Michael Schumacher s’est fracturé une jambe quand sa Ferrari en panne de freins a percuté un mur de pneus à haute vitesse quelques secondes après le départ du Grand Prix de Grande-Bretagne en 1999.

Au cours des sept Grands Prix précédents, Schumacher et Mika Häkkinen, sur une McLaren, se sont régulièrement affrontés en piste et occupent les premières places du classement mondial avec le Finlandais et ses 40 points en tête devant l’Allemand et ses 32 points.

Sur le tracé hyper rapide de Silverstone, Häkkinen signe la pole position aux commandes de sa McLaren MP4/14-Mercedes devant la Ferrari F399 de Schumacher, l’autre McLaren de David Coulthard et la seconde Ferrari pilotée par Eddie Irvine.

Le peloton prend place sur la grille de départ et le feu vert est allumé. Toutes les voitures démarrent, sauf la BAR-Supertec de Jacques Villeneuve et la Williams-Supertec d’Alessandro Zanardi. Ces deux monoplaces sont immobilisées sur la grille tandis que toutes les autres roulent à fond de train.

Les officiels ordonnent de déployer les drapeaux rouges tout autour du circuit afin de stopper la course et dégager les deux voitures immobilisées en toute sécurité.

Les voitures de tête roulent sur la ligne droite qui mène au virage de Stowe quand les rouges sont montrés. Michael Schumacher, quatrième, ne les voit pas quand il se porte sur sa droite afin de doubler son coéquipier Irvine. Les bolides filent à un peu plus de 300 km/h à ce moment.

Au moment où il appuie sur la pédale de freins, son pied gauche ne ressent qu’une faible résistance. Et la pédale s’enfonce soudainement au plancher. La vis de purge d’un étrier de frein arrière a été mal serrée et vient de lâcher. Il se produit une importante fuite de liquide et les freins arrière ne fonctionnent plus.

Schumacher conserve son pied gauche enfoncé, ce qui bloque les deux roues avant. Il tente désespérément de ralentir son bolide avant qu’il ne quitte la piste et se retrouve dans le bac à gravier.

La Ferrari file tout droit. Schumacher ne peut tourner le volant, car les roues sont bloquées. La voiture traverse le bac à gravier sans beaucoup ralentir et percute d’imposant mur de pneus avec violence. La télémesure montre que la Ferrari roulait à 307 km/h sur la ligne droite, qu’elle avait chuté à 204 km/h en quittant la piste et qu’elle avait frappé les pneus à 107 km/h.

Le museau de la Ferrari s’est inséré entre les pneus. La roue avant droite a été rabattue contre le cockpit et la coque est ouverte au niveau du tableau de bord. Schumacher dégrafe son harnais et tente de s’extirper, mais il ressent une forte douleur à une jambe.

Les équipes d’intervention arrivent rapidement sur place, incluant le professeur Sid Watkins, le médecin en chef de la Formule 1. Le champion allemand est retiré avec précaution de ce qui reste de la coque et est évacué par hélicoptère vers l’hôpital de Northampton.

« Le tibia et le péroné de sa jambe droite sont fracturés, mais la cassure est très nette, très propre » indique Watkins. Les chirurgiens opèrent Schumacher durant deux heures pour installer des renforts métalliques afin d’accélérer la guérison.

Le lendemain, Schumacher retourne chez lui en Suisse et amorce sa rééducation. Il reprend le volant d’une voiture de course un mois plus tard, mais il attendra au Grand Prix de Malaisie, avant-dernière épreuve de la saison 1999, pour effectuer son retour en F1.

Ayant raté six Grands Prix par la suite, Michel Schumacher termine la saison en cinquième place au championnat, devancé par Häkkinen (champion), Irvine, Heinz-Harald Frentzen et Coulthard.