Tout était en place pour produire une course mémorable en Autriche, la 11e ronde de la saison 2025 de F1. Sur ce tracé compact de Spielberg, les 71 tours de la piste de 4,326 km étaient attendus. Et la domination McLaren s’est confirmée, mais après l’incident de Montréal deux semaines plus tôt, la rivalité entre Norris et Piastri était aussi l’objet de bien de spéculations..

1. Lando Norris, parti de la pole.  L’Anglais a dominé tous les éléments (essais, qualif et la course) avec seulement de petites erreurs immédiatement corrigées. Norris, qui avait cédé son volant le temps des premiers essais libres, n’a jamais semblé handicapé par la situation et, en course, il a su contenir Piastri grâce à un pilotage sans faute et une gestion précise de ses pneus. Aucune trace des mauvaises décisions des courses passées. Une grande victoire. 

2. Oscar Piastri, parti 3e. Course poursuite de tous les instants, assisté par son DRS, et même passé premier pendant quelques secondes à la mi-course. Course propre avec un blocage occasionnel parfaitement légal. Piastri n’a pas démérité, mais un peu comme à Monaco au printemps, il a été dominé en performance par Norris et voit l’écart avec son rival et coéquipier se réduire au championnat.

3. Charles Leclerc, parti 2e. En tentant de dépasser Norris avant le premier virage, le Monégasque a ouvert la porte à Piastri. Dès lors, les positions du trio de tête ne changeront plus. Leclerc accuse un retard de 20 secondes sur Piastri en fin de course, malgré les nouvelles pièces Ferrari installées pour cette course. Après la course, Charles était certes heureux de ce nouveau podium mais il a rappelé poliment et clairement son insatisfaction et ses  inquiétudes pour le reste de la saison. Ferrari a certes repris la 2ème place au championnat à Mercedes en Autriche, mais la victoire semble encore bien loin.

4. Lewis Hamilton, parti 4e. Le vétéran perd la 4e place face à George Russell au départ, qu’il récupère quelques virages plus loin au prix d’un magnifique dépassement. Mais il n’a jamais pu rejoindre Leclerc par la suite, alors que ses pneus se dégradaient. « Je suis tout de même encouragé par notre résultat ce week-end. Les nouvelles pièces ont bien fonctionné, mais l’écart avec les McLaren demeure trop grand. À l’équipe et à moi de continuer à donner notre maximum et à continuer à mieux communiquer ensemble » a-t-il résumé.

5. George Russell, parti 5e. Terminer à 60 secondes du gagnant (accumulées après la relance d'une sortie de la Voiture de sécurité) indique l’ampleur du retard de Mercedes derrière les McLaren en Autriche. George n’était pas un candidat à la vcitoire au Red Bull Ring comme il l’a été à Montréal à cause d’une voiture capricieuse lorsqu,il fait très chaud, et qui use trop ses gommes. « À nous de résoudre le problème à temps pour Silverstone le week-end prochain » a résumé Russell.

6. Liam Lawson, parti 6e. Superbe qualification, qu’il a transformée en course sans erreur, démontrant enfin son habileté à tirer le maximum de sa Racing Bulls. Selon le pilote néo-zélandais : « Après un léger accrochage au premier tour, j'ai pensé que c'était fini, mais l'équipe a pris la décision courageuse d'opter pour une stratégie avec un seul arrêt qui a parfaitement fonctionné. Dans cette course, nous avons été rapides là où c'était important et nous avons réussi à aller jusqu'au bout » Lawson peut être fier de son résultat. Il a récolté son premier Top 6 en F1, en plus de dominer son coéquipier.

7.  Fernando Alonso, parti 11e.  Une course sans erreur.  Une stratégie d’un seul arrêt qui a très bien fonctionné et voilà Fernando dans les points. « J'ai pu profiter du DRS tout au long de la course et j'ai eu un peu de chance contre Bortoleto dans les derniers tours. J’avoue avoir dû puiser dans mon expérience pour finalement doubler la recrue et terminer devant lui » a-t-il déclaré.

8. Gabriel Bortoleto, parti 8e. Des premiers points en F1 pleinement mérité pour le Brésilien, champion en titre de F2. Il a de plus contribué au doublé dans le Top 10 de son équipe. Le rythme était fort, et la stratégie a bien fonctionné. « La bataille avec Fernando [Alonso] à la fin a été amusante – il n'a pas rendu cela facile ! – mais aujourd'hui, il s'agissait vraiment pour moi d’apprendre et pour l'équipe de faire ce pas en avant important » a-t-il déclaré. Bortoleto mérite assurément une mention d’excellence après ce Grand Prix.

9.  Nico Hülkenberg, parti 20e. Sauber a marqué des points avec les deux voitures pour la première fois cette saison. Parti dernier, l’Allemand a fait plein usage de son talent et de ses 14 années d’expérience en F1 pour grimper jusque dans les points en évitant les ennuis, choisissant ses batailles avec sagesse. Il termine dans les points pour la 3e fois de suite. Impressionnant ! L’équipe continue à s’améliorer et à mettre en œuvre des stratégies de course de plus en plus efficace.

10.  Esteban Ocon, parti 17e. Le pilote Haas a commencé la course sur des gommes médium et a gagné trois places au cours d'un premier tour chaotique. Ses batailles avec l’Alpine de Pierre Gasly puis la Racing Bulls d’Isack Hadjar alors qu’il était en gommes dures, ont été remarquables. Un Top 10 et un point mérité. Une monoplace plus efficace en qualif permettrait à Ocon de rejoindre plus rapidement le peloton de tête mais au moins, le pilote normand brille avec le matériel dont il dispose.

11. Oliver Bearman, parti 15e. Il gagne trois places au premier tour, puis passe aux puits au onzième pour monter des gommes dures. Il s’arrête une deuxième fois et monte des gommes medium qui lui ont permis de maintenir le rythme d’Ocon jusqu'à la onzième place. Ps de point mais une course bien menée grâce à une stratégie de course bien pensée.

12. Isack Hadjar, parti 13e. Pour une fois, il est apparu en retrait de Lawson en Autriche. La recrue a subi un léger accrochage en début de course et les quelques 15 secondes perdues en fin d’épreuve par un dommage au plancher ont limité ses performances. Voulant rapidement regarder vers la prochaine course, Le Français indique : « L'équipe s’améliore à la piste comme en atelier, et j'ai bien hâte de retourner à Silverstone dans quelques jours ».

13.  Pierre Gasly, parti 10e. Course mouvementée pour les pilotes Alpine. Gasly a pris un bon départ avec les gommes tendres, mais une fois celle-ci usées, il a reculé au classement. Le Français s'est ensuite frayé un chemin dans le Top 10, mais son deuxième arrêt l'a plongé dans la circulation et il n’a pu récupérer les positions perdues. Conclusion : Alpine demeure dernière au championnat.

14.  Lance Stroll, parti 16e.  Quatrième aux essais libres vendredi, le Québécois créait la surprise… dans le bon sens. Allait-on revoir le Lance Stroll du début de saison ? La suite tourna hélas au même scenario que les derniers Grands Prix : « Mon rythme des premiers essais a disparu avec l’arrivée d’une chaleur plus intense. J’ai dû partir de loin et pousser au maximum pour remonter dans le peloton malgré des problèmes de dégradation des pneus dès le début de la course. J’avoue que j’aimerais bien comprendre comment Fernando Alonso règle sa voiture et adapte son pilotage pour rouler si fort tout au long de la course ». Rien à ajouter...

15. Franco Colapinto, parti 14e.  L’Argentin a connu un autre Grand Prix décevant. « Nous avons beaucoup de choses à analyser et régler, car j'ai ressenti un manque d'adhérence tout au long de la course et j'ai vraiment lutté, malgré peut-être quelques dommages sur la voiture. J’ai pris un très bon départ, jusqu'à la sixième place à la fin du premier tour. J'ai ensuite été percuté par Tsunoda et j'ai fait un tête-à-queue, puis j'ai poussé Piastri à la sortie des puits alors que je ne l'avais pas vu à côté de moi, ce qui m'a valu une pénalité de 5 secondes ». Colapinto mérite assurément mieux que le score de zéro point marqué jusqu’à présente cette saison.

16.  Yuki Tsunoda, Parti 18e. Une autre course ratée. Elles s’accumulent pour le second pilote Red Bull, qui le confirme : « Je ne suis même pas au niveau que j'avais chez Racing Bulls ». Yuki poursuit : « Je m’excuse d’abord auprès de Franco Colapinto pour l’avoir heurté. Le coup sur lui était un peu inutile, c'est mon erreur et je suis désolé pour mon équipe pour les dommages causés et le temps que cela nous a coûté. Mon rythme sur un tour s'améliore, mais sur un long relai, les pneus donnent l'impression de se dégrader très rapidement, une situation frustrante ». Certes la Red Bull donne aussi du fil à retordre à Max Verstappen mais l’écart de performance entre les deux pilotes est choquant.

17. Alexandre Albon, parti 12e. Une course compliquée pour les Williams. En qualifs, le drapeau rouge est mal tombé pour Alex, ce qui l’a forcé à attaquer le dernier tour de la Q2 sur des pneus finis et un plancher endommagé. Une satisfaction qui a disparu en course. Stratégie ratée et manque de performance, il termine loin des points.

18. Max Verstappen, parti 7e. Il ne s’attendait sans doute pas à gagner cette course, mais certainement pas à la quitter dès le 4ème virage. Une erreur d’Antonelli que Max n’a pas jugé bon de critiquer. « On a tous fait ce genre d’erreur » a-t-il commenté. Un commentaire qui honore un quadruple champion... cette fois. Sans cela, où aurait terminé le Néerlandais ? Sans doute derrière les Ferrari. La Red Bull actuelle ne vaut pas mieux et les points perdus en Autriche font que l’espoir d’un 5ème titre consécutif s’envole un peu plus encore.

19. Kimi Antonelli, parti 9e. La recrue de chez Mercedes avait assez bien débuté le week-end mais il n’a pas particulièrement brillé en qualification. En course, il a raté son freinage et heurté Verstappen, entraînant l’abandon des deux pilotes. On peut dire que c’est véritablement le premier Grand Prix raté par Antonelli depuis qu’il est en F1.

20. Carlos Sainz, non partant. Qualifié 19e en Q1 avec une voiture déjà endommagée, Carlos a découvert que sa Williams refusait de bouger lors du tour de formation, entraînant un retard de 20 minutes du départ. Lorsqu’il réussit enfin à décoller, les freins de sa Williams ont pris feu. « Nous devons rester concentrés pour sortir ce cet épisode épineux. Je suis convaincu que des week-ends propres produiront des résultats à la hauteur de notre potentiel d’équipe » a-t-il déclaré.