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Une accréditation, des souvenirs: Avec Kevin Lacroix et James Hinchcliffe en série A1 GP au Mexique

Une accréditation, des souvenirs: Avec Kevin Lacroix et James Hinchcliffe en série A1 GP au Mexique

Mercredi 25 juin 2025 par René Fagnan
Crédit photo: René Fagnan

Crédit photo: René Fagnan

Pour cette nouvelle chronique de souvenirs d’une course automobile tenue à l’étranger, je vous raconte ce périple effectué au Mexique afin d’assister à une manche de la défunte série A1 Grand Prix.

Cette série internationale est née en 2003 dans l’esprit du Sheik Maktoum Hasher Maktoum Al Maktoum qui désirait instituer une sorte de “Coupe du monde du sport automobile” mettant en vedette des voitures identifiées aux nations inscrites au lieu d'arborer les logos et couleurs de commanditaires.

Aidé par Tony Teixeira, un entrepreneur portugais, le Sheik Maktoum mit sur pied la structure financière du projet. Le cahier de charge de la voiture fut présenté à Lola, et la série démarra sur le circuit de Brands Hatch en Grande-Bretagne en septembre 2005 devant plus de 70 000 spectateurs. Ainsi, on verrait des pays lutter les uns contre les autres. Qui figurerait parmi les meilleurs ? L’Italie ? Le Grande-Bretagne ? L’Allemagne ?

La monoplace unique pour tous les pays était une Lola de F3000 dernière génération, propulsée par un moteur atmosphérique V8 Zytek de 3,4 litres qui produisait 550 chevaux et était chaussée de pneus Cooper. En 2007, l’écurie Canada, une franchise détenue par l’homme d’affaires de l’ouest canadien, Wade Cherwayko, faisait courir en alternance James Hinchcliffe et le Québécois Kevin Lacroix.

Alors rédacteur en chef d’un autre magazine, je suis invité, en compagnie du journaliste ontarien Jeff Pappone, à assister à la neuvième manche de la saison 2006/2007 présentée le 25 mars 2007 sur le circuit Autódromo Hermanos Rodríguez à Mexico.

Kevin Lacroix, qui a déjà quitté pour le Mexique, me contacte pour que je lui amène son nouveau casque qui vient tout juste d’être peint à ses couleurs. Je le reçois à la maison et je voyage avec lui depuis Montréal jusqu’à Mexico. En arrivant dans cette ville juchée à 2200 mètres d’altitude, c’est la pollution qui dérange le plus. À l’horizon, l’air a une horrible teinte jaunâtre peu rassurante. Notre hôtel est correct, sans plus, avec vue sur les cours arrière aux façades couvertes de graffitis. Ah oui, et il y a des cages à poules. Et un coq.

A1 Grand Prix imite la F1

Vendredi, je me rends au circuit et remet le casque à Kevin. James Hinchcliffe prend le temps de m’expliquer le fonctionnement du volant (voir la photo ci-dessous) et je fais le tour technique de la monoplace en compagnie du jeune ingénieur en chef de l’équipe Canada.

Les essais et les qualifications se déroulent rondement samedi, mais la voiture est assignée à Hinchcliffe ce week-end. Lacroix ne roulera donc pas, à moins d’un ennui de santé de Hinchcliffe. Les spectateurs voient en action des jeunes pilotes qui iront courir plus tard en F1, en DTM, en Endurance ou en IndyCar comme Alex Yoong, Oliver Jarvis, Marcel Fässler, Narain Karthikeyan, Jean-Karl Vernay et Bruno Junqueira. En après-midi, l’organisation nous offre 30 minutes d’interview avec Tony Teixeira et Pete da Silva, chef de la direction de A1GP.

La première course du week-end, la Sprint, a lieu samedi après-midi. Yoong remporte la victoire pour la Malaisie tandis que “Hinch” termine 13e. Le soir venu, nous soupons avec Hinchcliffe et son agent de communications, Stuart Morrison, aujourd’hui en charge des médias chez Haas F1.

Dimanche est le jour de la seconde course, plus longue, appelée Feature. C’est étonnant de constater à quel point le paddock d’A1GP ressemble à celui de la F1. Tout est très “ecclestonien”. Tout le personnel officiel de la série est habillé de pantalons noirs et de chemises blanches avec, à la main, l’inévitable walkie-talkie. La série transporte sur chaque circuit toutes les voitures, sa propre unité de production télé, son service de restauration aux équipes, les modules de réception des équipes, les conteneurs pour l’acheminement du matériel, le tout impeccablement ordonné dans les paddocks.

Plusieurs acteurs majeurs du sport automobile œuvrent sur la grille de départ : Emerson Fittipaldi, Gary Anderson, James Robinson, Max Welti, Jo Ramirez, Jean-Paul Driot, etc. Une belle foule assiste à la course remportée par le Britannique Oliver Jarvis. Quant à Hinchcliffe, il termine au 15e rang. C’est ensuite le retour dans le froid à Montréal.

En dépit des belles paroles qui se voulaient rassurantes prononcées par ses dirigeants, la série a terminé ses activités à la fin de 2009. L’investisseur principal, RAB Capital, n’a cessé d’injecter de l’argent afin de maintenir la série à flot jusqu’à ce qu’il décide que trop, c’est trop. De plus, les franchisés ne sont à peu près jamais parvenus à trouver des commanditaires pour assurer le fonctionnement de leur équipe. Ce fut la fin de l’histoire.