Le deuxième Sprint (19 tours) et le quatrième Grand Prix (57 tours) de 2025 ont visité la Floride le week-end passé pour le Grand Prix de Miami. Oscar Piastri a remporté le Grand Prix presque facilement, suivi par un Lando Norris moralement renfloué par sa victoire en Sprint du samedi. Un week-end riche donc pour l’équipe McLaren, qui domine au championnat des équipes tandis que ses pilotes, Oscar Piastri et Lando Norris, sont premier et deuxième au championnat des pilotes.
Sur une piste encore mouillée par endroits, le départ du Grand Prix impose la monte de pneus à motif semi-mouillé, sauf pour la Williams de Sainz, sur pneus pluie. Sur piste sèche, les équipes monteront ensuite des pneus lisses à gomme intermédiaire ou plus dure, selon leur stratégie de course et leur situation en piste. Au final, la pluie n’a pas joué un grand rôle dans cette épreuve, qui a vu Piastri l’emporter pour une 3ème fois de suite. Analyse…
1. Oscar Piastri, parti 4e. Pilote typiquement australien très dur, correct en piste et pas facile à ébranler au point de vue émotif. Il accepte ce qui se passe et continue à pousser fort comme les Australiens légendaires, soit Jack Brabham et ses fils, ou Alan Jones en auto et Mick Doohan et Wayne Gardner en moto. Ce trait de personnalité de Piastri lui donne un net avantage mentalement sur Lando Norris et lui permet d’affronter sans complexe Max Verstappen. Sa course a été parfaite, seule sa timide performance aux qualifications l’a contraint à un début de course agressif. Heureusement pour le spectacle !
2. Lando Norris, parti 2e. Victorieux en Sprint puis 2ème du Grand Prix, Lando confirme qu'il peut gagner le titre. « La qualif était serrée, puis suivre la voiture de tête dans l’orage et essayer de décider si les conditions sont acceptables met une énorme pression sur le dos des pilotes. Je suis heureux de ma course et des points que nous avons tous accumulés chez McLaren » a-t-il commenté. Reste que pour une 4ème fois cette saison, il a été battu par son coéquipier. De plus, en perdant d’entrée de jeu son combat face à Verstappen (1er virage du Grand Prix), il a offert à Piastri une autre course sans opposition.
3. George Russell, parti 5e. Avant la course, George Russell prévoit une épreuve complexe avec la possibilité de pluie qui arrive subitement dans la météo de Miami et cause des confusions comme on a vu souvent en Floride. Bien aidé par son équipe, Russell a disputé la meilleure course possible au volant d’une Mercedes. Il a de plus échappé à une pénalité pour avoir roulé trop vite sous neutralisation, la plainte de Red Bull à ce sujet ayant été rejetée par les officiels.
4. Max Verstappen, parti de la pole. Arrivé avec une journée de retard à Miami alors que sa fille Lili, née de son union avec Kelly Piquet, est née quelques jours plus tôt, Max n’a pas semblé perturbé par l’heureux événement. Il a par ailleurs profité de l’unique nouveau plancher, plus performant, développé pour la RB21 alors que Tsunoda a dû se satisfaire d’un modèle plus ancien. Auteur d’un départ moyen, alors qu’il a entraîné Norris hors trajectoire en freinant trop tard, Max a par la suite utilisé le plein potentiel de sa monoplace pour finir 4ème. Un petit écart de trajectoire a aussi ouvert la porte à Piastri, au 14ème tour.
5. Alex Albon, parti 7e. Au 20e tour, une pluie faible revient un court moment et Albon double Sainz, plaçant ainsi les Williams en prometteuses 6ème et 7ème places. Le reste de la course du pilote thaïlandais sera tout aussi brillant, les points der la 5ème place permettant d eplus à Williams de conforter sa 5ème place au Championnat des constructeurs.
6. Kimi Antonelli, parti 3e. Le phénomène de 18 ans aurait pu viser le podium après avoir signé la pole position en course Sprint. Comme le samedi, le pilote italien a perdu quelques places en course, enregistrant tout de même le tour le plus rapide (au tour 29). Ce nouveau Top 6 acquis dans une course piégeuse est tout de même bien méritée au milieu des vieux renards.
7. Charles Leclerc, parti 8e. La Ferrari n'est plus la belle voiture qu'elle était toute de rouge, alors que le partenaire HP amène un habillage mixte de blanc et bleu pâle. Et c’est justement une voiture mixte, pas capable de gagner mais capable de rester dans la première moitié de la grille, avec laquelle Leclerc doit composer . Face à cela, de petits signes de découragement et d’agacement sont apparus chez le Monégasque à Miami.
8. Lewis Hamilton, parti 12e. Au tour 53, Hamilton ouvre la porte à Leclerc sur l’autre Ferrari pour créer une voie à Leclerc pour aller rejoindre Antonelli et lui voler un point – mais trop tard ! Avant cela, les positions avaient été inversées au profit de Lewis, qui peine à comprendre certaines stratégies de la Scuderia. Mais qu’importe, la voiture est juste trop mauvaise actuellement pour espérer mieux que quelques points.
9. Carlos Sainz, parti 6e. L’Espagnol ne cesse de voir son travail de développement récompensé et, à Miami, il a pris le départ avec la meilleure Williams vue depuis le début de la saison. Sainz a attaqué Hamilton à la sortie du dernier virage de la course et passé proche de le pousser hors piste. Ce fut là son seul moment d’inquiétude. Le reste a été excellent.
10. Yuki Tsunoda, parti 10e. Tsunoda part de la 10e place et n'est pas content de ne pas avoir le meilleur équipement (un nouveau plancher) égal à celui monté sur la voiture de Max. Tsunoda écope aussi d’une pénalité de 5 secondes pour excès de vitesse dans les puits, sans que cela change sa position à l’arrivée. Course habituelle d’un second pilote Red Bull, en vérité.
11. Isack Hadjar, parti 11e. Bien lancé, 10e au tour 5, il commet une erreur lors d’un freinage et laisse passer Hamilton. Sans cela, il aurait peut-être marqué un point. Il demeure tout de même le meilleur pilote de son équipe, Racing Bulls.
12. Esteban Ocon, parti 9e. Course sans histoire à bord d’une Haas de plus en plus performante dans les mains de ce pilote de qualité. Mais une monoplace qui alterne aussi les hauts et les bas, sans que le staff technique le comprenne.
13. Pierre Gasly, parti des puits (20e). Il gagne 8 secondes devant 2 pilotes qui se battent et perdent du temps. Finalement, pas le résultat que les efforts du pilote normand l’auraient mérité.
14. Nico Hülkenberg, parti 16e. Que dire d’un pilote qui démontre ne jamais baisser les bras malgré une voiture complètement dépassée, dans l’attente de la future Audi 2026 ?
15. Fernando Alonso, parti 17e. Un autre week-end désastreux ! Sorti par Liam Lawson dans la course Sprint, il effectue une pirouette non expliquée en course et perd alors presque 10 secondes. Sans aucun point marqué encore cette saison, le double champion fait pâle figure mais son Aston Martin ne permet rien de mieux.
16. Lance Stroll, parti 18e. Stroll passe 15e au 5e tour grâce à la confusion provoquée lors de la relance de la course. Capable de belles performances sous la pluie, il n’a hélas impressionné personne cette fois encore, incapable de remonter le peloton, et il finit dernier. Il avait pourtant terminé à une belle 5e place en Sprint la veille.
17. Liam Lawson, parti 15e. Victime d’un accrochage en début de course, il se voit poussé à l’abandon suite aux dommages infligés à sa monoplace. En Sprint, il avait sorti Alonso. Un autre événement à oublier pour le jeune néo-zélandais, décidément fort décevant cette saison.
18. Gabriel Bortolero, parti 13e. Son moteur saute au 30ème tour. Que dire d’autre sinon que le champion de F2 est juste heureux de piloter en Grand Prix et y apprendre la F1 en vue d’une saison plus compétitive en 2026.
19. Oliver Bearman, parti 19e. Son moteur rend l’âme au 20ème tour et provoque la sortie de la voiture de sécurité. Impossible donc de juger un résultat lorsque la mécanique lâche si tôt.
20. Jack Doohan, parti 14e. Qualifié devant Gasly, l’Australien a été éliminé suite à une crevaison dès le 1er tour, conséquence d’un accrochage avec la Racing Bulls de Liam Lawson. Un abandon qui survient au pire moment, alors que la rumeur voulant que Franco Colapinto prenne sa place dès le prochain Grand Prix est plus forte que jamais.
Bilan GP de Miami : Qui peut encore contrer McLaren cette saison ?
Mardi 6 mai 2025 par Marc Cantin
Crédit photo: Galeron