Alors que la Scuderia Ferrari vit une saison compliquée cette année en Formule 1, ses pilotes Charles Leclerc et Lewis Hamilton étant l’objet de critiques, même par le président de l’organisation, il y a un peu plus de 25 ans, le 8 octobre 2000, au Grand Prix du Japon à Suzuka, Michael Schumacher remportait son premier titre de champion du monde avec la marque italienne. Un titre historique, le premier d’une longue série.
À l’aube de la saison 1996, Jean Todt sait que la période de reconstruction devrait bientôt arriver à son terme avec l’arrivée du jeune prodige allemand. Mais malgré une saison encourageante, le titre ne sera pas pour tout de suite. En 1997 et 1998, Schumacher perd le titre dans la dernière course de la saison, et en 1999, il est victime d’un accident à Silverstone qui l’éloigne des pistes durant sept Grands Prix. Cependant, Ferrari est sacré champion au classement des constructeurs au terme de la saison, une première depuis 1983.
La saison 2000 se doit donc d’être l’année de la consécration. Pour cela, les ingénieurs Ferrari ont redessiné la F399 de la saison passée. Ils ont retravaillé l’aérodynamisme et abaissé le centre de gravité, le tout propulsé par un V10 ultra compact de 815 chevaux.
Dès les trois premières courses de la saison, Michael Schumacher donne le ton, il remporte les Grands Prix d’Australie et du Brésil, Häkkinen ayant abandonné par deux fois sur problème mécanique. Il remporte également l’épreuve d’Imola (GP de Saint-Marin) après une belle bataille face au Finlandais.
En Grande-Bretagne (la course de Silverstone avait été avancé à avril), le pilote allemand doit se contenter d’une troisième place, après une qualification ratée et un mauvais départ. En Espagne, ce n’est pas mieux, alors qu’il s’élance en tête, il est victime d’un mauvais arrêt aux puits, et souffre d’une crevaison lente depuis le 45e tour. Malgré un bon rythme en piste, il termine cinquième, derrière son frère, l’accusant d’un mauvais coup sur la piste.
Ces deux contre-performances relancent le championnat, Michael Schumacher est toujours en tête avec 36 points, mais voit Mika Häkkinen et sa McLaren, champion 1998-99, se rapprocher. Lors du Grand Prix d’Europe au Nürburgring, Schumacher a à cœur de briller devant son public, qu’il retrouve pour la première fois depuis 1998. Malgré une forte pluie, il remporte la course avec 13 secondes d’avance sur son adversaire direct au championnat. Le baron rouge démontre une nouvelle fois son aisance sous la pluie.
Un tournant dans la saison
La mi-saison ne sera pas celle espérée par Schumacher et Ferrari. Malgré une victoire au Canada, l’Allemand abandonne quatre fois en cinq courses. Deux fois sur problème mécanique à Monaco ainsi qu’en France, et deux fois de suite en Autriche et en Allemagne à la suite d’un accrochage. Le pilote Ferrari quitte donc Hockenheim avec seulement deux points d’avance sur Mika Häkkinen et David Coulthard, tous deux à 54 points. C’est d’ailleurs cette lutte en interne entre les deux pilotes McLaren qui lui permet de ne pas perdre la tête du championnat.
En Hongrie, Schumacher patine au départ, et va se battre avec Coulthard pour une deuxième place. Il laisse alors les rênes du championnat à Häkkinen. À Spa Francorchamps, le Finlandais accroît son avance de six points grâce à ce qui est certainement l’un des plus beaux dépassements de l’histoire du sport.
Plus de place au doute
En Italie, le baron rouge a conscience qu’il va devoir faire encore mieux s'il ne veut pas voir le titre lui échapper une nouvelle fois. Comme un symbole, il remporte d’épreuve de Monza et ne quitte plus la première place jusqu'à la fin de la saison. À Suzuka, Schumacher le sait, le titre lui tend les bras. Il prend la pole position pour 11 millièmes, qu’il perd suite à un mauvais départ. Après une bataille de presque 40 tours avec Häkkinen, Michael Schumacher bénéficie d’un drapeau jaune lorsqu’il rentre aux puits, lui permettant de prendre une ultime avance sur son rival.
À l’issue du 53e tour, Schumacher offre le premier titre F1 à Ferrari depuis Jody Scheckter, en 1979. C’est tout un pays qui exulte, les tifosi, les mécaniciens ne peuvent contenir leurs émotions. Aidé par une SF-2000 à son image, nerveuse, capricieuse, mais performante, Schumacher n’a rien lâché malgré plusieurs années difficiles. Will Weber l’affirme alors : « la collection des titres mondiaux a commencé ! ». Cinq autres avec Ferrari suivront...
Il y a 25 ans, Michael Schumacher décrochait son premier titre avec Ferrari
Dimanche 16 novembre 2025 par Éric Keiniger JrCrédit photo: Galeron






