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7 juin : Carambolages en série et trois départs au GP du Canada en 1998

7 juin : Carambolages en série et trois départs au GP du Canada en 1998

Mardi 7 juin 2022 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

La mise en route du Grand Prix de Formule 1 du Canada de 1998 a été passablement pénible avec trois départs et une série d’accidents survenus au premier virage.

Le dimanche matin 7 juin, il fait frais à Montréal avec un mercure de seulement 12 degrés. Les rues de la ville, comme la piste du circuit Gilles-Villeneuve, s’assèchent doucement après les averses nocturnes.

Un peu après l’heure du lunch, 21 monoplaces - plus celle de Johnny Herbert qui doit partir de la ligne des puits - viennent se placer sur la fausse-grille.

David Coulthard installe sa McLaren MP4/13-Mercedes en pole position devant la voiture-sœur de Mika Häkkinen, la Ferrari F300 de Michael Schumacher, la Benetton B198-Playlife du surprenant Giancarlo Fisichella, la Jordan 198-Mugen Honda de Ralf Schumacher, les Williams FW20-Mecachrome de l’idole locale, Jacques Villeneuve, et de Heinz-Harald Frentzen et l’autre Ferrari pilotée par Eddie Irvine.

Pour Coulthard, il s’agit d’une troisième pole position cette saison après l’Argentine et San Marino à Imola. À noter que les McLaren ont remporté cinq victoires depuis le début de la saison contre seulement une pour Ferrari, acquise par Michael Schumacher en Argentine.

Si l’Écossais démarre bien au feu vert, ce n’est pas le cas de Ralf Schumacher dont le moteur a calé, ce qui cause de la confusion et des manœuvres d’évitement. Alexander Würz, au volant de la seconde Benetton, tente de faire l’intérieur à la Sauber de Jean Alesi. Il arrive un peu trop fort et oups, l’Autrichien freine trop tard et coupe dans le gazon. La Benetton touche à la Sauber. La Benetton effectue trois tonneaux dans le bac à gravier, entraînant avec elle la Prost de Jarno Trulli.

Quatre monoplaces, dont trois sont amochées, sont immobilisées : la Benetton de Würz, la Prost de Trulli, la Sauber d’Alesi ainsi que l’autre Sauber, celle de Herbert, qui a tout simplement tiré tout droit pour ne percuter personne. Le drapeau rouge est déployé et la course est stoppée.

Personne n’a été blessé. Trulli, Würz et Alesi courent vers leurs puits pour sauter dans les mulets, les voitures de secours. La Sauber de Herbert n’a subi aucune avarie sérieuse et est ramenée dans les puits par une équipe d’intervention. Après une vingtaine de minutes de travail, on est prêt pour un deuxième départ donné avec la formation originale.

Un autre accrochage spectaculaire

Coulthard démarre correctement encore une fois, mais Michael Schumacher, qui a démarré lentement, se fait surprendre par Fisichella. Puis, brusquement la McLaren de Häkkinen n’avance plus ! Sa boîte de vitesses est tombée au point mort en pleine accélération. Cela crée évidemment une panique générale dans le peloton.

Ralf Schumacher arrive un peu trop vite, coupe le virage Senna et effectue un tête-à-queue. En même temps, les deux Arrows coupent dans l’herbe et reviennent en piste juste avant le virage à droite Senna. L’Arrows de Mika Salo touche la Benetton de Würz qui se soulève et percute la Prost de Trulli qui se retrouve finalement perchée sur le capot moteur de la Sauber d’Alesi !

Il y a un petit début d’incendie sur la Prost de Trulli, mais vite éteint. Le Japonais Tora Takagi roule soudainement au ralenti, embrayage hors d’usage. Ralf Schumacher gare sa Jordan en bordure de piste, car les arbres de transmission n’ont pas apprécié l’excursion de cross-country. Cette fois, pas de drapeau rouge, mais intervention de la voiture de sécurité. Häkkinen s’extrait de son cockpit et rejoint ses puits.

Les grues géantes se mettent en action et déplacent les voitures accidentées d’Alesi, Trulli, Takagi et Ralf Schumacher. La course vient à peine de commencer et il manque déjà quatre protagonistes !

Au sixième passage des bolides, la voiture de tête s’efface et on assiste au troisième départ ; le véritable début de ce Grand Prix du Canada dont on se souviendra encore longtemps.