C’est l’histoire de deux frères : Derek et Paul Warwick. L’aîné, Derek, a couru en Formule 1 et en Endurance tandis que l’autre faisait ses classes en Formule 2 quand la chance l’abandonné un court instant.

Derek a commencé à courir en F1 en 1981 et a piloté pour les écuries Toleman, Renault, Brabham, Arrows et Lotus sans toutefois récolter de victoire. En 1991, il quitte la F1 pour se consacrer aux courses d’endurance avec Jaguar dont l’équipe TWR est dirigée par Tom Walkinshaw.

Paul a grandi dans les traces de son frère. Les Warwick sont des solides gaillards qui ont effectué leurs débuts dans une catégorie de stock-car britannique appelée Superstox. Puis, Paul a décroché trois titres de Formule Ford 1600 au Royaume-Uni au sein de l’écurie montée par son frère Derek.

En 1987, il monte en Formule 2000 et termine le championnat d’Europe en deuxième place derrière un Finlandais, JJ Lehto (qui se rendra en F1). Eddie Jordan l’engage pour courir en Formule 3 en 1988, mais Paul ne décroche pas de résultats spectaculaires à part deux podiums.

C’est presque pire en 1989 avec l’équipe Intersport de F3 où il ne marque que trois misérables points. Sa saison suivante sera partagée entre le championnat britannique de F3 où il termine au dixième rang et le championnat international de Formule 3000 avec Leyton House Racing où il ne dispute que trois événements avec une huitième place comme meilleur résultat.

Un nouveau souffle pour sa carrière

Pour la saison 1991, Paul choisit de courir dans le championnat britannique de Formule 3000, renommé Formule 2. Paul Warwick pilote la Reynard 90D à moteur V8 Ford Cosworth engagée par l’équipe Mansell Madgwick Motorsport. Cette association est un succès.

Lors des quatre premières épreuves de la saison, Paul récolte quatre pole positions et quatre victoires. La cinquième manche, l’International Gold Cup, a lieu le 21 juillet sur le circuit d’Oulton Park ; un tracé de 4,3 kilomètres et 11 virages, dont certains sont très rapides. Un de ces virages est Knickerbrook, un virage à droite en dévers qui suit une ligne droite en descente. Knickerbrook est un virage intimidant, et négocié à fond de cinquième vitesse seulement par les plus courageux et courageuses.

Warwick inscrit la pole position et mène la course, en route vers une autre victoire. Cependant, au 23e tour, alors que sa Reynard avale la ligne droite à pleine vitesse, le triangle de suspension avant droite arrache de la monocoque.

La monoplace devient brusquement impossible à contrôler, car la direction est bloquée. Elle pique droite vers le rail de sécurité du virage Knickerbrook et le percute à 225 km/h.

La voiture se désintégre par la force de l'impact et rend feu. Warwick a été projeté hors de l'épave, son corps atterrissant entre le mur de pneus des rails de sécurité et la clôture de protection des spectateurs. Les équipes d’intervention se rendent rapidement sur place et Paul Warwick est transporté d’urgence par hélicoptère à l'hôpital North Staffordshire Infirmary à Stoke.

Son décès est constaté et confirmé par les médecins de l’hôpital. Paul n’avait que 22 ans. Il avait amassé tant de points qu’il a été sacré champion de la série de Formule 2 britannique à titre posthume.