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Maserati revient à la course : Une belle histoire qui reprend vie (Partie 1 - Les débuts en 1914)

Maserati revient à la course : Une belle histoire qui reprend vie (Partie 1 - Les débuts en 1914)

Vendredi 21 janvier 2022 par Marc Cantin
Crédit photo: Maserati Media

Crédit photo: Maserati Media

Maserati a annoncé il y a quelques jours son retour officiel à la compétition, en Formule E pour la saison 2023. La surprise est mitigée du fait que la marque légendaire est désormais membre du groupe Stellantis, né de la fusion de PSA (Peugeot-Citroën) avec FIAT-Chrysler, et qui compte 11 marques. Le Chef de la direction de Stellantis, Carlos Tavares, est un amateur incorrigible de course automobile, un sport qu’il pratique à un niveau quasi professionnel.

Voici le premier de quatre articles qui seront publié sur poleposition.ca pour décrire les principales tranches d’histoire de Maserati en course, depuis sa création en 1914.

La création en 1914 par les frères Maserati

Les cinq frères Maserati, Alfieri, Bindo, Carlo, Ettore et Ernesto, sont tous impliqués dans l'automobile dès le début du 20ème siècle. Alfieri, Bindo et Ernesto construisent à partir de 2015 des voiturettes de Grand Prix de 2 litres pour la marque Diatto. En 1926, Diatto abandonne la production de voitures de course, ce qui conduit à la création de la première voiture badgée Maserati. L'une des premières Maserati, pilotée par Alfieri Maserati, a remporté la Targa Florio de 1926. Maserati commence à fabriquer des voitures de course à 4, 6, 8 et 16 cylindres (deux 8-cylindres montés en parallèle).

L'une des premières Maserati, la Tipo 26, pilotée par Alfieri Maserati avec Guerino Bertocchi comme mécanicien, remporte la petite classe de la Targa Florio 1926, terminant à la neuvième place du classement général. Alfieri Maserati meurt en 1932, et trois frères, Bindo, Ernesto and Ettore gardent la maison éponyme en vie.

En 1937, les frères Maserati restants vendent leurs parts de la société à la famille d’Adolfo Orsi, et continuent à occuper des postes d'ingénieurs dans l'entreprise jusqu’en 1947. Maintenant établie à Modène, déjà à cette époque le fief de la Scuderia Ferrari et de son équipe de course officielle Alfa Romeo, les succès de Maserati en course se poursuivent, même contre les géants de la course allemande, Auto Union et Mercedes.

Le grand Tazio Nuvolari

Tazio Nuvolari, le pilote dominant de cette époque d’avant-guerre arrive chez Maserati en 1933 après un désaccord avec Enzo Ferrari, le chef de l’équipe Alfa Romeo qui ne tolère pas un second coq dans "son" équipe et préfère utiliser des pilotes moins flamboyants. Nuvolari se tourne donc vers Maserati et achète une 4CM (photo ci-dessus) pour les Grands Prix et faire la vie dure aux Alfa Romeo de l’ami Enzo.

La 4CM était l'évolution de la 4C, avec une suspension redessinée et le châssis avant rendu plus rigide grâce aux suggestions de Nuvolari. Les deux hommes ont continué à travailler ensemble jusqu'en 1934, puis Nuvolari retourne au sein de la Scuderia Ferrari et ses Alfa Romeo l'anée suivante, et humilie les deux équipes allemandes au Nürburgring, devant les "grosses légumes" nazis qui ne la trouvent pas drôle ! Et sans surprise, Nuvolari se retrouve bientôt chez Auto Union...

À travers toutes ces cogitations, Wilbur Shaw, un grand pilote sur les ovales américains et surtout à Indianapolis, gagne les 500 milles en 1939 et 1940 sur une 8CTF (photo ci-dessous) similaire à la 8CM de Nuvolari.

La seconde guerre mondiale est alors intervenue et Maserati a abandonné la construction automobile pour produire des composants pour l'effort de guerre italien. Une fois la paix rétablie, Maserati se remet à la fabrication de voitures de course avec la série A6 qui formera la base des monoplaces et des barquettes sportives qui ont bien marché sur la scène des courses d'après-guerre. Nuvolari pilotera d'aileurs une de ces voitures, pour un bref retour avec Maserati lors du Grand Prix de Pau (France) en 1946.

Crédit photo: Indianapolis Motor Speedway