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6 août: Présentation du premier Brickyard 400 de NASCAR Cup sur l’ovale d’Indianapolis

6 août: Présentation du premier Brickyard 400 de NASCAR Cup sur l’ovale d’Indianapolis

Mercredi 6 août 2025 par René Fagnan
Crédit photo: NASCAR.com

Crédit photo: NASCAR.com

Cela faisait longtemps que les dirigeants de NASCAR songeaient à organiser une course sur l’autre super ovale le plus connu des Américains, Indianapolis.

Le super ovale de Daytona ouvrait la saison de NASCAR Cup depuis longtemps, et les dirigeants jonglaient avec l’idée de présenter une épreuve sur ce circuit de légende jusque-là réservé aux monoplaces de la série IndyCar.

La grande question était de savoir comment des berlines de type NASCAR Cup, des bolides presque deux fois plus lourds que ceux d’IndyCar, allaient se comporter sur cet ovale aux virages inclinés à un peu plus de neuf degrés et qui permet des vitesses folles.

Un premier essai, organisé par Goodyear, a lieu en juin 1992 et à part quelques accidents, tout se déroule bien et ce test permet aux ingénieurs des écuries et de Goodyear d’amasser beaucoup d’informations techniques. Un autre test collectif a lieu en août 1993 auquel participent 35 équipes. Tous les protagonistes lèvent le pouce en l’air et la première édition de ce qui sera connu sous le nom de Brickyard 400 est inscrite au calendrier pour le 6 août 1994.

Un dernier test collectif a lieu juste avant l’événement afin de permettre aux écuries de peaufiner les réglages. Avec sa bourse totale de plus de trois millions de dollars américains, l’événement attire beaucoup d’équipes et de pilotes. Trop en fait, car tout le monde comprend qu’une importante page de l’Histoire du sport automobile américain sera écrite à cette occasion.

Les organisateurs reçoivent 86 inscriptions pour seulement 43 places disponibles sur la grille de départ. Des pilotes retraités, des recrues, des spécialistes des circuits routiers et des anciens champions désirent tous avoir le privilège de faire partie de ce qui sera un gigantesque spectacle.

La séance de qualification s’effectue selon les règles de NASCAR, c’est-à-dire une voiture à la fois et à tour de rôle. Au tirage au sort, Richard Petty pige l’un des derniers rangs et affirme avec humour : « Cela veut donc dire que je vais me qualifier demain ! », soulignant le fait que la séance de qualification sera extrêmement longue.

Jeff Gordon se met en vedette

C’est Rick Mast qui décroche la pole position à bord de sa Ford de l’écurie Precision Products Racing à la vitesse moyenne de 172,414 m/h (277,41 km/h) et empoche la bourse de 50 000$. Il devance Dale Earnhardt junior sur la Chevrolet de l’équipe Richard Childress Racing, le jeune Jeff Gordon âgé de 23 ans aux commandes d’une Chevrolet de Hendrick Motorsports, Geoff Bodine sur une Ford de Geoff Bodine Racing, Bobby Labonte à bord d’une Pontiac de Bill Davis Racing et Bill Elliott Junior au volant d’une Ford de Johnson & Associates.        

Le plaisir qu’éprouve Mast à mener la course ne dure pas bien longtemps. Dans le quatrième virage du deuxième tour, son moteur V8 perd un cylindre… Il devra disputer toute la course avec un moteur bien malade. Entre temps, Jeff Gordon, qui n’est pourtant pas un pilote de stock-car “pur et dur”, s’impose en avant. Il bataille ferme contre Ernie Irvan (Ford de Robert Yates Racing) et Rusty Wallace (Pontiac de Penske Racing).

Avec 20 tours à parcourir, Gordon roule devant Irvan. Ce dernier passe devant, mais Gordon reprend la commande de la course. Le phénomène d’aspiration joue un rôle majeur sur ce tracé. Il ne reste que cinq tours à faire quand la Ford d’Irvan glisse soudainement dans un virage. Un pneu a crevé, ce qui force le pilote à s’arrêter aux puits. Gordon est en tête, mais est mis sous pression par Brett Bodine qui conduit une Ford de King Racing.

Après en avoir mené 93, Jeff Gordon complète le 160e et dernier tour en tête et gagne la course avec une priorité de 0”53 sur Bodine. Bill Elliott se classe troisième. Gordon reçoit un chèque au montant de 613 000$ pour sa victoire.

L’argent importe peu, car il sait qu’il vient de réaliser un exploit remarquable et que son nom sera à tout jamais associé à la présentation du premier Brickyard 400.