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Lewis Hamilton insatisfait de Ferrari : Il s'implique dans la gestion de l'équipe à l'usine...

Lewis Hamilton insatisfait de Ferrari : Il s'implique dans la gestion de l'équipe à l'usine...

Vendredi 15 août 2025 par Marc Cantin
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

Lorsqu’il a rejoint la Scuderia Ferrari, Lewis Hamilton a déclaré à qui veut l’entendre que son objectif est de remporter un 8ᵉ titre mondial à bord d’un chef-d’œuvre de la légendaire marque italienne. Un projet de deux ou trois années de Formule 1. Après 17 saisons chez McLaren et Mercedes, Hamilton comprend bien les meilleures méthodes de travail et de gestion d’une équipe de premier plan, en plus des spécialisations essentielles et la gestion de ce type de projet scientifique. Et surtout que, comme Rome, on ne construit pas une F1 gagnante en quelques mois, mais bien en quelques années.

Après 14 courses cette saison, Lewis est cependant nettement insatisfait du travail de l’équipe, mais aussi pour le développement de la toute nouvelle voiture 2026. Côté performances personnelles, il a semblé découragé les derniers temps, et pour cause : son coéquipier Charles Leclerc est 5e dans la course au titre avec 151 points et un résultat moyen de 4,3ᵉ à l’arrivée des Grands Prix. Lewis lui, occupe le 6ᵉ rang avec 109 points et une position moyenne à l’arrivée de 8,3ᵉ. Loin de ses objectifs initiaux !

Ferrari travaille fort pour combler l’écart avec McLaren, et obtient de résultats nettement meilleurs pour Charles Leclerc (à sa 6 e saison au sein de la Scuderia) et donc bien compris au point de vue technique par l’équipe. L’équipe travaille fort pour régler – sans succès après la Hongrie – trois problèmes chroniques maintenant connus du public :   

- Le châssis qui faiblit à l’arrière en fin de course et a ralenti Leclerc en Hongrie.
- La servodirection qui réduit sa rétroaction dans les virages à haute vitesse, comme à Silverstone et probablement à Monza, une épreuve qui sera abordée en septembre.
- La garde au sol et planche sous la voiture qui frotte et use prématurément.

Cette accumulation de problèmes non réglés a précipité la participation active de Lewis Hamilton au sein de l’équipe technique, à l’usine. Ce dernier se sent compétent dans la matière et tient pour acquis qu’il est encore assez rapide pour remporter des courses (après sa victoire prometteuse mais aussi trompeuse au Sprint de Shanghai) et le titre des pilotes, avec une voiture réglée selon ses besoins et son style de pilotage. Tout le monde chez Ferrari veut éviter l’erreur de Red Bull, où l’on a créé une voiture que seul Max Verstappen peut piloter à la limite.

Les pilotes d’expérience arrivent dans une nouvelle équipe avec ce qu’ils ont développé pour eux, "leur" bagage de connaissances techniques et de réglages, leur style de pilotage, de stratégies et de priorités qui "marchent" pour eux. Cet ensemble préconçu est souvent différent de l’approche de la nouvelle équipe, qui peut parfois ne pas agir selon les besoins du nouveau pilote; une situation vécue souvent par Jacques Villeneuve fils lors de sa traversée de la galaxie F1 et Endurance. Lewis semble lui aussi croire que Ferrari néglige sa contribution à la mise au point de la machine et pire encore, cela est assorti d’un manque d’efficacité dans les bureaux techniques et dans l’équipe de gestion à Modène.

Devant un tel défi, Lewis Hamilton a décidé de saisir le taureau par les cornes : profitant de son statut et de sa crédibilité de septuple champion, il veut agir. Dieu sait que ces grands champions du passé ont eu de fortes personnalités capables d’imposer leurs priorités à une équipe récalcitrante en F1. On pense ici à Niki Lauda, Jacques Villeneuve fils, Juan Manuel Fangio, Stirling Moss, Graham Hill, Jack Brabham, Jackie Stewart, John Surtees, Alan Jones, Michael Schumacher, Ayrton Senna, Dan Gurney, Mario Andretti et d’autres.

Hamilton est particulièrement occupé depuis le Grand Prix d’Angleterre, début juillet. Il indique : « J'ai convoqué de nombreuses réunions avec les responsables de l'équipe, incluant John Elkann (Président de Ferrari), Benedetto Vigna (Directeur général de Ferrari), Fred Vasseur (Chef de l’équipe F1) et Loïc Serra (Responsable du développement des voitures), ainsi qu'avec les chefs des différents départements, parlant des moteurs et de la suspension avant pour l'année prochaine, ainsi que de la suspension arrière et des problèmes de la voiture 2025 ».

« Après les premières courses, j'ai préparé un rapport complet pour l'équipe. Pendant la pause d’été, je prépare deux autres documents. Le premier concerne des changements structurels et de gestion que nous devons réaliser selon moi, en tant qu'équipe pour nous améliorer dans tous les domaines où nous voulons progresser. L'autre rapport porte sur les problèmes que j'ai avec la présente voiture. Il y a certaines choses que nous voulons garder sur la voiture 2026 et d'autres items que nous devons améliorer. J'ai essayé la voiture de 2026 pour la première fois en simulation et j'ai commencé à travailler avec les ingénieurs pour des débriefings. Une grosse poussée » ajoute-t-il.

« Je mets tout le monde chez Ferrari au défi, particulièrement la haute direction ! » a-t-il continué. « Ferrari a eu des pilotes incroyables au cours des 20 dernières années. Pensons seulement à Fernando Alonso, Kimi Räikkönen ou encore Sebastian Vettel. Des pilotes incroyables avec qui Ferrari n’a remporté aucun titre, et je refuse que cela m’arrive. Nous avons l’équipe que l’on peut amener vers des titres. Si tu fais toujours les mêmes choses, tu obtiens toujours les mêmes résultats, donc je remets tout en question. Tout le monde est très réceptif » a conclu Lewis Hamilton. Voilà des propos qui viennent contredire les personnes qui voient en lui un retraité de la F1 dès la fin de la présente saison !