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Sauber devient Alfa Romeo : L’histoire d’une équipe au riche passé… (Partie 1)

Sauber devient Alfa Romeo : L’histoire d’une équipe au riche passé… (Partie 1)

Mercredi 6 février 2019 par Eliane Gilain
Crédit photo: Daimler Media

Crédit photo: Daimler Media

Pour la seconde fois de son histoire, l’équipe suisse Sauber ne sera plus officiellement présente sur la grille de départ, en Formule 1 cette saison… Du moins son nom ne figurera plus dans la liste des noms d’équipes, puisque c’est celui d’Alfa Romeo qui a été choisi, comme ce fut le cas il y a une quinzaine d’années lorsque BMW avait racheté l’équipe pour la renommer durant quelques saisons.

Dans l’ensemble, Sauber a connu jusqu’ici une carrière plutôt difficile en Formule 1, ne remportant qu’une seule victoire, au Grand Prix du Canada d’ailleurs, lorsque Robert Kubica s’était imposé en 2008. En conséquence, Sauber n’a jamais remporté de titre mondial, tant côté pilote que côté constructeur. Mais cela, c’est lorsqu’on regarde les statistiques en F1…

Avant sa campagne en Formule 1, l’écurie Sauber était en Endurance, où ce fut une tout autre histoire. Peter Sauber, fondateur de l’écurie, commence sa carrière de pilote, à la fin des années 1960, sur une VW Beetle. En 1970, il construit sa première voiture, un petit coupé deux places, nommée la C1. Le C est la première lettre de sa conjointe, Christiane, et l’appellation, suivie du chiffre du modèle, de toutes les Sauber jusqu’à aujourd’hui.

La première grande course internationale de Sauber, ce sont les 24 Heures du Mans en 1978. Un prototype y est inscrit pour un équipage entièrement suisse composé de Eugen Strähl, Harry Blumer et du pilote de F1 Marc Surer. La Sauber C5 brille et mène l’épreuve dans la classe des prototypes Groupe 6 de moins de 2 litres de cylindrée, mais un bris de soupape sur le moteur BMW empêche l’équipage, alors que l’arrivée était proche, d'être classé.

Les voitures de Peter Sauber sont compétitives, mais il leur manque un peu de budget et de réussite pour atteindre la victoire. En 1981, Hans-Joachim Stuck et Nelson Piquet remportent les 1000 kilomètres du Nürburgring sur une BMW M1 construite par Sauber. Cependant, les voitures Sauber peinent à disputer une saison complète, faute de commanditaires, une fois l’avènement du Championnat du monde des Sport-prototypes Groupe C.

Au Mans, les Sauber à moteur BMW sont bientôt remplacées par des blocs V8 Mercedes. Après avoir déclaré forfait en 1985, suite à un problème aérodynamique qui a vu le Danois John Nielsen décoller sur la célèbre ligne droite des Hunaudières (Peter Sauber a eu une telle frayeur en voyant à quelle hauteur la voiture s’est envolée qu’il décida de se retirer de l’épreuve bien que le pilote soit sorti indemne de l’incident), une première victoire vient récompenser les efforts de l’écurie suisse en 1986, quand Henri Pescarolo et Mike Thackwell remportent les 1000 kilomètres du Nürburgring sur une Sauber Mercedes C8.

La voie du succès est pavée. Les Sauber-Mercedes dominent les Jaguar et Porsche en 1989 et 1990, avec les titres mondiaux pilotes et constructeurs à la clé. Au Mans, Sauber décroche une seule fois la victoire, en 1989, avec Jochen Mass, Stanley Dickens et Manuel Reuter, associés sur un modèle portant alors la dénomination Sauber Mercedes C9.

Voyant que le Championnat du monde Groupe C court à sa perte avec les règlements favorisant les moteurs atmosphériques de type F1, Peter Sauber décide de se lancer dans un défi encore plus grand au début des années 1990 : aller en F1. Avec le soutien de Mercedes, son équipe dispute alors une ultime saison d’Endurance en 1991, faisant notamment rouler des jeunes espoirs ayant pour nom Michael Schumacher, Heinz-Harald Frentzen ou encore Karl Wendlinger…

Partie 2 : Les débuts en Formule 1, le parcours abrégé de Jacques Villeneuve et la victoire de Robert Kubica à Montréal (voir nouvelle suivante sur poleposition.ca)…