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Des nouvelles DPi et LMP3 prochainement : Quelles seront les règles et combien cela coûtera-t-il ?

Des nouvelles DPi et LMP3 prochainement : Quelles seront les règles et combien cela coûtera-t-il ?

Vendredi 10 mai 2019 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Michael L. Levitt / LAT Images

Crédit photo: Michael L. Levitt / LAT Images

Les courses d’Endurance vivent une période de grande évolution et, fait intéressant à noter, les grilles de départ ne cessent de grossir depuis plusieurs années, particulièrement dans deux catégories de prototypes, les DPi et les LMP3. Toutes deux devraient recevoir des aménagements et offrir des nouveautés les prochaines saisons. On parle ainsi de DPi 2.0 et de LMP3 2.0 !  

Du côté des prototypes DPi que l’on retrouve uniquement dans la série IMSA WeatherTech SportsCar en Amérique du Nord et qui offrent des courses très spectaculaires, la prochaine génération de voitures donnera aux manufacturiers impliqués davantage de libertés de style, dans le but de mieux identifier les marques. C’est là un sujet important de discussion qui a été abordé lors de la réunion du groupe des équipes représentant les engagés en DPi, qui a eu lieu à Mid-Ohio, en marge des courses IMSA le week-end dernier. Outre les équipes actuelles, de nouveaux manufacturiers potentiels avaient été invités à cette réunion, afin de définir les termes du règlement 2022.

Ce qui ressort de cette réunion est que les DPi seront toujours fabriquées par des constructeurs qui bâtissent des LMP2 (présentement on parle d’Oreca, Ligier, Dallara et l’entreprise canadienne Multimatic), mais celles-ci pourront recevoir davantage d’éléments spécifiques. Le châssis, le diffuseur, le compartiment moteur-boîte seront toujours ceux des LMP2, en revanche plus de liberté sera laissée aux autres éléments et notamment l’aspect extérieur de l’auto.

Présentement, la classe DPi regroupe 4 manufacturiers : Cadillac, Mazda, Acura et Nissan. L’IMSA souhaite attirer davantage de marques à compter de la saison 2022 dans ce qui constitue sa catégorie vedette. L’idée d’admettre des motorisations hybrides a été évoquée lors de la réunion mais, selon nos sources, elle ne fait pas consensus pour l’instant.

Cette saison, on estime que le budget d’une équipe faisant rouler une DPi en IMSA est de l’ordre de 5,35 millions de dollars canadiens (4 millions US ou 3,55 millions d’Euros). Chaque équipe n’est toutefois pas logée à la même enseigne : Mazda et Acura sont des programmes soutenus directement par le manufacturier, tandis que Cadillac a des ententes de partenariat avec 5 écuries différentes et l’implication de Nissan passe par l’engagement d’une écurie totalement privée, Core Autosport. L'objectif du groupe de travail de l'IMSA est que les équipes ne dépensent pas plus d'argent qu'actuellement une fois les nouvelles voitures en piste.

Venons-en au LMP3 maintenant. Cette catégorie de prototypes est l’un des plus grands succès de l’histoire de l’Endurance, à l’image des GT3 ou GT4 dans les catégories Grand Tourisme. À ce jour, on estime que près de 200 LMP3 ont été vendues depuis la création de la série en 2015.

En Amérique du Nord, les LMP3 disputent leurs propres courses au sein d’une série appelée IMSA Prototype Challenge tandis qu’en Europe (European Le Mans Series, Michelin Le Mans Cup et autres championnats nationaux) et en Asie (Asian Le Mans Series), ces voitures partagent la piste avec les LMP2 et les GT.

Cette saison est la dernière de la réglementation LMP3 actuelle pour plusieurs championnats. Certains, comme l’IMSA, attendront toutefois 2021 avant d’introduire les nouvelles LMP3 2.0.

Esthétiquement, les nouvelles LMP3 ne seront pas très différentes des voitures actuelles mais les normes de sécurité seront accrues, tout comme les performances afin qu’elles ne se retrouvent plus en concurrence directe avec les GT en termes de performances, ce qui pose parfois de gros soucis de trafic dans les courses européennes et asiatiques. Un autre objectif de la LMP3 2.0 sera qu’elle demeure relativement facile à piloter pour les pilotes amateurs et que ses coûts d’opération n’explosent pas !

Comme pour les DPi, 4 constructeurs se partagent le marché : 2 Français (Duqueine Engineering et Ligier), 1 Allemand (ADESS) et 1 Anglais (Ginetta). Oreca est le partenaire technique du groupe motopropulseur (moteur Nissan, boîte, électronique). Rien de cela ne changera avec les nouvelles LMP3.

En revanche, leur puissance sera augmentée de 35 chevaux pour passer à 460, Nissan fournissant pour cela son moteur VK56 tout en aluminium, au lieu du VK50. Ce dernier sera toutefois encore admis, avec un correctif électronique permettant de l'amener à la même puissance que le nouveau. Le contrôle de traction sera désormais aussi autorisé.

Pour une équipe disposant d’une LMP3 actuelle et qui veut simplement se mettre aux normes des nouvelles LMP3, il en coûtera environ 118 000$ canadiens (88 000-US$ ou 78 000 €). Pour les équipes qui voudront acquérir châssis et moteur neufs, le total grimpera autour des 360 000$ canadiens (268 000-US$ ou 238 000 €).

Dispendieux rouler en prototype ? Oui et non. Certains pilotes apportent à leur équipe un budget qui dépasse parfois les 2,5 millions de dollars pour disputer une seule saison dans une voiture de type GT3, ou même, dans le cas de certains fils de richissimes américains, en GT4 ! Ne vous demandez pas pourquoi les pilotes québécois, qui ne disposent à peu près jamais de tels montants en commandite, ont du mal à se faire un chemin dans ces catégories qui sont pourtant encore bien moins dispendieuses que les filières des séries monoplaces !