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Les promoteurs de F1 inquiets par la gestion et les projets de Liberty Media…qui pourrait mettre en vente la série !

Les promoteurs de F1 inquiets par la gestion et les projets de Liberty Media…qui pourrait mettre en vente la série !

Mardi 29 janvier 2019 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Ferrari Media

Crédit photo: Ferrari Media

La Formula One Promoters Association (Association des promoteurs de la Formule 1), qui regroupe 16 des 21 événements dont le Grand Prix du Canada, a évoqué ses préoccupations concernant les contrats de télévision payante, ainsi que la manière dont Liberty Media, propriétaire de la Formule 1, gère la discipline depuis son achat à Bernie Ecclestone.

Les membres de la FOPA, qui se sont réunis hier à Londres, se sont également dit inquiets des rumeurs voulant que Liberty Media cherche à revendre la F1, ainsi que par l’arrivée de nouvelles épreuves, dont certaines pourraient ne pas payer de droits d’inscription (on pense ici à Miami).

La déclaration rendue publique à l’issue de la réunion souligne plusieurs points clés qui préoccupent les 16 organisateurs membres de la FOPA. Pour eux, les contrats de télévision à des réseaux payants dans certains pays dans le monde « ne constituent pas un intérêt à long terme pour le sport, car les fans perdent l'accès au contenu et à la diffusion grand public ».

Selon la FOPA, l'introduction de nouveaux Grand Prix au calendrier est également une source importante de préoccupation, le groupe estimant que cela ne devrait pas se faire au détriment des événements existants. On apprend ainsi que des accords monétaires favorables aux nouveaux arrivants auraient été mis en place par Liberty Media, profitant au Grand Prix du Vietnam, dont la première édition aura lieu en 2020, ou encore au projet de Miami. En fait, les épreuves actuelles sont toujours liées par les accords conclus sous le règne de Bernie Ecclestone, et payent donc des montants très élevés pour obtenir la F1 sur leur territoire, tandis que les nouveaux arrivants, dont l’entente est négociée avec Liberty Media, bénéficieraient de conditions financières plus souples.

Une situation bien évidemment illogique pour les 16 promoteurs, qui représentent les épreuves que l’on peut qualifier de grande tradition dans le monde de la F1, tels les Grand Prix d’Allemagne, d’Australie, d’Autriche, de Belgique, du Brésil, du Canada, de Chine, d’Espagne, des États-Unis, de France, de Grande-Bretagne, de Hongrie, d’Italie et du Mexique. L’Azerbaïdjan, qui paye très cher sa place au calendrier, et Singapour font également partie des promoteurs membres de la FOPA, dont le siège social est à Genève (Suisse).

La FOPA se dit aussi très préoccupée par le manque de clarté des initiatives que Liberty Media amène en F1. Stuart Pringle, le directeur général du Grand Prix de Grande-Bretagne, a été encore plus direct dans ses propos livrés au quotidien Daily Mail, dans l’édition parue ce matin : « Tout le monde est mécontent. Les idées de Liberty Media n’ont pas de sens. Nous avons été prêts à collaborer et à l’écoute jusqu’à maintenant, mais nous avons de grandes inquiétudes quant à la santé future de la F1 avec la direction actuelle. Si ce mouvement se poursuit, la F1 ira rouler sur des circuits de seconde importance » explique-t-il, avant d’ajouter : « Nous voulons une meilleure collaboration avec les dirigeants de Liberty Media, ainsi que l’opportunité pour les promoteurs d’épreuves d’offrir leur expérience et leurs compétences en association avec les dirigeants de la F1 et la Fédération internationale de l’automobile ».

Outre Stuart Pringle, le Conseil d’Administration de la FOPA est présentement composé de Tamas Rohonyi Ketesz (directeur exécutif du GP du Brésil) et de Colin Syn Wai Hung (vice-président du GP de Singapour).

Cette grogne éclate au grand jour à un moment où d’autres séries internationales, comme l’Endurance et la Formule E, augmentent de plus en plus leur visibilité télévisée à travers le monde, ainsi que leur attractivité auprès des manufacturiers automobiles et des fans. Sans que cela semble se faire au détriment de la popularité de la F1 présentement, mais en sport automobile les choses peuvent évoluer vite !

Quant aux rumeurs qui circulent aux États-Unis, et dont nous avons eu la preuve de leur rexistence auprès de plusieurs sources le week-end dernier lors des 24 Heures de Daytona, selon lesquelles Liberty Media voudrait se débarrasser de la F1 et la revendre dans les meilleurs délais, ce ne serait que spéculation pour l'instant. Mais difficile de ne pas y donner un certain crédit lorsqu'on voit les préoccupations - bien légitimes - des membres de la FOPA...