Alors que 12 des 36 épreuves de la série NASCAR Cup ont été complétées en ce printemps 2025, les Chevrolet de l’équipe Hendrick Motorsports se sont montrées globalement les plus performantes et le phénoménal Kyle Larson a pris la tête du championnat.

Cela pourrait surprendre lorsqu’on regarde le début de saison difficile de Larson, trois résultats décevants dus à des incidents l’ayant en effet relégué loin au classement en mars dernier. Mais depuis, il domine. 3 victoires, 8 Top 5, 23 points d’étape (plus que tout autre pilote) et 817 tours menés, plus du double du 2ᵉ du championnat, son coéquipier William Byron.

Le cas de Kyle Larson sort de l’ordinaire. Poussés à avouer la réalité, la majorité des spécialistes proches de la série Cup admettent que le pilote californien de 32 ans est le meilleur dans tous les aspects de son métier : pilotage précis, diagnostic du comportement de la voiture et communications techniques avec l’équipe, stratégie de course, gestion des ressources en course : moteur, essence et gestion de l’échange vitesse-consommation, gestion de la « cuisson chimique » et l’usure des pneus, freins et amortisseurs, recherche de trajectoires idéales, réglages des suspensions aux essais et en course et travail d’équipe.

Larson comprend bien que le temps passé au volant, surtout en course, est essentiel à la performance. Plus de temps en piste transforme en automatismes toutes les activités du pilote. Dans son cas, il saute sur toutes les occasions de courir, à l’image des Red Farmer (entre 700 et 900 victoires de 1948 à 2022), Dick Trickle (plus de 1200 victoires, de 1958 à 2013), Ken Schrader (763 courses en 29 saisons NASCAR, sur terre et bitume, en Sprint Car et sedan style NASCAR) ou Steve Kinser (20 titres et plus de 500 victoires de 1978 à 2015 en Sprint Car et Super Late Model de la série World of Outlaws).

36 courses de NASCAR Cup par saison, ce n’est pas assez pour Kyle ! La planification de sa saison 2025 fait en sorte qu’il passe sa vie en piste. Si l’on s’en tient uniquement au mois actuel, mai, son agenda fait état de 24 présences en piste, dans quatre séries : NASCAR Cup, Xfinity, Indycar et Sprint Car High Limit Racing (terre battue). Voyez plutôt :

1. 1 mai – Sprint Car High Limit Racing au Texas Motor Speedway
2. 3 mai – Essais et qualification en NASCAR Cup au Texas Motor Speedway
3. 3 mai – Série NASCAR Xfinity au Texas Motor Speedway
4. 3 mai – Série Sprint Car High Limit Racing au Texas Motor Speedway
5. 4 mai – Série NASCAR Cup au Texas Motor Speedway
6. 7 mai – Sprint Car High Limit Racing au 81 Speedway
7. 9 mai – Sprint Car High Limit Racing au Lakeside Speedway
8. 10 mai – Essais et qualification en série NASCAR Cup au Kansas Speedway
9. 11 mai – Course NASCAR Cup au Kansas Speedway
10. 12 mai – Sprint Car High Limit Racing au Kokomo Speedway
11. 13 mai – Essais pour l’Indy 500
12. 14 mai – Essais pour l’Indy 500
13. 15 mai – Essais pour l’Indy 500
14. 16 mai – Essais "Fast Friday" pour l’Indy 500
15. 16 mai – Essais et course NASCAR All-Star au North Wilkesboro Speedway (planifié)
16. 17 mai – Qualification pour Indy 500 (prioritaire)
17. 17 mai – Qualification pour NASCAR All-Star Race au North Wilkesboro Speedway (planifié)
18. 18 mai – Qualification pour Indy 500 (prioritaire0
19. 19 mai – Essais Indy 500
20. 23 mai – Essais ‘"Indy 500 Carb Day Classic" pour l’Indy 500
21. 24 mai – Essais et qualification NASCAR Cup pour la course Coca-Coca 600 à Charlotte
22. 25 mai – Course Indy 500
23. 25 mai – Course NASCAR Cup Coca-Cola 600 à Charlotte
24. 30 mai – Sprint Car High Limit Racing au Lawrenceburg Speedway

À noter que Larson participera le 25 mai aux 500 milles d’Indianapolis en après-midi et aux 600 milles de Charlote en soirée. Lors d’un mois normal, le Indy 500 serait remplacé par des courses de Sprint Car éparpillées dans le centre des États-Unis.

Le calme et la maturité de Larson ajoutent à son efficacité en piste. Pas de poussette ni de rudesse alors qu’il sait finir les courses avec une voiture intacte, surtout au niveau des suspensions, et encore rapide et gagnante dans les derniers tours.

Le pilote de souche japonaise a su démontrer sa force de caractère durant la saison 2020 alors qu’il avait subi un bannissement exagéré de la part de NASCAR et de son équipe (Chip Ganassi à l’époque) et ses partenaires après la quatrième course NASCAR Cup de la saison, pour avoir laissé échapper une épithète raciste durant un jeu en ligne. Banni provisoirement des courses NASCAR, il se tourna immédiatement vers la terre battue où il a participé à 88 courses et gagné plus de 40 fois durant le reste de la saison 2020. Voyant bien l’injustice, Rick Hendrick et Jeff Gordon lui ont donné un volant pour 2021 et Larson a remporté le titre pilote en 2021 avec 10 victoires. Du jamais vu à l’époque moderne de NASCAR.

Pour sa part, Larson n’a jamais fait état de cette exagération flagrante, injuste et… elle-même raciste. En effet, la famille japonaise de Larson, tous nés aux États-Unis, avait été internée en camp de concentration en Californie par les Américains durant la Seconde Guerre mondiale et dépouillée de ses avoirs à sa libération. Kyle Larson ne fait pas de politique, s’exprime peu autrement que derrière le volant. Il se contente de gagner !