bosses à haute vitesse.

Samedi comme ce dimanche, il a parachevé le travail pour s’imposer avec une avance de 25,2 secondes sur Ott Tänak et Martin Järveoja. Neuville/Wydaeghe complètent le podium, à 48,3 secondes. La bataille pour la deuxième place a été l’un des grands enjeux samedi. Tänak et Neuville se sont échangé la position à six reprises. L’Estonien a perdu de précieuses secondes en matinée en tapant une botte de paille dans une chicane, provoquant un calage de son moteur. Neuville a de son côté dû composer avec une vitre latérale décrochée, laissant entrer la poussière dans l’habitacle.

Jamais en mesure de se battre pour la victoire, Rovanperä/Haltunnen terminent quatrièmes, devant la 3ᵉ Hyundai officielle, celle d’Adrien Fourmaux et Alexandre Corria. Ces derniers ont offert une belle lutle à deux autres pilotes Toyota, Takamoto Katusta et Elfyn Evans. Malheureusement pour le Japonais, un souci technique l’a contraint à l’abandon juste avant le de départ de la Power Stage, la dernière spéciale du rallye. Evans récupère donc la 6ᵉ place finale, devant Sami Pajari (Toyota) et les trois Ford Puma Rally1, qui ferment la marche du Top 10 : Martins Seks/Renars Francis devancent leurs équipiers Joshua McErlean/Eoin Treacy et Grégoire Munster/Louis Louka.

En WRC2, les favoris locaux Robert Virves et son co-pilote Jakko Vilo ont réussi à mettre en échec les Toyota GR Yaris Rally2 avec leur Škoda Fabia RS. À noter enfin que la victoire toutes-catégories d'Oliver Solberg intervient 20 ans après la dernière en WRC de son père Petter, lors du Rallye de Grande-Bretagne 2005. Pour le classement complet de ce Rallye d'Estonie 2025, cliquez ici.