Dans exactement une semaine, les pilotes de la Coupe Nissan Sentra retrouveront la compétition, pour la première des trois journées d’activités du Labour Day Sprints, à Mosport (Canadian Tire Motorsport Park). Le célèbre circuit ontarien sera le théâtre de l’ultime rendez-vous de la série et cette saison 2025 voit trois pilotes briguer le titre : Valérie Limoges, déjà double championne, Nicolas Barrette et Simon Vincent, qui mène présentement au classement avec 21 points d’avance sur Limoges et 58 sur Nicolas Barrette.
Les organisateurs de la série s’étant ravisés quant à l’idée du pointage double (initialement annoncé au GP3R mais jamais officialisé par la suite), on peut donc dire que Vincent part favori. S’il remporte le titre, sa saison ne sera pas finie pour autant car il a un second objectif : devenir le premier pilote de l’histoire du sport automobile nord-américain à remporter la même année un championnat national de circuit routier (la Coupe Nissan Sentra) et le Championnat canadien des Rallyes ! Alors que la finale 2025 de Coupe Nissan Sentra se profile, le pilote a répondu à nos questions...
Simon, tu es le champion de la mi-saison de la Coupe Nissan mais ton avance au championnat s’est réduite à l’issue des trois courses au GP3R. Est-ce que cela va te pousser à prendre une approche plus conservatrice pour les deux manches finales de la saison ?
Ma grande avance jusqu’au GP3R aurait pu me pousser à avoir une attitude conservatrice mais les points perdus à Trois-Rivières font que je n’ai pas le choix pour les deux dernières courses à Mosport. Je ne peux pas me laisser aller parce que Valérie Limoges elle, ne lâchera pas la pression. En rallye, quand tu mènes, tu ne peux pas commencer à piloter à 90%. C’est la même chose en Coupe Nissan Sentra, il faut y aller à fond tout le long.
Que s’est-il passé exactement lors des deux premières courses du GP3R, où tu as dû t’élancer 16ᵉ le vendredi puis le samedi ?
Mon transpondeur n’a pas fonctionné durant les qualifications et j’ai dû partir avant-dernier ou dernier. J’avais le couteau entre les dents pour remonter. J’ai pris des risques, j’ai eu un contact et ça a endommagé ma direction assistée et j’ai terminé la première course très difficilement. Ensuite, un souci mécanique m’a contraint à abandonner le samedi. Ma plus belle course a été le dimanche avec un Top 5.
Pour un pilote qui aime les circuits permanents, et le rallye bien sûr, d’évoluer sur un circuit temporaire et urbain, est-ce que ça compliquait un peu la tâche ?
C’est un challenge parce qu’en rallye, on a souvent le luxe d’aller un peu au-delà des limites du chemin, déborder un peu. Même chose lorsqu’on est sur certains circuits comme ICAR ou le virage 2 à Mosport. À Trois-Rivières, c’est un tracé sur lequel tu dois être en mode défensif parce qu’aussitôt que tu fais une erreur, tu tapes le mur, des pneus ou tu fais un tout-droit dans une échappatoire… C’est vraiment différent mais ça me motive, ça apporte de la compétition, ce n’est pas juste pour faire une belle promenade ! On a des contraintes comme ça en circuit routier, tout comme le fait qu’il y a parfois des contacts avec les autres pilotes. Il faut anticiper tout cela.
Outre les dernières courses de Coupe Nissan Sentra, quels sont les rallyes auxquels tu vas prendre part d’ici la fin de la saison ?
Je vais être au Rallye Défi Petite Nation début septembre, ainsi qu’au Rallye de Charlevoix fin octobre. Charlevoix, je l’ai déjà gagné. Magnifique région, très bel événement. Et puis, je vais tenter de réaliser une première canadienne cette année, c’est-à-dire d’être le champion national dans deux disciplines distinctes. Mon but, c’est de prouver que si on gagne, ce n’est pas juste une chance… On est bon dans deux disciplines, notre équipe est bonne sur l’asphalte des circuits, sur la terre, le gravier et dans la neige (à Maniwaki en hiver) lors des rallyes. On pourrait dire qu’au Canada, il n’y a pas mieux que notre équipe pour piloter dans toutes les conditions et avec de vraies voitures !
Tu es 3ᵉ présentement en Championnat canadien des rallyes. Ça reste un objectif atteignable de gagner dans les deux disciplines cette année ?
Oui, c’est toujours notre objectif. Il ne faut pas se cacher que contrairement à la Coupe Nissan Sentra, nous n’avons pas tous les mêmes voitures en Championnat canadien des rallyes. On se bat contre des voitures de championnat du monde avec notre Subaru des années 1990. C’est une voiture encore très compétitive mais qui est dépassée côté technologie face à la qualité des voitures bâties spécifiquement pour le rallye par des équipes d’usine. Donc, je suis lucide face à ce défi, mais je pense qu’en étant constants, comme en Coupe Nissan Sentra, on a des chances au championnat et c’est ce que je vais m’appliquer à faire.
Simon Vincent à la conquête d'un double titre cette saison : Coupe Nissan Sentra et Championnat canadien des Rallyes
Vendredi 22 août 2025 par Cynthia Dorais
Crédit photo: Bruno Dorais