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Historique Maserati en sport automobile : Partie 4 - Le 21ème siècle, les succès de la MC12 et l'avenir en Formule E

Historique Maserati en sport automobile : Partie 4 - Le 21ème siècle, les succès de la MC12 et l'avenir en Formule E

Samedi 22 janvier 2022 par Marc Cantin
Crédit photo: Maserati Media

Crédit photo: Maserati Media

La maison fondée par les frères Maserati en 1914 a vécu une histoire tortueuse à travers les méandres de l’industrie automobile italienne. Acquise par la famille Orsi en 1937, la marque vivote avec des pointes de succès en Formule 1 avec la 250S qui remporte le championnat mondial en 1957 avec Juan Manuel Fangio aux commandes, puis des voitures sport comme la 450S et la Tipo 60/61 avant d’abandonner la course, au niveau officiel tout au moins, en fin de saison 1957.

Au cours des 30 dernières années, la maison italienne a perdu son indépendance et passé dans les mains de Fiat, Ferrari, Chrysler avant de se retrouver aujourd’hui dans le giron de Stellantis, un conglomérat formé en 2021 et composé de 11 marques de voitures (Fiat, Chrysler, Peugeot-Citroën, Abarth, Alfa Romeo, Dodge, DS, Fiat Professionnal, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Ram et Vauxall).

Entre le début des années 1960 et le début des années 2000, il s’est passé plus de 40 ans sans la moindre trace d’une présence de la marque dans le sport automobile international. C’est en fin de saison 2004, alors que Maserati appartient à Ferrari, que la maison lance alors la superbe MC 12, une GT qui utilise les composantes majeures de la Ferrari Enzo. Cette GT se décline alors en version MC 12 GT1, dont l’homologation lui permet de rouler en Championnat GT de la FIA mais pas en Endurance mondiale ni aux 24 Heures du Mans.

La MC 12 est bien née : moteur V12 de 6 litres qui délivre 621 chevaux, boîte séquentielle à six rapports et une vitesse maximale de 330 km/h. En dépit de son absence d’homologation pour aller au Mans, la carrière de la MC 12 GT1 en séries FIA GT et GT1 fut remarquable dans les mains de l’équipe allemande Vitaphone : titre des manufacturiers en 2005, équipe championne en 2005, 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010, titre des pilotes en GT FIA en 2008 et 2010.  

Vendue au prix unitaire d’un million de dollars US, la MC12 GT1 fut construite à 50 exemplaires. Avec essentiellement l’aide de l’équipe Vitaphone (photo ci-dessus) de l’ancien pilote de F1 Michael Bartels, Maserati a inscrit son nom au palmarès des 24 Heures de Spa-Francorchamps en 2005, 2006 et 2008, alors que la course faisait partie du Championnat du monde FIA GT1.

En 2007, une écurie américaine, le Doran Racing, engagea une MC12 GT1 en série American Le Mans. Face aux Corvette officielles, ses performances furent décevantes. La machine italienne ne débuta qu’à la 8ème épreuve, à Elkhart Lake, aux mains de Didier Theys et Fredy Lienhard. Elle fut engagée une seconde fois, au Petit Le Mans (abandon) avant de disparaître des grilles de départ.

Pourquoi Ferrari n’a-t-elle jamais voulu homologuer la MC12 pour rouler au Mans ? Pourquoi ce programme n’a-t-il jamais eu de suite ? Cela reste un mystère bien que plusieurs observateurs aient toujours pensé que Ferrari ne voulait tout simplement pas voir de Maserati rivaliser avec ses propres modèles GT dans les plus grandes courses d’Endurance (Ferrari n’avait pas fait homologuer de GT1 lorsque la MC12 était en compétition). Quoi qu’il en soit, la MC12 a laissé un souvenir inoubliable. Un bolide au son exceptionnel (cliquez sur ce lien pour en profiter !).

En parallèle, la marque a aussi été présente en sport automobile avec la GranTurismo MC GT4, de 2010 à 2019. D'abord dans un championnat privé ne rassemblant que des Maserati GranTurismo puis, à compter de 2016, en championnat européen GT4 (photo ci-dessous). Le modèle GranTurismo MC GT4 y était utilisé par des écuries privées et était équipé d'un moteur V8 atmosphérique de 4,7 litres.

En 2023, c’est avec des voitures au son beaucoup moins envoutant que Maserati sera de retour : en Formule E. La série mondiale de monoplaces à motorisation entièrement électrique accueillera ainsi un nouveau constructeur. Stellantis n’ayant pas les réticences qu’avait Ferrari autrefois, Maserati y rivalisera avec une autre marque du groupe, DS.

Crédit photo: Maserati Media