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10 juin : L’acteur Paul Newman se classe 2ème aux 24 Heures du Mans en 1979

10 juin : L’acteur Paul Newman se classe 2ème aux 24 Heures du Mans en 1979

Samedi 10 juin 2023 par René Fagnan
Crédit photo: Internet

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Paul Newman n’a pas été qu’un grand acteur et le copropriétaire d’une puissante écurie de série CART. Il a aussi été un excellent coureur automobile, même si sa carrière de pilote a débuté assez tardivement, à plus de 40 ans.

Né en 1925 dans une petite ville de l’Ohio, Paul Newman a enchaîné les petits boulots avant que sa carrière d’acteur démarre enfin. Son physique de jeune premier et ses yeux bleus ravageurs étaient des atouts majeurs, mais le jeune homme a investi énormément d’efforts à progresser et à apprendre sans cesse.

Ce fut exactement la même chose en sport automobile. Amateur de voitures et de motos, il s’est découvert une passion pour la course qui lui permettait de quitter, de temps à autres, le monde un peu fou et superficiel d’Hollywood.

C’est lors du tournage du film "Winning", consacré à la course automobile que Newman tombe en amour avec ce sport (photo ci-dessus). Il commence à courir au bas de l’échelle puis monte en SCCA en classe Sedan à bord d’une Datsun 510. C’est au milieu des années 1970 qu’il remporte ses premiers succès majeurs. En 1979, il décroche le titre de champion des grandes finales du SCCA en Classe C Production aux commandes d’une Datsun 280ZX de Bob Sharp.

En 1977, Newman dispute les 24 Heures de Daytona en 1977 à bord d’une Ferrari 365 GTB/4 et termine en cinquième position. Il prend goût de ce type de course de longue haleine. Son objectif est maintenant de participer à la course d’endurance la plus prestigieuse au monde : les 24 Heures du Mans. Seul hic, Newman est âgé de 54 ans. En revanche, il est en bonne forme physique et commence à se préparer à cette course avec détermination.

Newman trouve un accord avec Dick Barbour, un concessionnaire de voitures sport usagées et propriétaire d’une écurie de course engagée en série IMSA. La voiture est une Porsche 935/77A de catégorie IMSA GTX, propulsée par un moteur turbo six cylindres à plat de trois litres. La marque de crème solaire Hawaiian Tropic accepte de commanditer le projet, trop heureuse d’être associée à Newman.

La folie Newman frappe la France

Dès que Newman arrive en France, c’est la folie furieuse. Tous les amateurs, les journalistes, les télévisions et les radios sa battent pour approcher la grande vedette d’Hollywood. Newman est pourtant venu au Mans comme coureur automobile comme les autres, pas comme une star. Il avouera plus tard que « le Mans fut la pire course à laquelle j’ai participé. Je n’ai pas eu un seul moment de tranquillité. J’étais constamment harcelé ; même en allant aux toilettes ! Ce fut vraiment épuisant et déplaisant ». D’ailleurs, Newman n’est venu qu’une seule fois dans la Sarthe.

Les 24 Heures du Mans de 1979 sont disputées les 9 et 10 juin. La Porsche rouge No. 70, pilotée par Dick Barbour, l’ancien pilote de Formule 1 Rolf Stommelen et Newman, se classe 16e en qualification avec un temps de 3’49”840. Les Porsche 936 officielles, les Rondeau-Ford et les Mirage-Ford sont les favorites pour la course. Toutefois, ces protos vont subir des avaries de toutes sortes et vont finir par abandonner. La lutte pour la victoire se dessine entre la Porsche 935 des frères Whittington et les deux 935 de Georg Loos.

Malgré la pluie forte qui inonde le circuit, la 935 de Barbour progresse. Ses pilotes, incluant Newman, ne commettent pas d’erreurs et conduisent prudemment. À 11h dimanche matin, l’annonceur-maison s’étouffe presque en hurlant dans son micro que la Porsche Kremer des Whittington et de Klaus Ludwig, qui mène la course, est immobilisée sur la ligne droite des Hunaudières !

La courroie qui actionne les injecteurs a cassé et Don Whittington, qui était au volant, perd une heure à effectuer une réparation de fortune afin de ramener la Porsche dans les puits. La Porsche No. 70 en profite évidemment et l’écart entre les deux bolides n’est plus que de quatre tours quand la Porsche Kremer reprend enfin la piste.

Stommelen prend alors le volant pour le dernier relais et a pour objectif de conduire comme un damné pour tenter de rattraper la Porsche en tête. Il pilote au maximum, mais soudain, il ressent une perte de puissance. Le moteur a claqué un joint de culasse à quelques minutes du damier. L’Allemand doit alors conduire très au ralenti pour rallier l’arrivée.

Stommelen, Barbour et Newman se classent donc en deuxième place au classement général, huit tours derrière la 935 des Whittington et Ludwig, mais premiers en catégorie IMSA.

Newman a continué à courir dans différentes catégories, est même venu essayer des karts de compétition à la piste SRA de St-Roch-de-l’Achigan, au Québec. Il a aussi connu beaucoup de succès avec son écurie Newman-Haas en série CART/IndyCar. Il nous a quitté le 26 septembre 2008.