Charlie Martin, 37 ans, est une femme britannique qui a évolué le temps de quelques courses en série British GT et en Ginetta GT5 Challenge. Charlie est également une femme née dans un corps d’homme. Dès l’âge de 7 ans, elle savait qu’elle n’était pas du bon sexe. Toutefois, la course automobile a toujours fait partie de sa vie, peu importe son genre.
 
Le sport automobile est parfois vu comme un monde exclusivement masculin d'autant qu'en plus d’être une femme, Charlie Martin a une histoire qui n’est pas toujours acceptée par certains. Après sa transition, Charlie a d’ailleurs quitté le sport automobile, ne sachant pas quelle allait être la réaction de ses collègues dans les paddocks. Depuis son retour, elle s’est donné comme mission de promouvoir les droits des transgenres et de la communauté LGBT, en plus de se battre pour l’égalité des sexes.
 
Charlie Martin a maintenant un but très précis : en 2018, elle a annoncé vouloir devenir la première femme transgenre à participer aux 24 Heures du Mans, la plus grande course au monde selon ses propos. En février dernier, elle annonçait ses débuts dans la série Michelin Le Mans Cup (série de soutien des courses WEC en Europe et des 24 Heures du Mans), avec Gary Hauser comme coéquipier, sur un prototype Norma LMP3 de l'écurie luxembourgeoise Racing Experience. David Hauser, le frère de Gary, sera le 3ème pilote de l'équipage au Mans.

Charlie est présentement en France pour effectuer ses premiers tours de roues sur la voiture, au circuit Paul Ricard, en prévision de sa première course de la saison sur ce même circuit, le 13 avril. 6 épreuves sont au calendriuer de la série Le Mans Cup cette saison, avec pour point d'orgue deux courses de 55 minutes en soutien des 24 Heures du Mans, les 14 et 15 juin.
 
Pour Martin, c’est la première étape d’un long cheminement qui, elle l’espère, se terminera par une participation à la course des 24 Heures en 2021. Dans une entrevue récente à une émission de télé britannique (vidéo ci-dessous), elle a parlé des problèmes des transgenres dans les sports professionnels. Pour l’instant, il s’agit d’une zone grise puisque plusieurs pensent qu’il y a aurait de l’inégalité dans les forces. Charlie Martin a tenu a préciser que ses dires ne se basent pas sur des faits scientifiques qui prouveraient le contraire.
 
Par exemple, le fait qu'elle n'ait pratiquement plus de testostérone dans le corps, mais plutôt de l’œstrogène, fait en sorte que sa masse musculaire a fondu. Par chance, le sport automobile est mixte, donc pour l’instant, elle n’a pas à se soucier de règlements qui l’empêcheraient de courir, et elle peut donc mettre toute sa concentration à démontrer que les transgenres ont leur place en sport automobile.

Ce qui est particulièrement intéressant dans une histoire comme celle de Charlie Martin, c'est que pendant de trop nombreuses années au 20ème siècle, le sport automobile a été perçu comme un monde exclusivement masculin, voire macho ! Aujourd'hui, lorsque l'on regarde les nombreuses initiatives, qu'elles proviennent de la Fédération Internationale avec la commission "FIA Women in Motorsport" présidée par l'ex vice-championne du monde des Rallyes Michèle Mouton, ou encore des initiatives privées qui axent leur médiatisation sur la présence de pilotes féminines en course (souvenons par exemple des campagnes GoDaddy avec Danica Patrick), on voit que le sport automobile st nettement plus tourné vers l'égalité des sexes que la majorité des autres sports. Un argument de plus à souligner envers ses détracteurs...