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Les 5 Grands Prix du Canada les plus fous !

Les 5 Grands Prix du Canada les plus fous !

Jeudi 6 juin 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

La première édition du Grand Prix du Canada a eu lieu en 1967 sur le circuit ontarien de Mosport Park. La F1 est ensuite venue au circuit du Mont-Tremblant dans les Laurentides à deux reprises avant de retourner à Mosport pour finalement aboutir sur l’Île Notre-Dame à Montréal en 1978.

Depuis que la F1 visite Montréal, on peut affirmer qu’il s’agit d’un des Grands Prix les plus animés de la saison. Il y a certainement eu des courses tranquilles sans grands rebondissements, mais il y a habituellement toujours de l’action et même parfois des moments vraiment fous.

Comment ne pas parler du Grand Prix de 1978 quand notre héro local, Gilles Villeneuve, a disputé une course parfaite et a pris la tête quand le meneur de l’épreuve, le Français Jean-Pierre Jarier sur une Lotus, a été contraint à l’abandon, laissant Villeneuve filer vers la victoire. Un scénario complètement ahurissant !

Allons revisiter les autres éditions marquées par des événements totalement imprévus.

1973 - Alors, qui a gagné ?

Le drapeau à damier vient d’être abaissé et personne ne sait avec certitude qui a gagné le Grand Prix du Canada de 1973 à Mosport. En ce 23 septembre, la pluie torrentielle et la visibilité réduite compliquent le travail des officiels et des chronométreurs. Le départ est donné sous la pluie, mais elle cesse et vers le 30e tour la piste est presque sèche.

Un accrochage se produit et deux voitures bloquent la piste. Pour la première fois dans l’Histoire de la F1, une voiture de sécurité, une Porsche 914, prend la piste pour regrouper le peloton. Mais presque tous les pilotes en profitent pour passer par les puits et changer de pneus. La Porsche se place devant la mauvaise voiture et plusieurs concurrents en profitent pour refaire leur tour de retard.

Après 80 tours, le damier est agité devant un groupe serré de quatre voitures. Une confusion monstre règne dans les puits. Après quatre heures de discussions intenses, Peter Revson est finalement déclaré vainqueur devant Emerson Fittipaldi et Jackie Oliver.

1991 - La panne de cerveau de Nigel Mansell

Le 2 juin 1991, les Williams FW14-Renault de Nigel Mansell et Riccardo Patrese caracolent en tête du Grand Prix. La Williams est certes rapide, mais complexe et fragile. D’ailleurs, Patrese en seconde position, commence à perdre du terrain en fin de course à cause de soucis de fonctionnement de sa transmission semi-automatique. Nelson Piquet, à bord d’une Benetton B191-Ford, en profite pour grimper au second rang, mais est loin derrière Mansell.

Dernier tour. Alors qu’il ne lui reste que deux kilomètres à parcourir, Mansell freine et négocie l’épingle du pont Jacques-Cartier pour la dernière fois, et puis... plus rien ! La Williams s’immobilise et Piquet, qui roulait en deuxième place avec presque 60 secondes de retard, passe à côté du bolide de Mansell. Sans démarreur externe, impossible de redonner vie au V10 Renault. Et Piquet récole une victoire inespérée !

Il semble que Mansell, distrait pour une raison inconnue ou occupé à saluer la foule, n’a pas maintenu le régime du moteur assez haut, ce qui aurait fait chuter le courant produit par l’alternateur et fait couper le moteur.

1995 - Victoire forte en émotions pour Jean Alesi

Le Français Jean Alesi, adulé ici au Québec, a remporté sa première et unique victoire en F1 à Montréal le 11 juin 1995, jour de son 31e anniversaire de naissance. Pourtant, la victoire semblait être acquise pour Michael Schumacher et sa Benetton B195-Renault. L’Allemand avait réalisé la pole position et rien ne semblait pouvoir interrompre sa marche vers la victoire.

Alesi, qualifié cinquième, double rapidement son coéquipier chez Ferrari, Gerhard Berger, puis il dépasse la Williams de Damon Hill au 17e tour. Mais le Français ne peut donner la réplique à Schumacher. Ce dernier possède 30 secondes d’avance sur la Ferrari au 50e tour, puis cette priorité grimpe à 35 quand le drame survient au 58e passage.

Un court-circuit survient dans le volant de la Benetton et Schumacher n’arrive plus à changer les vitesses. Il s’arrête aux puits où ses mécanos changent son volant, ce qui lui fait perdre près d’une minute. Alesi pleure de joie dans son cockpit. Il signe la victoire et les spectateurs envahissent la piste, fous de joie pour le héros du jour !

1999 - Bienvenue au Québec !

Qu’ont en commun Ricardo Zonta, Damon Hill, Michael Schumacher et Jacques Villeneuve ? Ils ont tous écrasé leurs voitures contre le muret de béton de la dernière chicane durant l’édition de 1999. Le muret, ironiquement paré d'une banderole “Bienvenue au Québec”, fut vite rebaptisé “Mur des champions”. En plus de ces accidents, la course de 69 tours fut remplie d’autres incidents, accrochages, sorties de piste sans trop de gravité et labourage de gazon.

Michael Schumacher a démarré de la première place à bord de sa Ferrari 399, juste devant son rival, Mika Häkkinen sur une McLaren MP4/14-Mercedes. Le premier virage élimine les voitures d’Alex Würz, Jarno Trulli et Jean Alesi. Puis Zonta percute le muret. Au 30e passage, Schumacher percute lui aussi le muret et abandonne, laissant ainsi la commande à Häkkinen. Hill et Villeneuve n’évitent pas la sortie de piste à cet endroit maléfique.

Le Finlandais semble rouler vers la victoire, mais à quelques tours de l’arrivée, la Jordan de Heinz-Harald Frentzen explose un disque de frein et le bolide percute un muret de pneus à reculons à 200 km/h. La course se termine sous les drapeaux jaunes et toutes les épaves sont ramenées dans les garages…

2011 - Jenson Button remonte de la dernière à la première place

L’édition 2011 de notre Grand Prix national a battu le record de la course de F1 la plus longue de toutes : quatre heures, quatre minutes et 39 secondes ! Il s’y est passé tellement de rebondissements qu’il est impossible d’en faire un résumé. Disons que la course fut ralentie par les nombreuses interventions de la Voiture de sécurité, les accidents à répétition et par un déluge qui a noyé la région de Montréal ce 12 juin 2011.

Le vainqueur de la course est Jenson Button qui a connu un après-midi très occupé. Il accroche d’abord son coéquipier chez McLaren, Lewis Hamilton, et est pénalisé pour vitesse excessive dans les puits. L’épreuve est ensuite arrêtée au drapeau rouge au 25e tour à cause de la pluie. L’interruption dure… deux heures ! Après la relance, Button entre en contact avec la Ferrari de Fernando Alonso. Le Britannique chute au dernier rang après un changement de pneus. Il double ses rivaux et amorce le dernier tour dans les échappements de la Red Bull du meneur, Sebastian Vettel. La piste est encore glissante à certains endroits. Vettel sous-vire à l’entrée de la deuxième chicane et sa Red Bull pirouette sur le tarmac glissant. Button le double et file vers la victoire !