Tous trois étaient parmi les grands favoris de la course NASCAR Pinty’s présentée au Grand Prix de Trois-Rivières ce dimanche. Tous trois repartent déçus et pourtant tous trois ont, à différents niveaux, impressionné ! Nous parlons ici de Kevin Lacroix et des frères Dumoulin. Retour sur une course bien débutée et mal finie…

Aux commandes de la voiture No.74 Lacroix Tuning aux nouvelles couleurs bleue, blanche et jaune de NAPA Pièces d’Auto et Valvoline, Lacroix a d’abord récolté le 6ème temps aux essais libres, avant de se hisser en pole position aux qualifs. « Je sentais que nous avions un problème aux essais libres, et comme de fait nous avons trouvé un ennui majeur avec le moteur. Nous avons donc opté pour le changer avant la séance de qualification. L’équipe Lacroix Motorsports a travaillé fort pour me permettre de prendre la piste, terminant les travaux quelques minutes avant la séance » explique Kevin.

En course, Lacroix a perdu la tête du peloton dès le premier tour (photo ci-dessus), mais il n’a pas lâché d’une semelle Marc-Antoine Camirand, alors meneur. Toutefois, dès le 3ème tour, Lacroix a connu des ennuis électriques qui l’ont obligé à rentrer aux puits. Reparti en queue de peloton, mais sur le tour des meneurs, il est parvenu à remonter jusqu’en 4ème position. « Malgré la malchance du début de course, nous connaissions une excellente épreuve. Je pense que nous aurions pu espérer un podium en faisant appel à une bonne stratégie. Mais mon moteur a eu d’autres plans ! » confie-t-il pour résumer l’incident du 23ème tour, alors que le moteur de sa voiture a cessé de fonctionner.

Plus longue fut la course de Louis-Philippe Dumoulin. Qualifié 3ème, il a rapidement pris le 2ème rang en course avant de tomber dernier après son arrêt aux puits, suite à une pénalité quelque peu … curieuse ! « J’ai tenté de passer plus loin car la voiture de Tagliani avait encore son bidon d’essence attaché, et je ne voulais pas que le feu prenne sur son côté, puisque l’essence coulait sur le système de freinage chaud » explique Dumoulin pour justifier le fait qu’il soit sorti de la trajectoire autorisée dans les puits.

« Par la suite, j’ai remonté le peloton en vue de la victoire. Alors que mon frère était premier, j’ai vu Camirand le pousser dans le mur, puis je suis passé à droite au moment où Jean-François revenait. Il m’a rentré dedans, ce qui m’a fait valser dans le mur et brisé mon train arrière. Il ne restait que deux tours à l’épreuve et nous avons pris la décision de rester en piste. Toutefois, alors que j’étais à pleine vitesse dans le virage Depailler, la pédale de frein est allée au fond. Je n’ai pas eu le choix de m’accoter sur le mur pour ralentir. En faisant cela, j’ai arraché la roue arrière » confie le pilote de la No.47 WeatherTech Canada / Groupe Bellemare pour expliquer cette fin de course houleuse qui l'a relégué au 14ème rang final.

Un incident qui a peut-être privé son frère aîné Jean-François Dumoulin d’une première victoire dans la série, lui qui en était à son seul départ de la saison. 6ème aux qualifs, il n’est pas resté à cette position très longtemps en course, se hissant en tête après quelques tours. « Nous avions d’excellentes voitures, Louis-Philippe et moi » de dire Jean-François Dumoulin. « Toutefois, j’ai écopé d’une pénalité de passage aux puits sur le drapeau vert, ce qui m’a fait perdre plusieurs positions. Lorsque nous sommes revenus en piste, mon but était de préserver les freins et l’auto. La voiture No.04 Casino Grand Royal Wôlinak / Groupe Bellemare / Trois-Rivières Mitsubishi / Bernier Crépeau Chrysler Fiat / Omnifab était particulièrement rapide, me permettant de gagner du terrain lors de chaque relance. Nous faisions une très belle course ! » ajoute-t-il.

On ne peut évidemment passer sous silence le fameux accrochage qui a marqué la fin de course des deux coéquipiers et frères : « Camirand était dans ma ligne de course et m’a accroché, ce qui m’a fait faire un tête-à-queue dans le mur. C’est dommage, car je l’avais passé de façon respectueuse juste avant. Son comportement est décevant, d’autant plus que je connaissais une course parfaite sauf pour la pénalité. C’était ma course, je voulais la victoire. En plus, nous avons deux voitures à rebâtir puisque je suis rentré dans mon frère ». Il a été clasé 16ème.

Pourquoi Jean-François a-t-il heurté son frère après le contact avec Camirand puis le mur ? A-t-il tenté, comme les images de télévision le laissent croire, de rendre la monnaie de sa pièce à Camirand et, quelque peu aveuglé par le capot de sa voiture soulevé lors du choc avec le mur, il n’a pas vu que son frère était dans sa trajectoire ? On peut aussi noter que Jean-François s’est rabattu sur Camirand… Le débat ne fait que commencer. Chose certaine, Louis-Philippe Dumoulin n’était pour rien dans ce conflit entre Camirand et JF; et pourtant c’est lui qui a le plus perdu dans l’aventure. Cela, personne ne peut le nier.