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9 septembre: Jody Scheckter devient Champion du monde de F1 en 1979 devant son coéquipier chez Ferrari Gilles Villeneuve

9 septembre: Jody Scheckter devient Champion du monde de F1 en 1979 devant son coéquipier chez Ferrari Gilles Villeneuve

Mardi 9 septembre 2025 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

Si le pilote sud-africain Jody Scheckter a décroché son premier et unique titre mondial en 1979, il faut avouer que cette saison de Formule 1 fut assez bizarre, car aucun pilote et aucune écurie n’a véritablement dominé.

Jacques Laffite, aux commandes de la redoutable Ligier JS11 à moteur V8 Ford Cosworth, a commencé l’année avec deux victoires consécutives, puis Gilles Villeneuve, au volant de la nouvelle Ferrari 312 T4 à moteur 12 cylindres, a gagné deux fois de suite. Après le triomphe de Patrick Depailler sur une Ligier en Espagne, c’est Jody Scheckter, le coéquipier de Villeneuve chez Ferrari, qui s’est imposé à deux reprises, en Belgique et à Monaco.

Pendant ce temps, l’écurie Williams terminait les essais de sa toute nouvelle FW07-Ford. Clay Regazzoni la fait triompher en Grande-Bretagne puis c’est son équipier, Alan Jones, qui l’impose à quatre reprises lors des six derniers Grands Prix de la saison. Cette fameuse FW07 a donc remporté la victoire cinq fois en sept courses.

Grâce à sa remarquable régularité, Scheckter occupe la première place au classement des pilotes avant le Grand Prix d’Italie à Monza. Il a marqué 44 points, contre 36 pour Laffite, 34 pour Jones et 32 pour Villeneuve. En 1979, le règlement sportif du championnat était complexe. Seuls les quatre meilleurs résultats de chaque moitié de saison étaient pris en compte. Les pilotes réguliers devaient donc décompter leurs plus mauvais résultats. Ainsi, Scheckter peut remporter le titre mondial à Monza s'il l'emporte et que Laffite ne grimpe pas sur le podium.

Scheckter et Villeneuve s’entendent super bien. Les deux collaborent efficacement et se font aveuglément confiance. Le Sud-Africain sait pertinemment que Villeneuve est ultra rapide et difficile à battre en course. Ils ont discuté à plusieurs reprises et le Québécois entend respecter l’esprit de son contrat et fera ce qu’il faut pour épauler son équipier. Villeneuve s’attend donc à ce que Ferrari lui retourne la faveur dans le futur.

La joie des tifosis sur le piste de Monza

Les Renault turbo dominent les qualifications avec Jean-Pierre Jabouille en pole position et René Arnoux à ses côtés. Scheckter est troisième sur la grille, un exploit, car Monza est un circuit ultra rapide qui favorise les moteurs turbos. Jones est quatrième devant Villeneuve, Regazzoni et Laffite.

Si Scheckter profite du départ laborieux des Renault pour mener le premier tour, il est doublé par Arnoux dès le début du deuxième. Cependant, au 13e passage, le V6 turbo d’Arnoux avale une soupape et ne la digère pas. C’est l’abandon pour Arnoux.

Scheckter se retrouve donc en tête juste devant Villeneuve qui le suit comme son ombre. Laffite occupe la troisième place, mais à cause d’un souci avec son circuit de freins il a bien du mal à suivre le rythme qu’imposent les Ferrari.

Il ne reste qu’une dizaine de tours à boucler et Villeneuve s’en tient à sa parole et suit son équipier sans tenter la moindre manœuvre d’intimidation. Laffite, toujours aux prises avec des ennuis de freins, est relégué à neuf secondes.

Les dizaines de milliers de spectateurs laissent éclater leur joie quand la Ligier de Laffite rentre aux puits au ralenti. Son Ford Cosworth a lui aussi avalé une soupape. Si les positions ne changent pas en tête, Scheckter sera couronné champion au terme de l’épreuve. Mais Regazzoni, dans sa Williams FW07, n’a pas dit son dernier mot. Il rattrape les meneurs (qui ont certainement levé le pied) et au 48e tour sur 50, il n’est qu’à trois secondes de Villeneuve.

Un tour plus tard, le V8 Cosworth de la Williams coupe par intermittence. Le réservoir d’essence est presque vide et le moteur déjauge.

Jody croise l’arrivée avec une mince avance de 0”46 sur Villeneuve qui a respecté sa parole. Le Sud-Africain, qui était un peu fou-fou à ses débuts en F1, s’est beaucoup calmé, n'a plus tenté de gagner des courses coûte que coûte et devient Champion du monde. Gilles Villeneuve remonte en deuxième place au classement des pilotes et confirmera sa place de vice-champion avec sa victoire en fin de saison à Watkins Glen.

Ferrari décroche le titre des constructeurs et Michelin impose son pneu à carcasse radiale en F1 seulement deux ans après avoir effectué ses débuts en Grande-Bretagne en 1977.