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Guenther Steiner (Haas F1) : Ses opinions sur le plafond budgétaire en Formule 1... (Partie 2)

Guenther Steiner (Haas F1) : Ses opinions sur le plafond budgétaire en Formule 1... (Partie 2)

Mardi 21 avril 2020 par Eliane Gilain
Crédit photo: Haas F1 Team

Crédit photo: Haas F1 Team

Si l'on en croit les dernières déclarations du directeur sportif de la Formule 1, Ross Brawn, la saison 2020 commencera très certainement en Europe début juillet (sans doute en Autriche, pour deux Grand Prix consécutifs) et à huis clos. La saison, qui se prolongera sans doute jusqu'en décembre, pourrait donc avoir un calendrier de 16 à 19 courses.
 
Cela sera sans doute épuisant et sans précédent pour les acteurs du Grand Cirque, mais Gunther Steiner, directeur sportif de l’écurie américaine Haas, estime que les équipes de F1 sont capables de s'adapter et que la sienne sera au meilleur de sa forme pour faire en sorte compte-tenu de la situation unique. « Nous avons déjà traversé des moments difficiles » déclare Steiner, dont l'équipe a vécu une très difficile saison 2019. Rappelons en effet que les pilotes titulaires, Romain Grosjean et Kevin Magnussen, aux prises avec une voiture rétive, n'ont pu marquer que quelques points et Haas F1 a terminé en avant-dernière position au championnat des constructeurs.

Concernant la différence entre équipes de manufacturiers et structures privées en F1, le directeur sportif de 55 ans indique : « Nous avons moins de personnel et nous sommes habitués à des défis plus importants, en comparaison des grandes équipes qui ont deux personnes pour chaque poste alors que nous n'en avons qu'une seule ». Avec la pause estivale avancée au printemps et maintenant prolongée de cinq semaines, les écuries de F1 ont développé des outils pour réduire leurs coûts afin de protéger leurs entreprises à court terme. Cela signifie une trêve où aucune équipe ne fait théoriquement pas de développement.
 
Lorsque cette restriction sera levée, les plans de développement qui avaient été établis devront être repris, car il ne serait tout simplement pas possible de produire des pièces et d'introduire des développements comme initialement prévu pour une saison de 22 courses. Steiner de son côté, souligne que prendre des risques techniques n'est pas une approche souhaitable dans ce contexte, car si l’équipe rencontre un problème, elle souffrira plus que d'habitude en raison de la succession rapide des courses qui va avoir lieu à la reprise rendra. Et cela rendra difficile la recherche et la mise en place d'une solution. « L'approche de tout le monde va changer » dit-il. « Vous ne pouvez pas vous contenter de développer et d'apporter des améliorations à la voiture. Si nous avons 15 courses en six mois, ce sera un sacré boulot. Il faut nous rendre la vie non pas plus facile, mais certainement plus simple pour de pas faire d’erreur.»
 
La F1, la FIA et certaines des équipes souhaitent que le plafond budgétaire soit encore réduit, alors que certaines équipes (Ferrari et Red Bull selon les rumeurs) sont contre une telle mesure. En tant qu'équipe avec le budget le plus maigre, il n’est peut-être pas surprenant d'apprendre dans quel camp se trouve Haas : « Le budget devrait être réduit » affirme Steiner. « Je respecte les grandes équipes et leur défi de passer d'un grand nombre de personnes à une équipe réduite. Il y a un dicton qui dit que "ce n'est jamais agréable de sauter dans une piscine froide, mais à un certain point, il faut le faire". Il fera froid et ce sera désagréable, mais quand vous l'aurez fait, vous l'aurez fait !»
 
Guenther Steiner indique : « Cette crise nous donne une opportunité de faire en sorte que le sport survive. Il n'est pas bon que les trois plus grosses équipes soient les seules qui s'en sortent. Si McLaren et Renault veulent que le plafond budgétaire soit plus bas, cela signifie quelque chose. Ce sont des manufacturiers, ce sont donc de grandes équipes à mon avis. Ils savent où on se dirige et continuer comme ça ne fait pas beaucoup de sens ».
 
« La F1 va changer et j'espère que ça sera pour le mieux. J'espère que nous aurons les 10 écuries qui pourront se battre pour une place sur le podium, mais c’est trop optimiste. Si nous voyons au moins la moitié de la grille de départ se battre pour le podium, ce serait bien… comme dans le bon vieux temps ! J'espère aussi que nous nous sortirons de la situation qui veut que celui qui a le plus gros portefeuille soit le champion du monde. J’aimerais plutôt que le meilleur effort d'équipe soit récompensé par le titre mondial. J'espère que cette crise nous poussera dans cette direction. Mais évidemment, je ne sais pas si cela va se produire » a conclu Guenther Steiner.


*** Pour découvrir la première partie de cette entrevue, cliquez ici...