Le petit monde de la Formule 1, alors dirigé de main de fer par Bernie Ecclestone, s’est rendu à Istanbul en 2005 pour y disputer le tout premier Grand Prix de Turquie. Durant les années 1960 ou ’70, qui aurait prédit que la Turquie organiserait un jour un Grand Prix de F1 ? Ecclestone, jamais à court d’idées, a efficacement discuté avec les autorités du pays afin non seulement d’y tenir une course de F1, mais aussi de faire construire un circuit tout neuf et remarquable.
Dessiné par l’inévitable Hermann Tilke, l’ingénieur-concepteur de circuits d’Ecclestone, Istanbul Park est un tracé d’une longueur de 5,338 km et qui tourne en sens anti-horaire. Construit au coût de 300 millions de dollars américains dans la région rurale de Tuzla située à 90 km d’Istanbul, il comprend 14 virages et une ligne droite des puits de 650 mètres.
Le virage le plus difficile et le plus intimidant est sans contredit le numéro 8 qui tourne à gauche et qui compte quatre points de corde qui sont avalés à près de 250 km/h et qui arrachent presque la tête des pilotes tant les forces latérales sont élevées.
Les qualifications sont dominées par l’impassible Kimi Raïkkönen qui installe sa McLaren MP4-20 à moteur Mercedes en pole position. Giancarlo Fisichella se qualifie au deuxième rang aux commandes de sa Renault R25 devant son coéquipier, Fernando Alonso. Juan Pablo Montoya, l’équipier de Raïkkönen chez McLaren, réalise le quatrième meilleur chrono devant Jarno Trulli et sa Toyota TF105.
Le Québécois Jacques Villeneuve, Champion du monde des pilotes de F1 en 1997, a effectué un tête-à-queue lors du premier segment de la qualification et prend le départ en 16e place sur 20 à bord de sa Sauber C24 à moteur Petronas.
Une autre page de l’Histoire de la F1 s’écrit le 21 août 2005 quand les feux s’éteignent et donnent le début du premier Grand Prix de Turquie. Räikkönen exécute un bon départ, mais Fisichella, incisif, le double au freinage du premier virage. Quelques courbes plus tard, la fête est finie pour Fisichella qui voit la McLaren du Finlandais passer devant lui. Peu après, Alonso double Fisichella et installe sa Renault en deuxième position. Au prenier virage, Felipe Massa, sur une Sauber, a raté son freinage et a percuté la Williams-BMW de Nick Heidfeld, provoquant l’élimination des deux concurrents.
Les premiers arrêts aux puits permettent à Trulli, puis à Jenson Button sur une BAR-Honda, de se hisser temporairement en troisième place. Alonso s’arrête tôt au 13e tour et perd peu de terrain. Montoya remonte en deuxième position quand Fisichella s’arrête à son puits et que l’opération dure plus longtemps que prévu.
La suite de l’épreuve est dominée par Räikkönen, pourchassé par Montoya. Mais derrière eux, Alonso, Fisichella, Trulli et Button sont engagés dans une lutte féroce pour la dernière marche du podium.
Mais où sont les Ferrari ? Michael Schumacher a été pénalisé de 10 places sur la grille de départ pour un changement de moteur. Son coéquipier, Rubens Barrichello, s’est qualifié un 11e place. Au 14e tour, Schumacher s’est accroché avec la Williams de Mark Webber et a dû s’arrêter aux puits pour des réparations. Quant à Barrichello, il connaît une course anonyme et navigue aux environs de la 10e position.
Räikkönen, impérial, se dirige vers sa septième victoire en carrière. Montoya roulait vers la deuxième place quand Tiago Monteiro, sur une Jordan-Toyota et qui se faisait prendre un tour, a percuté l’arrière de la McLaren de Montoya, l’expédiant en tête-à-queue. Alonso n’en demandait pas autant pour récupérer la deuxième place.
"Ice Man" Räikkönen croise l’arrivée avec une avance de 18,6 secondes et remporte la victoire devant Alonso, Montoya et Fisichella. Button a passé devant Trulli et s'assure de la cinquième place. Les deux Red Bull-Cosworth de David Coulthard et Christian Klien se classent septième et huitième, respectivement.
21 août: La F1 dispute le premier GP de Turquie à Istanbul en 2005
Jeudi 21 août 2025 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron