La Sud-Africaine Desiré Wilson (née Randall) a connu une carrière fort bien remplie et s’est illustrée dans plusieurs catégories du sport automobile international. Elle demeure à ce jour la première et seule femme à avoir remporté une course de Formule 1.

Née à Brakpan en Afrique du Sud en 1953, Wilson a pris le volant de petites voitures appelées “micro midgets” sur des pistes en terre battue dès l’âge de cinq ans. Après son apprentissage en karting, elle est devenue la première femme à gagner un titre national de Formule Ford 1600 en 1976.

Ce titre lui a octroyé une bourse pour aller courir en Europe. Elle court alors en Formule 2000, et en 1977, elle est invitée à démontrer son talent en effectuant l’essai d’une March 751 de F1 vieille de trois ans sur le circuit de Silverstone. Wilson ayant fait du bon travail, l’écurie de Mario Deliotti lui fait piloter une Ensign N175-Ford lors des quatre dernières courses de la série britannique de F1 Aurora AFX de 1978. À Thruxton, Desiré termine en troisième place.

En 1979, elle pilote une Tyrrell 008-Ford de l’écurie Melchester Racing en série AFX. Elle grimpe trois fois sur la troisième marche du podium et se classe septième au championnat.

Un an plus tard, elle pilote une Wolf WR4-Ford engagée par Theodore Racing. Elle récolte cette fameuse victoire le 7 avril 1980 à Brands Hatch quand elle termine première devant Norman Dickson (Lotus 78) et Eliseo Salazar (Williams FW07). Elle grimpe deux autres fois sur le podium, mais un manque de financement met fin à la saison alors qu’il reste cinq manches à disputer.

Elle court aussi dans le championnat de voitures de sport. Dès sa première course, elle termine troisième, avant de remporter coup sur coup deux victoires, la première aux 6 heures de Monza, puis la seconde aux 6 heures de Silverstone. Elle décroche également une septième place aux 24 heures du Mans.

Que des ennuis en Grands Prix

Pour le Grand Prix de Grande-Bretagne de 1980, elle est engagée par l’écurie RAM sous la bannière Brands Hatch Racing à bord d’une Williams FW07. Ses essais privés menés trois semaines avant l’épreuve prouvent sa vitesse. Mais la Williams, confiée à un autre pilote en série AFX, est fortement endommagée le week-end précédent. Le châssis est mal réparé et Desiré rate évidement sa qualification. Un an plus tard, Ken Tyrrell la recrute pour disputer le Grand Prix d’Afrique du Sud. Au volant d’une Tyrrell 011, elle dispute une course solide, grimpe jusqu’en neuvième place, mais abandonne à la suite d’un tête-à-queue. Toujours en 1980, elle remporte en compagnie d’Alain de Cadenet les 6 Heures de Silverstone et les 1000km de Monza aux commandes d’une De Cadenet Lola-Ford.

Desiré est ensuite tentée par les courses américaines. En 1982, elle tente de qualifier une vieille Eagle-Cosworth pour l’Indy 500. La voiture casse sans cesse et trois moteurs explosent. Elle rate sa qualification. Elle tente aussi sa chance en Endurance. En compagnie de Jonathan Palmer, elle conduit une Ford C100 à Brands Hatch en 1982. Elle pilote aussi des Porsche 956 privées ainsi qu’une Grid Plaza S1-Ford aux 24 Heures du Mans en compagnie d’Emilio de Villota et d'Alain de Cadenet et une Porsche 935K3 aux 24 Heures de Daytona.

Elle et son époux Alan Wilson se plaisent aux États-Unis et apprécient ce type de sport automobile, moins intense et stressant qu’en Europe. En 1983, elle ne dispute que six épreuves aux commandes d’une March 83G de l’écurie Momo, d’une Porsche 908/3 et d’une Porsche 956.

Toujours en 1983, elle dispute neuf courses de la série CART/IndyCar avec la petite équipe Wysard. Elle se classe 10e au Michigan à sa première participation. Elle mène la course à Pocono, mais le bris d’un joint universel projette sa March 83C contre le mur en béton à 300 km/h. Incapable de se trouver un volant compétitif à la fin de la saison, elle joint les rangs des pilotes de Pace Cars de la série CART.

Par la suite, elle court essentiellement en Endurance aux commandes de Porsche 962 et d’une Spice-Cosworth aux 24 heures du Mans en 1991. Deux ans plus tard, elle dispute sa dernière course à vie, les 24 heures de Daytona à bord d’une Ford Mustang en compagnie de Tomiko Yoshikawa et des Canadiens Ron Fellows et Peter Baljet.

Desiré devient ensuite instructrice de pilotage et commentatrice de courses automobiles.