À l’exception des voitures utilisant la technologie hybride (moteur à essence couplé avec un moteur électrique), plus aucun projet de développement de voitures à propulsion 100% électrique ne semble vouloir être mis en place par les manufacturiers automobiles dans les prochaines années. Cela contraste évidemment avec les volontés de certains politiciens, au Québec et ailleurs, mais leur objectif de contrôle des déplacements de la population par l’imposition des véhicules électriques s’oppose aux réalités technologiques, écologiques et, pour tout dire, économiquement viable des constructeurs automobiles.

Témoin de tout cela, le virage à 180 degrés des organisateurs des 24 Heures du Mans et du Championnat du monde d’Endurance. Il y a 11 ans, un prototype à propulsion électrique uniquement (la Nissan Zeod) prenait part à la course, abandonnant au bout de 5 tours. Et lors de la présentation de l’épreuve deux ans plus tard, l’ACO (Automobile Club de l’Ouest, organisateur des 24 Heures du Mans et du WEC) annonçait fièrement que les prototypes devraient à l’horizon 2025 effectuer leur tour complet de sortie des puits sur le seul pouvoir du moteur électrique. Un règlement qui a poussé les manufacturiers à fuir la discipline et qui n’a jamais vu le jour ! Aujourd’hui, lors de leur traditionnelle conférence de presse annonçant la réglementation future de l’épreuve et du monde de l’Endurance en général, et alors que le Championnat du monde d'Endurance est en pleine santé avec une réglementation simplifiée, les dirigeants de l’ACO ont confirmé que la voiture 100% électrique n’était plus l’avenir. En revanche, une nouvelle catégorie pour des prototypes utilisant l’hydrogène liquide sera introduite à l'épreuve en 2028.

Cela fait quelques années que des projets de voitures à l’hydrogène apparaissent dans le monde du sport automobile. La technologie, encore complexe, notamment en matière de sécurité, a jusqu’ici retardé quelque peu les avancées mais au moins deux constructeurs, Hyundai via sa marque Genesis, et Toyota sont bien placés pour être les premiers à inscrire des voitures dans cette nouvelle catégorie.

Toyota Gazoo Racing a même dévoilé hier au Mans la GR LH2 Racing Concept, une voiture-concept fonctionnant à l'hydrogène liquide (LH2) qui reprend les grandes lignes du futur règlement de cette catégorie de prototypes. La GR LH2 Racing Concept est par ailleurs exposée dans une zone du circuit ouverte à tous les spectateurs, qui peuvent venir l’admirer dans le cadre de cette 93ᵉ édition des 24 Heures du Mans.

Toyota a relevé le défi du développement de moteurs à hydrogène pour la compétition automobile, initialement via la participation de l’équipe Rookie Racing à la série japonaise Super Taikyu avec une Corolla équipée d’un moteur fonctionnant à l’hydrogène, d’abord sous forme gazeuse à partir de 2021, puis sous forme liquide à partir de 2023. Le potentiel des moteurs à hydrogène en rallye a aussi été démontré en 2022 avec la démonstration effectuée par la GR Yaris H2 au Rallye d'Ypres, une épreuve qui comptait alors pour le Championnat du monde des Rallyes (WRC).

En 2023, la Toyota Corolla à moteur à hydrogène a effectué une démonstration sur le Circuit des 24 Heures du Mans. Depuis, le développement de la technologie s'est intensifié, et franchit une nouvelle étape avec la présentation de cette GR LH2 Racing Concept à hydrogène liquide. Ce prototype est basé sur l'Hypercar GR010 Hybrid actuellement engagée dans le Championnat du monde d'Endurance (WEC).

« Grâce à des tests sur piste, le GR LH2 Racing Concept contribuera au développement de la technologie et de l'infrastructure hydrogène de Toyota, tout en permettant d’établir des partenariats pour élargir les possibilités de l'hydrogène dans le cadre du sport automobile. La présentation du concept-car GR LH2 Racing Concept contribue aussi à la célébration du passé, du présent et de l'avenir de Toyota qui fête cette année le 40ᵉ anniversaire de sa première participation aux 24 Heures du Mans » souligne-t-on du côté de la marque japonaise.