L’Autódromo Hermanos Rodríguez, situé à 2 285 m d’altitude, a offert un Grand Prix du Mexique haletant sous une chaleur étouffante. Les 71 tours du circuit de 4,304 km ont mis à l’épreuve les moteurs, affectés par la faible pression atmosphérique, comme les pilotes. Les premiers virages, toujours décisifs, ont bouleversé l’ordre du départ. Six pilotes pouvaient viser la victoire, mais Lando Norris (5e pole cette saison) a dominé sans partage. Bilan...

1. Lando Norris (1er) : Impeccable du vendredi au dimanche, le pilote McLaren s’est offert la pole grâce à un dernier tour parfait en Q3 avant de convertir cet avantage en victoire. Stratégiquement irréprochable (gommes tendres puis moyennes), il a mené la course de bout en bout. Après un début de saison mitigé, le Britannique retrouve son meilleur niveau pour prendre, par un seul point, la tête du championnat face à son coéquipier Piastri.

2. Charles Leclerc (2e) : Toujours méticuleux, le Monégasque a signé une course solide. Ferrari est arrivé à Mexico avec des évolutions efficaces. Combinées à un week-end sans erreurs de Leclerc, qui a tenu la 2e place du départ à l’arrivée, cela permet à la Scuderia de devancer Mercedes d’un point à la 2ᵉ place du Championnat des constructeurs. Après avoir échappé aux incidents du premier tour, Charles a aussi résisté jusqu’au bout à la pression de Verstappen, sans jamais pouvoir inquiéter Norris.

3. Max Verstappen (5e) : Handicapé par un mauvais réglage entre Q2 et Q3, il a échoué à 0,486" de la pole. Dès lors, la victoire était hypothéquée. Malgré un nouvel aileron avant et un plancher revu, la Red Bull RB21 a manqué de rythme. Le champion du monde a certes repris quelques points à Piastri mais il voit désormais Norris le distancer de 36 unités au sommet du championnat.

4. Oliver Bearman (9e) : Auteur d’une course brillante, le pilote Haas signe son meilleur résultat en F1, le meilleur aussi de son écurie (ex-aequo avec Romain Grosjean qui avait signé un Top 4 en 2018). Régulier et intelligent, Bearman a tenu tête à Piastri jusqu’au bout et il s’impose comme la révélation du week-end. À noter aussi qu’il domine désormais régulièrement son coéquipier Esteban Ocon.

5. Oscar Piastri (7e) : Peu à l’aise en qualifications (0,590" derrière Norris), l’Australien s’est montré un peu plus compétitif en course. Grâce à un usage efficace du DRS, il a remonté de plusieurs positions, mais son échec à doubler Bearman dans les 15 derniers tours est symptomatique de sa baisse de niveau depuis quelques Grands Prix. Problèmes du pilote ou volonté de McLaren de faire triompher Norris au championnat ?

6. Kimi Antonelli (6e) : Malgré des essais perturbés, la jeune recrue de Mercedes impressionne encore. Top 6 sur la grille, il a réalisé une course propre et sans faute. Après avoir laissé passer Russell à mi-course, il s’est logiquement vu redonner la position dans les derniers tours.

7. George Russell (4e) : Bien qualifié, Russell a perdu du temps au départ et est ensuite longuement reste bloqué derrière Antonelli. Frustré de ne pouvoir exprimer son rythme, il a limité la casse avec une course propre mais grandement décevante pour ses ambitions.

8. Lewis Hamilton (3e) : Après une belle qualification, Lewis espérait mieux, beaucoup mieux ! Sa Ferrari performait correctement à Mexico mais une pénalité très dure de 10 seconde pour avoir dépassé Verstappen en-dehors des limites de la piste a gâché ses espoirs de podium.

9. Esteban Ocon (11e) : Solide mais invisible, Ocon profite des améliorations de la Haas pour décrocher quelques points. Il s’est plaint du "train DRS" qui a figé les positions en seconde moitié de course mais il semble moins bien comprendre les réglages à apporter à sa monoplace que son coéquipier recrue.

10. Gabriel Bortoleto (16e) : Deuxième course consécutive dans les points pour la recrue brésilienne, auteur d’une remontée de six places. Intelligent dans la gestion des pneus, il dépasse Hadjar en fin d’épreuve et conforte Sauber dans le milieu de tableau.

11. Yuki Tsunoda (10e) : Rapide mais irrégulier, le second pilote Red Bull commet encore trop d’erreurs. Bon départ, mais baisse de rythme ensuite. Frustré et démotivé après l’épreuve, son avenir post-2025 semble très incertain.

12. Alexander Albon (17e) : Malgré des erreurs de communication en course, Albon signe une bonne remontée jusqu’à la douzième place. Une stratégie pneus efficace est venue compenser une mauvaise qualification. En performances pures, il a été dominé par son coéquipier Carlos Sainz à Mexico.

13. Isack Hadjar (8e) : Meilleur chrono en Q1, Hadjar n’a pas connu la même réussite en course. Il a gâché sa course par une erreur au virage 6 et une stratégie de pneus mal choisie.

14. Lance Stroll (19e) : Sorti dès la Q1 pour la 13e fois de la saison, le pilote québécois a en plus effectué un tête-à-queue au premier tour, hypothéquant ainsi ses chances de finir dans les points. Sa performance mexicaine s’ajoute à la longue liste des déceptions de cette saison.

15. Pierre Gasly (18e) : Le pilote Alpine critique ouvertement sa monoplace trop rigide et peu adhérente. En manque total de confiance, il finit un week-end anonyme. Mais aurait-il pu faire mieux que ce que cette voiture, dont le développement a depuis longtemps été arrêté, permet ?

16. Franco Colapinto (20e) : Dernier du départ à l’arrivée, l’Argentin souffre du manque de rythme de son Alpine. Peu expérimenté en F1, il fait ce qu’il peut mais force est de constater qu’il est le seul pilote à n’avoir encore marqué aucun point cette saison.

17. Carlos Sainz (12e) : Avec une voiture endommagée dès le premier virage, le pilote Williams a accumulé ensuite deux pénalités pour excès de vitesse dans les puits à cause de capteurs défectueux. Il rate une occasion de marquer des points.

18. Fernando Alonso (14e) : Appréciant le tracé mexicain, l’Espagnol a abandonné suite à un souci mécanique de son Aston Martin. Un Grand prix à oublier pour le double champion du monde.

19. Nico Hülkenberg (13e) : Victime d’une perte de puissance dès le tour de formation, Hülkenberg abandonne prématurément pour éviter d’aggraver le problème.

20. Liam Lawson (15e) : Après avoir ruiné sa qualification par une erreur, il abandonne en course après un contact avec Sainz dès le premier tour. Après quelques courses prometteuses, ce Grand prix du Mexique est clairement à publier pour le Néo-Zélandais.