Sébastien Ogier, co-piloté par Vincent Landais, a remporté le Rallye du Chili avec une avance de 11 secondes sur Elfyn Evans et Scott Martin, prenant ainsi les commandes du championnat du monde (WRC) par deux points. Kalle Rovanperä, seulement sixième à l’arrivée, recule désormais à 21 points du meneur dans une lutte qui s’annonce historique. Cette dixième victoire en onze manches pour Toyota confirme aussi la suprématie de l’équipe japonaise dans la quête d’un cinquième titre consécutif chez les constructeurs.

Il faut remonter à la saison 2003, année du sacre de Petter Solberg, pour retrouver une course au titre aussi serrée après onze manches en Championnat du monde des rallyes. À l’aube du Rallye du Chili, seulement neuf points séparaient les trois meneurs, tous chez Toyota, dans une lutte qui redéfinit les repères modernes du WRC. Alors qu’il avait initialement prévu une saison partielle, Sébastien Ogier a choisi de s’engager sur l’ensemble du calendrier. Un pari payant, puisqu’il n’accusait qu’un mince retard au classement malgré trois participations de moins que ses coéquipiers Elfyn Evans et Kalle Rovanperä. C’est donc dans ce contexte de tension maximale que le peloton s’est présenté en Amérique du Sud pour cette épreuve exigeante du calendrier, disputée autour de Concepción.

Dès les premières spéciales du vendredi, le Rallye du Chili a démontré son caractère impitoyable, avec des conditions de route piégeuses accentuées par la pluie et une surface en constante évolution. Elfyn Evans, malgré le désavantage d’ouvrir la route, a su composer avec les trajectoires encore humides pour s’installer brièvement en tête. La matinée a cependant été fatale à Kalle Rovanperä, victime d’une sortie qui l’a relégué hors du coup dès l’ES3. La suite de la journée a été marquée par la montée en puissance d’Ott Tänak, jusqu’à ce qu’un ennui mécanique l’oblige à s’arrêter en pleine spéciale, bouleversant une fois de plus le classement. Adrien Fourmaux s’est retrouvé propulsé au sommet du classement provisoire, devant son coéquipier Thierry Neuville, tandis que Sébastien Ogier, en progression constante, complétait le top 3 à moins de trois secondes du meneur.

La journée du samedi a vu le scénario se renverser complètement, au gré d’un terrain rendu encore plus instable par des averses intermittentes. En matinée, Elfyn Evans a tiré profit de son expérience en conditions glissantes pour récupérer le leadership, tandis que ses rivaux directs perdaient du temps en raison de choix de pneus peu adaptés. Toutefois, l’après-midi a été le théâtre d’une domination sans partage de Sébastien Ogier, qui a enchaîné les meilleurs temps et pris les commandes du rallye grâce à un rythme soutenu et une parfaite lecture du terrain. Derrière, Fourmaux a perdu du terrain en raison d’un manque d'adhérence persistant, glissant au troisième rang. Neuville et Pajari suivaient en quatrième et cinquième positions respectivement, alors que Rovanperä, toujours handicapé par son ordre de départ, se retrouvait largué à plus d’une minute du meneur.

Le dimanche a confirmé la supériorité de Sébastien Ogier, qui a contrôlé la pression de son coéquipier Evans pour sceller une victoire décisive au Chili. Derrière eux, Adrien Fourmaux a complété le podium devant Thierry Neuville, offrant à Hyundai un double top 4. En marge de la lutte au général, Oliver Solberg a décroché le titre WRC2 grâce à un cinquième succès cette saison, exorcisant ainsi les mauvais souvenirs de sa défaite crève-cœur au Chili l’an dernier.

Avec cette victoire, Ogier prend les commandes du championnat avec deux points d’avance sur Evans, tandis que Rovanperä recule à 21 points après une sixième place décevante. Toyota signe une dixième victoire en onze manches et conforte son avance chez les constructeurs. L’ordre final de ce Rallye du Chili 2025 est donc Ogier/Landais vainqueurs avec 11 secondes d’avance sur leurs coéquipiers Evans/Martin. Fourmaux/Coria complètent le podium, signant le meilleur résultat de Hyundai ce week-end devant Neuville/Wydaeghe.

Cinquièmes, Pajari/Salminen confirment leurs progrès, tandis que Rovanperä/Halttunen doivent se contenter de la sixième place. Katsuta/Johnston terminent septièmes devant Munster/Louka sur la première Ford Puma. En WRC2, Solberg/Edmondson coiffent la couronne mondiale grâce à leur neuvième place au général, devant Gryazin/Aleksandrov. Pour le classement complet, cliquez ici.