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50 ans plus tard, Ferrari de nouveau en pole des 24 Heures du Mans; la voiture NASCAR impressionnante aux qualifs

50 ans plus tard, Ferrari de nouveau en pole des 24 Heures du Mans; la voiture NASCAR impressionnante aux qualifs

Vendredi 9 juin 2023 par Dominic Fugère
Crédit photo: Clément Tavernier

Crédit photo: Clément Tavernier

Ferrari fait rarement de la figuration. Comme le démontrent leurs trois podiums en trois départs depuis leur retour en Championnat du monde d’Endurance (WEC), les Rouges ont du rythme. Et leur monopole sur la première ligne de l’édition du centenaire des 24 Heures du Mans le confirme. Les deux tours d’horloge du long Circuit de la Sarthe seront lancés demain à 16 heures locales (10h du matin heure du Québec) par les Ferrari 499P de Fuoco-Molina-Nielsen et de Calado-Giovinazzi-Pier Guidi. C'est la première fois depuis 1973 et la pole position d'Arturo Merzario sur une 312PB que Ferrari réalise pareil exploit au Mans.

Après les séances d’essais et les qualifications mercredi, la rumeur dans le paddock au Mans voulait que l’hyperpole, réunissant les 8 meilleurs qualifiés dans les trois catégories en piste jeudi, verrait le meilleur chrono absolu se signer aux alentours des 3 minutes 23,500"; soit environ une seconde de mieux que les 3’24,408" de Sébastien Buemi, sur Toyota GR010 Hybrid en 2022.

Dès les premiers tours lancés dans la séance de l’hyperpole, les deux Ferrari battaient le temps de Buemi avec un 3’23,897 pour Alessandro Pier Guidi et un 3’24,198 pour Antonio Fuoco. Elles seraient les seules à faire mieux que l’hyperpole de l’an dernier. Reste à voir comment elles se comporteront sur la durée des 24 Heures, une course compliquée que les Toyota ont déjà remporté au fil des cinq dernières éditions.

Si les Toyota ont signé la position de tête des 24 Heures du Mans systématiquement depuis 2016, elles ne pouvaient cette fois rien contre les Ferrari qui ont amélioré leurs temps malgré la séance écourtée et le trafic. Fuoco a ainsi retranché près d’une seconde à son tour de qualif de la veille avec un 3'22,982 tandis que Pier Guidi suivait avec un 3'23,755.

Il faut dire que les 37 kilos de balance de performance que le comité de compétition a imposé aux Toyota - sans consentement des manufacturiers - offrait tout un avantage aux Ferrari. Le directeur d’équipe de Toyota Gazoo Racing, Rob Leupen, ne s’est d’ailleurs pas gêné pour le faire remarquer.

Lors de cette hyperpole d’hier, même Sébastien Bourdais faisait mieux que les Toyota avec un 3’24,908 mais son chrono a été annulé pour avoir causé un drapeau rouge lorsque le moteur de sa Cadillac V-Series.R No.3 s’est enflammé à la première chicane de la ligne droite des Hunaudières. Bourdais terminera la séance avec la huitième place sur la grille.

Après un autre incendie en levée de rideau de la saison, lors des 12 Heures de Sebring, et un impressionnant accident aux 6 Heures de Spa aux mains de Renger Van Der Zande, Cadillac connaît un début de campagne pour le moins houleux mais la vélocité des trois prototypes Cadillac engagés au Mans cette année est bien présente. Consolation, cette voiture No.3 également pilotée par Scott Dixon partira au moins devant les Peugeot 9X8, seules hypercar inscrites par un manufacturier à ne pas pouvoir se battre pour l’hyperpole.

Dans la catégorie LMP2, Paul-Loup Chatin a décroché la pole position au volant de l’Oreca-Gibson (seule combinaison inscrite dans la catégorie) aux couleurs de l’ancienne marque Delage de l’écurie IDEC Sport, avec un 3’32,923. Pietro Fittipaldi a tout tenté pour le détrôner jusqu'à son huitième et ultime tour au volant de la voiture de l’équipe Jota, mais le Brésilien n’a pu franchir la barre des 3 minutes 33 secondes et il doit se contenter de la 2ème place par 112 millièmes de seconde. Louis Deletraz (Team WRT) et Reshad de Gérus (COOL Racing) complètent le Top 4 de cette catégorie.

Du côté des GTE, c’est Ben Keating qui a réalisé la pole position avec la Corvette C8.R, avec un 3’52,376. Il partira aux côtés de Ahmad Al Harthy qui a pris 3’53,905 pour boucler les 13,626 km du circuit au volant de sa Aston Martin Vantage AMR. Quatre Ferrari GTE 488 Evo suivent tandis que les Porsche sont en retrait. Seul Canadien au départ, le Québécois Zach Robichon a vu sa 911 RSR se classer 58ème (sur 62 inscrits) au terme des qualifications, 17ème des GTE.

La NASCAR entre les protos et les GT !

La coqueluche de ces 24 Heures 2023, la Chevrolet Camaro ZL1 1LE basée sur une voiture de série NASCAR Cup du Hendrick Motorsports, ne participait pas à la séance de l’hyperpole car elle n’est inscrite dans aucune des trois catégories. Elle n’en a pas moins impressionné aux essais libres comme en qualification.

Mike Rockenfeller, qui fait équipe avec le septuple champion NASCAR Jimmie Johnson et le champion de monde de F1 2009 Jenson Button, a signé son meilleur tour en 3’47,976, à seulement 8,5 secondes des LMP2 et près de 4 secondes devant les GTE. La Camaro NASCAR s’élancera donc entre les Prototypes et les GTE, de façon à ne pas causer de risque inutile en remontant le peloton de ces dernières.

En fait, pour s’assurer que la voiture NASCAR soit bien dans une catégorie à part, ne pouvant nuire aux débats, une cure minceur de 50 kilos et une réduction de la hauteur du becquet arrière d’un pouce ont aidé à la performance sur un tour de la "bête", comme l’a surnommée Button.

Toutefois, au fil des heures de course, l’écart pourrait se réduire significativement car, comme le faisait remarquer Button, les changements de plaquettes de freins de la Camaro prennent cinq minutes plutôt qu’une seule petite minute en GTE; l’équivalent d’un tour perdu à chacun de ces changements !

Reste qu’à voir leur Chevrolet autant dans le rythme, après une dernière présence d’une de ses voitures en 1976 avec une Ford Torino, les représentants de l’IMSA et de NASCAR étaient bien heureux lors de leur rencontre avec la presse, jeudi après-midi. « Tout au long du processus, il était extrêmement important que nous conservions autant que possible l’ADN de NASCAR pour cette voiture Garage 56, qu’il s’agisse du son, de l’apparence ou des performances » a indiqué John Doonan, le président de l’IMSA. « Grâce à une équipe extraordinaire chez Hendrick Motorsports, nous y sommes parvenus » a-t-il conclu.

Pour découvrir la grille de départ complète de ces 24 Heures du Mans 2023, cliquez ici.

 
** Dominic Fugère, DG du Grand Prix de Trois-Rivières et correspondant de Pole-Position Magazine, est sur place aux 24 Heures du Mans, accrédité par Pole-Position. Retrouvez son article après la course dimanche sur ce site, ainsi qu'un texte spécial sur l'événement dans la prochaine édition de Pole-Position Magazine.