L’ancien pilote de Formule 1 Jacques Laffite célèbre aujourd’hui son 82e anniversaire de naissance. Même si le sympathique Français est atteint d'un syndrome de Parkinson sans trop de gravité selon ses dires, il demeure un observateur critique de la F1 actuelle qu’il juge trop aseptisée et policée.
Auteur de six victoires en Grands Prix, Laffite ne rêvait même pas au sport automobile quand il était jeune. Passionné de sport, mais pas par les études, il rencontre un grand blond à 15 ans qui deviendra son beau-frère et pilote de F1, Jean-Pierre Jabouille.
Quand ce dernier commence à courir en Coupe R8 Gordini, Laffite devient son mécanicien. C’est un peu par hasard qu’il prend le volant et se rend compte qu’il est doué. Un riche industriel lui achète une monoplace de Formule France et lui paie le cours de pilotage à l’école Elf Winfield où il gagne de Trophée Shell. Fait inusité, il a 28 ans quand il participe à sa première course automobile !
En 1972, il est sacré champion de Formule France, puis il monte en F3 et en F2, toujours soutenu par la pétrolière BP. Frank Williams le remarque et lui confie l’Iso FW de F1 à cinq reprises en 1974. Un an plus tard, il court en Endurance et remporte trois victoires à bord d’un proto Alfa Romeo T33/TT/12, devient champion de F2 et dispute 10 Grands Prix à bord de la Williams FW05-Ford, terminant à une superbe deuxième place sur le terrible Nürburgring.
Quand Guy Ligier décide de monter en F1 avec sa monoplace, il doit décider qui d’entre Laffite et Jean-Pierre Beltoise, sera son pilote. Ligier crée une certaine controverse en choisissant Laffite, peu expérimenté face à Beltoise.
La Ligier à moteur V12 Matra progresse de course en course et c’est en 1977 que cette F1 française récolte sa première victoire en Suède à la suite de l’abandon du meneur, Mario Andretti, et du fait d’avoir chaussé un train de pneus Goodyear super performants qui ne lui était pas destiné !
Laffite, presqu’un fils pour Guy Ligier, a passé sept saisons au sein de l’écurie française. Trop diront certains, car Laffite était un peu trop comme chez lui et dans une position trop confortable. En 1979, Guy Ligier lui impose toutefois un coéquipier, Patrick Depailler, geste que Laffite n’apprécie guère. Puis Laffite est confronté à Didier Pironi, Patrick Tambay et Eddie Cheever. C’est un peu pour cela qu’il quitte Ligier pour Williams en 1983. Au volant d’une FW08C, Laffite connait une saison difficile, car il est en quelque sorte le porteur d’eau de Keke Rosberg et qu’il doit développer les nouveaux pneus radiaux Goodyear.
En 1984, Laffite pilote la diabolique FW09 à moteur Honda turbo. Il abandonne à 11 reprises lors des 16 courses de la saison. Laffite répond à l’appel que lui lance Guy Ligier. Au cours des deux saisons suivantes, il pilote une Ligier à moteur Renault turbo chaussée de pneus Pirelli, nettement en retrait. Il grimpe trois fois sur le podium en 1985 et se classe deuxième en France un an plus. Puis c’est l’accident.
Sa Ligier se brise en deux
Au Grand Prix de Grande-Bretagne à Brands Hatch, l’Arrows the Thierry Boutsen sort de piste, touche au rail et arrache une gigantesque banderole publicitaire. Stefan Johansson, sur une Ferrari, donne un coup de volant pour éviter l’obstacle, mais il touche à la Ligier de Laffite qui fonce droit contre les rails. Son extraction de l’épave est longue et douloureuse. Jacques a le tibia et le péroné gauches et le tibia droit fracturés, et son bassin est brisé à cinq endroits.
Le professeur Letournel, l’orthopédiste des pilotes de F1 à cette époque, fait des miracles, mais Laffite sait qu’il ne conduira plus en F1. Il va successivement courir en tourisme, aux 24 Heures du Mans, en DTM et en FIA GT3 avant de prendre sa retraite sportive et de devenir analyste F1 pour la télé.
Jacques Laffite était le joyeux compère de la F1, l’ami de toute monde, le farceur par excellence. Grande gueule, il disait tout haut ce qu’il pensait. Souvent moyen lors des essais et des qualifications, il se métamorphosait en redoutable compétiteur en course. Il avoue avoir été pénalisé par son côté paresseux et qu’il aurait dû travailler plus fort. Il détestait les réunions techniques de fin de journée, car il voulait quitter le circuit le plus rapidement possible pour aller jouer au tennis ou partir à la pêche.
Dans un récent postcast, il affirme « J’étais certainement doué, mais j’ai cru que le talent suffisait. Je me demande maintenant pourquoi je n’ai pas travaillé plus fort. J’étais stupide. Je ne voyais pas l’utilité de discuter technique durant deux heures ».
Laffite était un ami de Gilles Villeneuve qui adore le Québec et qui nous a souvent bien amusé à Montréal, comme il l’a fait sur le podium après avoir gagné le Grand Prix du Canada sous le déluge en 1981.
Bon anniversaire Jacquot !
21 novembre: Anniversaire de Jacques Laffite, l’illustre pilote de l’écurie française de F1 Ligier
Vendredi 21 novembre 2025 par René FagnanCrédit photo: Wikimedia Commons/Gillfoto






