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Grand Prix du Canada de Formule 1 - EPrix de Montréal : À quels coûts tout ça ?

Grand Prix du Canada de Formule 1 - EPrix de Montréal : À quels coûts tout ça ?

Mardi 11 octobre 2016 par Eliane Gilain
Crédit photo: Daimler Media

Crédit photo: Daimler Media

L'incapacité par la Ville de Montréal à réaliser dans les délais prescrits par le contrat avec les organisateurs de la Formule 1 les nouvelles installations (garages, tour de contrôle, centre médical) sur le circuit Gilles-Villeneuve, ont entraîné un surplus de dépenses publiques. En effet comme on sait désormais que rien ne sera prêt avant 2019, la Ville de Montréal a semble-t-il offert de payer deux millions par année, en 2017 et 2018, au promoteur de l'événement et à la FOM pour l'aménagement du paddock et installations provisoires, dans l'attente de ces tant attendues nouvelles installations. 

 

Dès qu'il s'agit de F1, certaines personnes dans l'opinion public se sont évidemment indignées devant cette somme de 4 millions de dollars pour effectuer ces aménagements temporaires, qui étaient auparavant à la charge du promoteur de l'événement. Si la FOM accepte cette proposition, cela devrait régler le dossier et permettre d'effacer la mention "à confirmer" qui plane au-dessus de l'édition 2017 dans le calendrier des Grand Prix présentement.

 

D'un autre côté, la Ville de Montréal se réjouit de recevoir la Formule E pour la finale de la saison 3 à la fin juillet 2017, bien que, soyons honnête, beaucoup de gens restent indifférents à cette nouvelle puisque les ePrix sont loin, très loin, d'attirer beaucoup d'attention médiatique et encore moins de touristes dans les villes où la série se produit, bien que de plus en plus de manufacturiers automobiles soutiennent la série.

 

Seulement voilà, faire venir la Formule E à Montréal devrait coûter, selon nos estimations, au-delà de 15 millions à la Ville, donc aux contribuables montréalais ! Ce montant inclue évidemment la réparation des rues, donc l’application d’asphalte, le nivellement, soumissions pour des murs protecteurs, clôtures, frais d'homologation du tracé, etc. Des frais soit dit en passant qui n'auraient pas existés si on avait plutôt choisi de rouler sur une partie du circuit Gilles-Villeneuve...

 

Notre question est simple : 15 voire même 20 millions de dépenses sont-ils justifiables pour un événement de Formule E tandis que 4 millions ne le seraient pas pour la Formule 1 ? Il serait intéressant d'en savoir davantage quant aux négociations qu’a eues le Maire Coderre avec l’organisation de la Formule E pour voir si tous ces montants sont justifiés...

 

Ces dépenses importantes reliées à la venue de la Formule E semblent encore bien peu connues du grand public. Probable que la Ville souhaite qu'il en soit ainsi le plus longtemps possible, ou au moins jusqu'après les activités de lancement de l'événement qui devraient avoir lieu dans les prochaines semaines.

 

La Formule E risque néanmoins d’être mieux acceptée que la Formule 1 par cette partie de la population qui aime sans discernement tout ce qui consomme de l'électricité plutôt que des carburants fossiles. Les monoplaces de Formule E ne font pas de bruit et ne consomment pas d'essence... elles qui arriveront par avions cargo 747 à l’aéroport de Mirabel, et qui se feront conduire par des camions jusqu’au centre-ville !

 

La Formule 1 quant à elle va coûter 4 millions de plus pour des réparations qui étaient déjà imposées par le contrat en vigueur. Cela devrait permettre par ailleurs de pousser la FOM de Bernie Ecclestone à accepter de transformer en contrat ferme l'option d'extension de 5 ans, pour assurer ainsi la tenue du Grand Prix du Canada jusqu’en 2029. Une manière aussi pour la Ville de Montréal d'y trouver son compte puisque le coût des nouveaux bâtiments serait ainsi étalonné sur 11 ans et non plus 6 (2019 à 2029 au lieu de 2019 à 2024).

 

N’oublions pas aussi que le cirque de la Formule 1 a attiré 93 273 spectateurs en 2015, et qu’il a créé 640 emplois. Le plus important par contre, ce sont les retombées économiques que le Grand Prix a générées, c’est-à-dire plus de 42 millions à l’économie du Québec grâce au tourisme qu’il a attiré en 2015.

 

Pour nous, tout événement de sport automobile qui se créée est positif pour les passionnés. Nous ne crachons donc pas sur la Formule E, bien au contraire. Il s'agit simplement de rétablir la balance face aux commentaires qui tentent de dénigrer le Grand Prix du Canada et ses 2 millions de dollars supplémentaires annuels qu'il va coûter, face à ce déficit que l'on peut estimer entre 15 et 20 millions que la Formule E va engendrer.