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Troisième à Daytona, Raphaël Lessard analyse sa progression

Troisième à Daytona, Raphaël Lessard analyse sa progression

Mardi 18 août 2020 par Marc Cantin
Crédit photo: Nigel Kinrade / LAT Images

Crédit photo: Nigel Kinrade / LAT Images

La troisième place de Raphaël Lessard dimanche sur le tracé routier du Daytona International Speedway a certainement confirmé que sa saison d’apprentissage produit les fruits attendus de tous de la part du jeune beauceron surdoué.

Une stratégie inhabituelle de son chef d’équipe, Mike Hillman Jr, a contribué énormément au bon résultat. En effet, Hillman a amené la camionnette No.4 aux puits trois tours avant la fin des étapes 1 et 2 pour un arrêt normal. De retour en piste encore sur le tour des meneurs, Lessard a vu la file de camionnettes devant lui entrer dans les puits lors des neutralisations d’étape et a pu remonter le peloton successivement jusqu’à la troisième et la première place pour les relances vers les étapes 2 puis la finale.

Après la relance de l’étape finale, une sortie de route lui a coûté une dizaine de secondes et environ cinq positions. « La piste étant de plus en plus glissante, mes pneus et freins surchauffés ont fait que j’ai abordé un virage trop rapidement. J’ai tout de suite compris que je ne serais pas capable de sortir de la chicane avec une bonne vitesse et que je serais plus lent tout au long de la ligne droite qui suivait. J’ai donc décidé immédiatement de quitter la piste vers l’extérieur et m’arrêter complètement comme le stipule le règlement, puis repartir. J’ai ensuite pu revenir rapidement vers les meneurs et participer aux relances déterminantes de fin de course » explique Lessard.

Son habilité grandissante à tirer le maximum de sa voiture aide son équipe à la régler de plus en plus finement et à la rendre plus rapide – on parle ici de fractions de secondes sur une piste ovale – et de plus en plus économe sur les freins et pneus lors de longs relais. Cette évolution de Raphaël permettent aussi de régler des petits agacements en course, comme il nous l’indique : « j’ai eu à me battre en course contre un sous-virage chronique depuis le début de la saison. À Daytona, le sous-virage se manifestait à un seul endroit sur la piste : le virage vers la droite à la chicane dite du Bus Stop, un endroit où la sortie de la chicane vers la gauche est critique pour avoir une bonne vitesse sur les longs virages 3 et 4 et vers la seconde chicane. La camionnette était super bonne partout ailleurs et nous avons décidé de ne rien faire pour corriger la situation. J’ai plutôt dû adapter mon pilotage à la situation, et tout a bien marché. Nous avons utilisé la même approche avec le sautillement du pont arrière en freinage appuyé – j’ai dû modifier mon freinage et tout s’est bien passé. En fait, je crois que l'équipe a seulement changé des pressions de pneus durant toute la course ».

Un autre facteur important s’ajoute à l'apprentissage du jeune pilote : une détermination (agressivité) grandissante lors des relances, surtout en fin de course alors que les meilleurs sont regroupés à l’avant du peloton et que ça joue très dur. Lessard a réussi ses relances à Daytona, en ne laissant rien sur la table, ce qui a causé un peu de frottement entre lui et son coéquipier d’une course chez KBM, Alex Tagliani. « Je sais maintenant comment me faire un passage dans la circulation sans perdre du temps ni trop user mes freins ou mes pneus arrière » souligne Raphaël. 

« À Daytona, tout a bien marché à ce niveau sauf lorsque j’ai rejoint Matt Crafton après une poursuite intense. Ce dernier a bloqué habilement toutes mes manœuvres de dépassement, toujours proprement, en me laissant tout de même sur ma faim sans pouvoir même utiliser l’aérodynamique pour réduire son appui et le ralentir en sortie de virage. On se reverra certainement avant la fin de la saison ! » indique Lessard, qui a tout de même pu finir une position devant Crafton, le dépassant au dernier tour.

Les positions de départ en plein milieu du peloton lors des 10 premières courses de la saison ont habitué Raphaël à remonter vers l’avant à répétition, une science toujours utile en course. « Je suis confortable en prenant des départs parmi les pilotes souvent moins rapides et risquer l’incident. Mais NASACR a créé une nouvelle façon de déterminer la grille de départ et je partirai de la cinquième position à Dover ce week-end, grâce au bon résultat à Daytona. J’ai bien hâte d’enfin me lancer en course proche des meneurs et de les "travailler" dès le début de la course ! » conclut-il.