Soleil omniprésent, ciel bleu à perte de vue et 22 degrés dans l’air. Daytona au temps des 24 Heures ? Non, Spa-Francorchamps (le circuit où l’on s’attend toujours à voir la pluie s’inviter !) ce samedi pour les 6 Heures, la troisième épreuve du Championnat du monde d’Endurance (WEC) 2025, remportée par Antonio Giovinazzi, Alessandro Pier Guidi et James Calado (Ferrari 499P AF Corse) au terme d’une course fort spectaculaire et suivie par plus de 80 000 spectateurs sur le site. En GT3, Zach Robichon termine 5ème avec l’Aston Martin Vantage Heart of Racing.

Si l’Endurance n’atteint généralement pas les l’affluence de la Formule 1, hormis bien sûr pour les 24 Heures du Mans, il faut noter qu’avec pas moins de 13 constructeurs impliqués en WEC et des batailles de tous les instants en prototypes Hypercar comme en classe GT3, les épreuves regroupent d’authentiques passionnés, connaissant bien le sport automobile et ses subtilités.

La course de ce samedi a, paradoxalement, été calme dans sa première moitié, avant de connaître 3 heures palpitantes pour conclure, au coucher du soleil. Qualifiées aux trois premières places, les Ferrari 499P AF Corse ont donné le rythme lors de la première heure. La fin de celle-ci a vu la No.83 de Robert Kubica rentrer dans son garage, perdant 35 tours suite à un souci mécanique. Par la suite, l’Alpine No.36 de Fred Makowiecki est venue se mêler à la lutte en tête. Au tiers de la course, Jules Gounon, qui avait relayé Makowiecki, parvenait à placer l’Alpine aux commandes, sans bénéficier d’aucune stratégie favorable. Devancer les machines italiennes, largement dominantes depuis le début de la saison (victoires au Qatar et à Imola), était un exploit que personne ne prédisait au départ. Mais Gounon a résisté à la pression des 499P rouges au-delà de la mi-course, alors qu’une neutralisation consécutive à l’accident d’une McLaren GT3 venait ralentir le peloton.

Il s’agissait alors de la 2ème (sur 3 au total d ela course) présence de la Voiture de Sécurité en piste, la première étant intervenue après 1h14 seulement, l’une des deux BMW M4 GT3 de l’équipe officielle WRT se retrouvant dans les graviers du virage La Source.

En seconde moitié de course, la Ferrari No.50, qualifiée en pole par Antonio Fuoco, a renoué avec le commandement et a profité des batailles en arrière d’elle pour prendre ses distances. Robin Frijns, très agressif au volant de la BMW V8 M Hybrid No.20, est parvenu à se placer 2ème, devant la Ferrari No.51 et l’Alpine No.36.

Sur des stratégies d’arrêts différentes pour ravitailler, les prototypes avaient encore quelques surprises pour les fans en fin de course. Ainsi, si l’Alpine No.36, pilotée alors par Mick Schumacher, a été en mesure de reprendre les commandes, il était évident qu’elle allait encore devoir s’arrêter dans la dernière demi-heure, contrairement à la Ferrari No.50. Restait donc le cas de la No.51. Alessandro Pier Guidi, sachant qu’il allait devoir s’arrêter dans le dernier quart d’heure, a aligné les records du tour, de manière à ressortir des puits avec encore plus de 10 secondes de priorité sur ses poursuivants. C’est donc le trio Giovinazzi/Pier Guidi/Calado qui l’emporte, 4,2 secondes devant la voiture-sœur, la No.50, qui a dû se battre jusqu’au bout avec l’Alpine de Schumacher/Gounon/Makowiecki, 3ème à 0,2 seconde. Clairement la deuxième force du plateau ce week-end, Alpine aurait aussi pu placer la No.35 de Ferdinand Habsburg, Charles Milesi et Paul-Loup Chatin en 4ème place, mais un ravitaillement à l’avant-dernier tour l’a fait chuter 8ème.

C’est la Toyota GR010 Hybrid de Sébastien Buemi, Ryo Hirakawa et Brendon Hartley qui finit 4ème. Les deux Cadillac et la seconde Toyota complètent le Top 7. La Porsche 963 Penske No.6 finit 9ème. Fin de course crève-cœur en revanche pour les Peugeot 9X8 et les BMW, victimes d’accrochages et terminant loin des meneurs. La seule BMW classée est 10ème, juste devant la première des Aston Martin Valkyrie, une fois encore en manque de vitesse face à la concurrence.

En GT3, si la Lexus partie en pole a mené les premiers tours, elle a rapidement été débordée par la meilleure des Ferrari 296 AF Corse puis par Zach Robichon, impérial dans son double relais au volant de l’Aston Martin Vantage GT3 Heart of Racing. Le pilote québécois a ensuite rétrogradé, contraint à une pénalité de passage aux puits pour une pression des pneus arrière inférieure à la limite réglementaire. Tombé 15ème au moment de la 2ème relance, il était remonté dans le Top 6 au moment de céder le volant à son équipier Mattia Drudi à 2 heures de la fin.

Dans cette classe GT3 qui prenait par moment des allures de course NASCAR tant les frottements de carrosserie étant fréquents au sein du peloton, les positions se sont stabilisées quelque peu dans les dernières 90 minutes, au profit, là encore, des Ferrari de l’écurie AF Corse. Les deux 296 GT3 inscrites occupaient en effet les deux premiers rangs au moment d’aborder la dernière heure mais l’Aston Martin No.27, remontée 3ème, a espéré jusqu’au bout avant de se contenter de la 5ème position finale. La victoire revient à la Ferrari 296 No.21 de Simon Mann, François Hériault et Alessio Rovera devant la Ford Mustang GT3 de Gattuso/Olsen/Levorato. La seconde Ferrari 296 et la seconde Ford Mustang complètent la ronde des 4 premiers.

30 des 36 partants ont complété cette épreuve. Pour le classement complet, cliquez ici. Et pour notre galerie photos exclusive de l'Épreuve de ce samedi, cliquez ici.