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1974 : La seule autre fois dans l'histoire de la F1 où deux pilotes étaient ex-aequo avant le dernier Grand Prix

1974 : La seule autre fois dans l'histoire de la F1 où deux pilotes étaient ex-aequo avant le dernier Grand Prix

Jeudi 9 décembre 2021 par Eliane Gilain
Crédit photo: WRI2

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À l'aube du dernier Grand Prix de la saison 2021 de Formule 1, Max Verstappen (Red Bull-Honda) et Lewis Hamilton (Mercedes) totalisent tous deux 369,5 points et sont à égalité au premier rang du championnat des pilotes.

Verstappen a toutefois un minime avantage puisqu’il détient le plus grand nombre de victoires dans la saison (9 contre 8 pour Hamilton), ce qui fait que si les deux pilotes abandonnaient dimanche, le Néérlandais serait couronné. Mais si la situation est exceptionnelle que de voir les deux prétendants au titre arriver à l'ultime épreuve avec un total identique de points, elle n'est pas unique dans l'histoire de la F1...
 
En 1974, un tel événement s'était déjà produit. Il y a donc 47 ans, le Suisse Clay Regazzoni (Ferrari) et le Brésilien Emerson Fittipaldi (McLaren) étaient arrivés ex-æquo à Watkins Glen, pour disputer le dernier Grand Prix de la saison. Cette année-là, trois pilotes pouvaient encore espérer le titre alors que Jody Scheckter (Tyrrell) avait seulement 7 points de moins que Fittipaldi et Regazzoni (la victoire à cette époque rapportait 9 points).

L’avant-dernière course de la saison, le Grand Prix du Canada disputé à Mosport, avait éliminé de la course au titre Niki Lauda (sortie de route avec sa Ferrari) tandis que Scheckter, victime d'ennuis de freins, avait lui aussi dû abandonner. En revanche, Fittipaldi l'avait emporté avec 13 secondes d'avance sur Regazzoni, de quoi amener les deux pilotes à un total de 52 points, pour 45 à Scheckter.

Deux semaines plus tard à Watkins Glen, les essais du Grand Prix des États-Unis voient Fittipaldi comme Regazzoni éprouver bien des difficultés lors des qualifications, qui duraient alors une heure sans segments éliminatoires comme aujourd'hui. Victimes du trafic (30 pilotes étaient en piste en même temps pour décrocher l'une des 26 places sur la grille de départ), Fittipaldi et Regazzoni se retrouvaient ainsi 8ème et 9ème au départ de la course.

Dès le drapeau vert abaissé, les deux pilotes sont en lutte (photo ci-dessus, la Ferrari de Regazzoni étant alors devant). De son côté, Niki Lauda avait comme but d’aider Regazzoni en ralentissant Scheckter et Fittipaldi. Toutefois, le Suisse qui visait pour la première fois le titre mondial tandis que Fittipaldi avait déjà été coronné en 1972, a rapidement été aux prises avec des problèmes de suspension, le forçant à entrer aux puits à deux reprises pour faire changer ses pneus.

Au 10ème tour, la course sombre dans le drame, alors que l'Autrichien Helmuth Koinigg perd le contrôle (sans doute suite à un bris de suspension) de sa modeste Surtees, qui file droit vers les rails. La monoplace frappe les rails de plein fouet, sa partie supérieure passant même au-travers, ce qui décapite le malheureux Koinigg.

La course n'est pas arrêtée pour autant et tandis que Lauda et Scheckter ont également été poussés à l’abandon, Fittipaldi parvient à terminer en 4ème position, derrière les Brabham de Carlos Reutemann et Carlos Pace, et la Hesketh de James Hunt. Regazzoni lui, finit à quatre tours du vainqueur, en 11ème position. 

Emerson Fittipaldi est donc champion du monde pour la deuxième fois, avec trois points d’avance sur Clay Regazzoni qui n'allait plus jamais avoir l'opportunité de se battre pour le titre mondial.

Si l'on espère bien sûr que le Grand Prix d'Abou Dhabi de ce dimanche ne prendra pas la tournure dramatique de la finale de la saison 1974 à Watkins Glen, on peut espérer que la course sera des plus enlevantes. Et souhaiter que le duel entre Max verstappen et Lewis Hamilton ne soit pas gâché par la guerre psychologique qui se joue aussi bien entre les pilotes, leurs équipes et, au milieu de cela, la FIA par la voix de son controversé directeur de course F1, l'Australien Michael Masi.

Celui-ci sera-t-il tenté d'intervenir dans le duel en piste avec l'une ou l'autre pénalité s’il juge qu’une manœuvre est quelque peu déplacée ? On ne le souhaite vraiment pas. Ce qui est sûr, c'est que personne ne peut prédire qui sera le champion du monde de F1 avant ce Grand Prix. Verstappen s'est imposé sur cette piste de Yas Marina l'an passé mais Lewis Hamilton vient de remporter les trois dernières courses. Les paris sont ouverts. Réponse à tout cela ce dimanche 12 décembre 2021...