L’Autódromo Hermanos Rodríguez de Mexico était le théâtre ce dimanche d’un moment historique : pour la première fois depuis plus de six décennies, une épreuve comptant pour le championnat de la série NASCAR Cup s’est tenue hors des États-Unis. Intitulée Viva México 250, cette course disputée sur le circuit routier de Mexico a offert aux spectateurs une compétition intense, marquée par des conditions météorologiques changeantes, une stratégie pointue… et un pilote dominant en la personne de Shane van Gisbergen, qui, au volant de sa Chevrolet Nº88 Trackhouse Racing, s’impose avec une avance de 16,567 secondes.

Spécialiste des circuits routiers et ancien champion de Supercars en Australie, van Gisbergen n’a laissé que des miettes à ses adversaires. Déjà en pole position après une séance de qualifications perturbée par la pluie, il a mené 60 des 100 tours de course pour décrocher sa deuxième victoire en carrière dans la discipline reine de la NASCAR, après celle obtenue sur le circuit urbain de Chicago en 2023. Cette performance, obtenue dans des conditions mixtes et face à une opposition solide, lui permet de faire un pas décisif vers une qualification aux séries de fin de saison.

La course a débuté par une pluie fine, rendant la piste particulièrement glissante. Ryan Preece s’est illustré en remportant le premier segment de la course, prenant l’avantage grâce à un excellent départ et une gestion efficace dans les conditions humides. Mais dès le deuxième segment, van Gisbergen a repris la main, imposant le rythme face à ses concurrents. Malgré les tentatives de Ty Gibbs et de Ross Chastain pour bousculer la hiérarchie, rien ne pouvait arrêter le Néo-Zélandais.

Au fil des tours, la trajectoire s’est asséchée, compliquant davantage les choix de pneus et les fenêtres d’arrêt. Mais là encore, la stratégie mise en place par Trackhouse Racing s’est révélée sans faille. Derrière van Gisbergen, Christopher Bell (Toyota/Joe Gibbs Racing) a terminé deuxième après une course solide, étant en permanence aux avant-postes, tandis que Chase Elliott (Chevrolet/Hendrick Motorsports), particulièrement incisif en fin d’épreuve, a complété le podium. Alex Bowman (coéquipier d’Elliott chez Hendrick) et Michael McDowell (Chevrolet/Spire Motorsports) ont également brillé sur ce tracé technique, reprenant l’essentiel de la configuration utilisée pour le Grand Prix du Mexique de F1 à l’automne, terminant respectivement quatrième et cinquième. Pour McDowell, spécialiste des circuits routiers, ce résultat confirme sa régularité dans ce type d’exercice. John Hunter Nemechek, Chase Briscoe, Cole Custer, William Byron et Chris Buescher ont complété le Top 10.

Si l’attention médiatique s’est naturellement concentrée sur van Gisbergen, le public mexicain a également réservé une ovation chaleureuse à Daniel Suárez. Vainqueur la veille de la course de série Xfinity, le pilote originaire de Monterrey a incarné le rêve d’un succès local en NASCAR, bien qu’il ait été plus discret en série Cup ce dimanche, devant se contenter de la 19ᵉ place finale.

Kyle Busch, impliqué dans un accident impliquant plusieurs voitures au 7ᵉ tour, a abandonné et il est classé 37ᵉ. Kyle Larson, triple vainqueur cette saison, également impliqué dans l'accident, a terminé 36ᵉ. Il a réalisé le tour le plus rapide de la course. Pour le classement complet de cette épreuve qui a duré 3 heures 14 minutes et a été neutralisée à 6 reprises (pour 16 des 100 tours), cliquez ici.

Près de 100 000 spectateurs étaient rassemblés dans les estrades pour assister à cette grande première, malgré la pluie en début de journée. La réussite de ce Viva México 250 dépasse le simple cadre sportif : elle ouvre la porte à une présence accrue de la NASCAR Cup sur la scène internationale. Montréal sera-t-elle la prochaine étape, dès juin 2026 ? En tout cas, l’organisation NASCAR a prouvé qu’elle pouvait attirer un public nouveau tout en conservant l’essence de la discipline.