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Entrevue Yves Barbe : Déjà tourné vers le Rallye de Charlevoix !

Entrevue Yves Barbe : Déjà tourné vers le Rallye de Charlevoix !

Lundi 9 septembre 2019 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Clément Tavernier

Crédit photo: Clément Tavernier

De retour à la compétition après 15 ans d’absence lors du Rallye Baie-des-Chaleurs fin juin, le Lavallois Yves Barbe en était à un second départ cette saison, le week-end dernier lors du rallye Défi. Mieux préparé, en confiance avec son co-pilote Ian Guité au niveau des notes de passage, Yves Barbe n’est toutefois pas allé bien loin, un problème moteur sur leur Subaru WRX STI aux couleurs Solugaz, Canmar transport et Test Racing venant mettre fin à leur rallye dès la fin de la première spéciale.

Une aventure écourtée sur laquelle le vétéran pilote revient, en plus de nous parler de sa situation et ses projets pour encore un événement cette saison…

Yves, question évidemment d’actualité pour débuter : Que s’est-il passé au Défi ?

Nous avons eu une vraie malchance. Le moteur a rendu l’âme dans la première spéciale. Une incompréhension pour nous et pour Test Racing. Le moteur avait pourtant été refait avant le Rallye Baie-des-Chaleurs. En règle générale, un moteur fait 3 rallyes sans trop souffrir.

C’est arrivé comment cet incident ?

Nous avons pris un très bon départ et tout fonctionnait à merveille. J’étais confiant puisque nos notes étaient parfaites. Nous roulions vite partout et Ian et moi, on se comprenait très bien. Nous arrivions dans les derniers kilomètres de la spéciale et dans une grande ligne droite à fond, et sans avertissement le moteur a manqué de puissance, descendant jusqu’à 20 km/h. Aucun voyant ne s’est allumé. Je ne comprenais pas. Il tournait bien mais n’avait aucune accélération, comme s’il manquait un cylindre. Nous nous sommes arrêtés. Pas de fuite d’huile, ni de liquide refroidissant. Il barbotait un peu mais pas si pire. Comme nous étions sur une portion de route étroite, j’ai décidé de rouler lentement jusqu’à la fin de la spéciale, moins de 1 kilomètre en avant nous. Sortis de la zone de contrôle, nous avons arrêté le moteur. Lorsque nous l’avons redémarré à la demande de Mathieu Dubé, le propriétaire de l’équipe, il s’est mis à cogner. Voilà ! Terminé notre belle aventure du Défi.

Même si tu ne disputes pas le championnat complet, on se doute que ce fut très difficile à accepter. Comment as-tu pris ça ?

Une grande frustration sur le coup. Je voulais tellement bien performer à ce rallye afin qu’il soit une bonne pratique pour Charlevoix. Ian et moi, avions fait nos devoirs. Nous étions prêts et je peux dire que ça paraissait au début de la spéciale. Ce fut vraiment dur pour le moral.

Cet incident remet-il en cause ta participation au prochain rallye de Charlevoix ?

À moins d’un imprévu majeur, c’est certain que nous serons là. J’affectionne trop ce rallye, pour le manquer. Charlevoix, c’est mon deuxième chez nous !

Comment anticipes-tu ce prochain événement ?

Présentement, mes attentes sont biaisées. Je suis encore sur ma déception au Défi. Je n’ai pas eu la chance de pratiquer notre système de communications très longtemps, ni de maximiser les capacités de la voiture. Je sais que je vais tout donner au Rallye de Charlevoix. C’est ma passion qui me pousse à toujours me surpasser. Sans doute qu’avant le départ, j’aurai une meilleure idée de mes objectifs.

Tes sentiments face à l’équipe Test Racing ont-ils changé après ce qui s’est passé au Défi ?

Non, je suis toujours très confiant ! Mathieu est très professionnel. Il était plus attristé que moi de la situation. Il ne néglige jamais rien. C’est vraiment un stupide bris mécanique. Et ça, personne n’y peut rien. La preuve de son dévouement à bien préparer ses voitures, ce sont les résultats au Défi avec 3 voitures sur 4 à l’arrivée, dont une qui gagne l’épreuve. Je lui fais entièrement confiance.

Après 2 épreuves depuis ton retour, comment te sens-tu ? Es-tu toujours content de ta décision de revenir à la compétition ?

Je ne la regrette pas mais, honnêtement, je trouve ça un peu difficile. Côté santé, ça va beaucoup mieux qu’anticipé. Mes petits bobos de vieux disparaissent un coup dans le feu de l’action. Ce qui est plus difficile, ce sont tous les changements depuis que je m’étais retiré. J’ai déjà parlé des notes et de la performance des voitures d’aujourd’hui, ce qui n’est en soit pas grave, c’est une question de temps d’adaptation. Ma plus grande déception, ce sont les nouveaux règlements. Le facteur de vitesse pour l’ordre de départ notamment, ou les abandons temporaires qui te permettent de continuer en ne faisant pas le kilométrage total d’une épreuve. Cela permet de marquer des points au championnat malgré tout. Ce sont de petits irritants avec lesquels je dois composer. Sinon, je m’entraîne un peu et je mange bien. Bon signe, je rentre toujours dans mon nomex. Et mes pieds dansent toujours sur le pédalier. Donc, je me sens bien !