Comme Désiré Wilson, la Britannique Divina Galica a elle-aussi tenté sa chance en Formule 1 à la fin des années ’70. Si elle n’a pas laissé un souvenir impérissable de son passage en Grand Prix, elle est surtout reconnue pour ses performances en ski alpin.
Malgré la consonnance italienne de son nom, Divina Galica est une citoyenne britannique. Elle est née le 13 août 1944 à Bushey Heath. La jeune Divina ne connaît rien à l’automobile. Sa passion, c’est le ski alpin. Elle participe à ses premiers jeux Olympiques à Innsbruck en 1964. En 1968, elle accroche deux places de troisième dans les épreuves de descente de la Coupe du monde disputées à Badgastein et à Chamonix.
Elle participe ensuite aux olympiades d’hiver de Grenoble en 1968 et de Sapporo en 1972 à titre de compétitrice et capitaine de l’équipe de ski britannique. Et le sport automobile dans tout ça ? J’y viens.
En 1974, elle est une athlète reconnue au Royaume-Uni et cela lui vaut d’être invitée à participer à une course automobile sur le circuit d’Outon Park où des célébrités s’affrontent à bord de Ford Escort identiques. Elle qui n’a jamais conduit sur un circuit automobile impressionne en terminant en seconde position. John Webb, le patron du circuit de Brands Hatch, la prend sous son aile et la persuade de délaisser le ski en faveur des voitures.
Divina commence à courir en karting et elle monte vite en Formule Ford, puis en Formule 2 aux commandes de monoplaces Chevron et March. Elle se classe aussi en deuxième place dans le championnat Shellsport Ladies' Escort.
Elle débute en F1 aux commandes d’une voiture trop vieille
Pour la saison 1976, John Webb et les frères Nick et Charlie Whiting (oui, l’ancien mécano Brabham et directeur de course F1 qu’on aperçoit sur la photo ci-dessus) font l’acquisition d’une Surtees TS16-Ford pour faire courir Divina en série Shellsport F5000 International où elle se classe finalement en quatrième position. L’écurie inscrit Divina au Grand Prix de Grande-Bretagne. La Surtees, vieille d’un an, est trop lente et Divina ne parvient pas à se qualifier, mais elle n’est pas la plus lente.
L’année suivante, elle pilote une Surtees TS19-Ford plus récente en F5000. Elle grimpe sur le podium à quatre reprises, mais abandonne six fois en 14 épreuves pour terminer la saison en sixième place.
En 1978, elle profite d’une commandite des caméras Olympus et l’écurie Hesketh l’engage en championnat du monde de F1 à bord d’une 308E qui date d’un an. En Argentine et au Brésil, elle signe le dernier chrono des qualifications. Le 19 mars, elle participe au BRDC International Trophy, une course de F1 hors-championnat à Silverstone, et elle ne parvient pas à se qualifier. Hesketh et la jeune femme se séparent, et sa place est prise par un jeune Américain, Eddie Cheever.
Elle se reprend en championnat britannique de F1 où elle dispute deux manches et termine deuxième à Zandvoort. Elle participe aussi à deux courses en Formule Atlantique à bord d’une Chevron de Fred Opert (15e à Long Beach et cinquième à Hamilton).
La suite de sa carrière est plus compliquée. En 1979 et 1980 elle participe à quatre manches de la série britannique Aurora AFX de F1 au volant d’une March 792 à moteur Hart de Formule 2. Évidemment, lutter contre des bolides de F1 n’est pas aisé avec un moteur de petite cylindrée. Elle récolte néanmoins trois top 10. Durant la même période, elle dispute cinq courses en Formule 2 et ne peut faire mieux que deux 11e places. Puis, durant les années suivantes, elle ne participe qu’à quelques courses ici et là.
Elle revient à son premier amour, le ski alpin, et participe à 46 ans aux jeux d’hiver l’Albertville de 1992. Elle inscrit aussi un record britannique de vitesse à ski en 1993 en atteignant la vitesse de 200,699 km/h (124,709 m/h) sur deux planches !
Divina s’expatrie ensuite aux États-Unis où elle court sporadiquement en ALMS en plus d’être instructrice de pilotage à l’école Skip Barber et d’être journaliste de sport automobile sur le web.
Aujourd’hui âgée de 81 ans, Divina, membre de l'Ordre de l'Empire britannique, est toujours occupée à suivre la Formule 1 et à participer parfois à des courses de voitures historiques aux États-Unis.
Portrait: Du ski alpin à la Formule 1, la carrière de Divina Galica
Jeudi 9 octobre 2025 par René Fagnan
Crédit photo: Twitter (X): W Series