L’équipe crée par Frank Williams dans les années 1970 et qui prendra officiellement le nom d'Atlassian Williams Racing dans la discipline reine du sport automobile à compter de l’an prochain (comme l’a officialisé l’écurie britannique il y a quelques jours), conçoit des voitures et participe au Championnat du monde de Formule 1. Lancée par Frank Williams (1942-2021) et Patrick Head, son partenaire technique de toujours, ils menèrent la maison à travers ses difficultés de naissance en 1977 (sous le nom Williams Grand Prix Engineering car Frank Williams s’était engagé sous différents noms dès 1975), surtout financières, puis ses années de gloire déclenchées par le partenariat avec Saudia et Techniques d’Avant-Garde (TAG) en 1980.
Alors que l’équipe fêtera officiellement sa 50ᵉ saison de F1 l’an prochain, rappelons qu’elle a jusqu’ici gagné 9 titres mondiaux des manufacturiers et 7 titres pilotes, en plus de 114 victoires, 128 pole positions et 314 podiums. Le destin de l’écurie bascula peu avant le début de la saison 1986 alors que, revenant d’essais privés au Circuit Paul Ricard (France), Frank Williams eut un terrible accident de la route qui le laissa tétraplégique. Forcé à se retirer provisoirement des opérations de l’équipe, il passa d’abord la main à son associé de toujours Patrick Head avant de voir sa fille Claire Williams prendre les commandes de l’équipe au tournant du siècle. Mal préparée pour une telle responsabilité, Claire rencontra de nombreuses embûches et ne parvint pas à empêcher le déclin de l’écurie qui avait commencé sitôt le retrait de Renault survenu, à la fin de la saison 1997 marquée par le dernier titre de l’écurie (Jacques Villeneuve).
Mais deux facteurs importants sont venus contribuer à la fin progressive de la traversée du désert de l’équipe Williams ces dernières années : d’abord l’achat en 2020 de l’équipe par Dorilton Capital pour 154 millions US$, une transaction jugée capable de financer le projet de remontée de Williams vers l’avant du peloton. Vint ensuite l’embauche en 2023 de James Vowles comme directeur général de l’équipe, après qu’il eut remporté des titres comme stratège et directeur technique chez Brawn et Mercedes.
L’arrivée de James Vowles chez Williams marque le début d’une remontée aux avant-postes, avec les appuis financiers, commerciaux et techniques nécessaires pour aller jouer au sommet de la F1 dans un proche avenir. Par exemple, l’équipe technique Williams, réduite au minimum vital avant son arrivée, compte maintenant plus de 300 techniciens, en plus des équipiers de piste et d’une équipe d’essais et de simulation. L’outillage industriel continue à évoluer, comme les logiciels de fabrication et de simulation. James Vowles a aussi lancé une filière pour aider au développement de jeunes pilotes prometteurs assimilés à l’équipe.
Vowles érige aujourd’hui une entreprise moderne qui disposera des moyens essentiels pour arriver à son but : d’abord le budget grâce à l’achat par Dorilton et l’apport d’Atlassian (le nouveau partenaire principal, une entreprise australienne de services informatiques centrés sur le "Cloud". En parallèle, l’équipe rattrape le temps perdu avec les outillages, les autoclaves et souffleries de différentes tailles, des logiciels de design, production et simulation, et des installations modernes.
Chez les pilotes, le climat et l’avenir de Williams ont convaincu Carlos Sainz de rejoindre Alex Albon afin de contribuer à la réalisation des résultats probants cette saison et de croire en la nouvelle voiture version 2026 et sa suite. Car avec la nouvelle réglementation qui s’en vient, combinée à la poursuite du contrat avec Mercedes pour la fourniture des moteurs, Williams pourrait en effet redevenir l’équipe "privée" par excellence en f1, comme au temps où elle rivalisait avec Ferrari et Renault pour le titre mondial.
L’effet "Vowles" se manifeste aussi cette année, alors le total des points accumulés jusqu’ici par Sainz et Albon dépasse la récolte totale des saisons 2018 à 2024. Rien de moins...
La renaissance de Williams... et des ambitions élevées pour les prochaines saisons de F1
Vendredi 7 novembre 2025 par Marc CantinCrédit photo: Clément Tavernier






