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1er février : Jean-François Dumoulin gagne les 24 Heures de Daytona en classe SGS en 2004

1er février : Jean-François Dumoulin gagne les 24 Heures de Daytona en classe SGS en 2004

Jeudi 1er février 2024 par René Fagnan
Crédit photo: René Fagnan

Crédit photo: René Fagnan

En ce jour de 2004, le pilote trifluvien Jean-François Dumoulin remportait sa première de deux victoires aux 24 Heures de Daytona de la série Grand-Am Rolex Sports Car.

Cette prestigieuse course d’endurance, le Rolex 24 à Daytona, était la manche d’ouverture de la saison 2004 et tenue du samedi 31 janvier au dimanche 1er février sur le circuit mixte routier/ovale du Daytona International Speedway.

Si la victoire au classement général est revenue à l’équipage de la Doran JE4-Pontiac de Bell Motorsport pilotée par Terry Borcheller, Forest Barber, Andy Pilgrim et Christian Fittipaldi, la Porsche 996 GT3 Cup conduite par Dumoulin, Marc Lieb, Robert Julien et Greg Pootmans s’est imposée en classe SGS, terminant en neuvième position au général.

Après avoir couru en Formule 1600 et en Formule Atlantique, Jean-François Dumoulin est passé aux voitures fermées et a connu du succès en 2000 quand a participé (et gagné !) en Grand-Am Motorola Cup en compagnie Richard Spénard aux commandes d’une Porsche 911 Turbo.

« Je courais pour l’équipe Fiorano Racing de Giovanni Panico en 2000 avec Richard Spénard. Puis, je suis passé chez Lexus et j’ai remporté le championnat en classe Sport Touring I de la série Grand-Am Continental Tire Sport Car Challenge en 2002 » nous raconte Jean-François.

En 2003, Dumoulin roule en classe Grand Sport II en compagnie de l’homme d’affaires Robert Julien de l’entreprise Kolter sur une Porsche 911 GT3 Cup préparée par Doncaster Racing.

« En 2004, cette catégorie a été incluse aux 24 Heures de Daytona. Il ne s’agissait donc plus d’une course à part, mais d’une course dans la “grosse” course principale avec toutes les autres voitures, incluant les Daytona Prototypes » poursuit Dumoulin.

« On s’est inscrit sur une Porsche 996 GT3 Cup flambant neuve. On l’a fait préparer par Giovanni Panico chez Doncaster avec l’appui technique de Fiorano Racing. À cette époque, je travaillais à l’atelier de course avec Giovanni. Robert Julien a recruté Greg Pootmans comme coéquipier, car c’était un très bon ami à lui et a été son équipier en endurance auparavant. Et nous avions aussi Marc Lieb. On avait une équipe de très bons pilotes » assure-t-il.

Un départ effectué loin derrière…

« On s’est qualifié en deuxième place derrière Randy Pobst [Porsche GT3 Cup de TPC Racing] » raconte-t-il. Mais lors de l’inspection technique, les officiels ont découvert un problème avec la voiture.

« Le règlement disait que les voitures Porsche Cup devaient rouler dans l’état dans lequel elles avaient été livrées par l’usine. Giovanni a bien lu le livre de règlements techniques qui disait que pour toutes les voitures l’aileron arrière ne devait pas être plus haut que le toit de la voiture. L'aileron de notre voiture était plus bas que le toit. Giovanni a donc perçu une contradiction entre ces deux articles et a fait fabriquer des supports d’ailerons plus hauts afin de hausser l’aileron arrière à la même hauteur du toit de la voiture. Les officiels ont jugé que ce n’était pas légal et ils nous ont fait partir depuis la dernière place » de dire Dumoulin.

« J’ai pris le départ de la course et près une heure, j’ai doublé Randy [Pobst] et nous avons ensuite contrôlé notre avance sur les autres. La voiture a été fiable et solide. Notre rythme était excellent. Les ravitaillements ont été bien effectués, que ce soit pour les changements de pilotes, de pneus ou de freins » souligne-t-il.

« Durant la course, il fallait aussi changer les embrayages, car les voitures de Cup étaient livrées avec des embrayages de voitures de série. J’avais équipé notre voiture d’une butée (un “stopper”) pour que la pédale d’embrayage n’aille pas trop loin. Durant la course, Marc Lieb s’est arrêté, a descendu de la voiture et m’a dit que les vitesses grichaient un peu quand il changeait les rapports. J’ai expliqué au mécano comment changer la position de la butée de la pédale. Il était évident qu’il ne me comprenait pas. J’ai dit à Marc de retourner dans la voiture et j’ai pris les outils et fait moi-même l’ajustement afin de donner un peu plus de débattement à l’embrayage. Ç’a réglé le problème. Durant ma carrière, j’ai souvent dû jouer le rôle de pilote et de mécano ! » explique Dumoulin.

« Greg a fini la course, et on avait quatre tours d’avance sur les plus proches en classe SGS et on était neuvième au classement général. Oui, cette victoire m’a ouvert des portes et m’a donné la chance de piloter de bonnes voitures. J’ai disputé plusieurs autres courses de 24 heures par la suite. J’ai aussi commencé à travailler comme instructeur au Club Ferrari, au Challenge Ferrari d'Amérique du Nord et à des clubs Porsche ».

 « Et que je vais sur des circuits aujourd'hui, certaines personnes me demandent de voir la montre Rolex que j’ai gagnée ! » termine Dumoulin en souriant.