La saison 2025 du Championnat du monde de Formule E a débuté ce samedi dans le cadre du E-Prix de Sao Paulo. Sur un tracé urbain temporaire de 2,9 km utilisant plusieurs boulevards et artères assez larges de la mégalopole brésilienne, les 22 pilotes représentant les 11 équipes engagées à cette nouvelle saison étaient en piste pour la première de 16 courses, réparties en 10 événements. Parti dernier, Mitch Evans s’est imposé lors de ce rendez-vous qui fut chaotique, avec un problème sur la grille de départ, des incidents en cascade et même deux drapeaux rouges !
Depuis sa création en 2014, cette discipline utilisant des monoplaces, au châssis identique pour chaque équipe, à propulsion 100% électrique progresse en matière de puissance des voitures en piste et d’innovations technologiques. Le règlement technique évolue ainsi pour cette saison 11 avec des améliorations sur les monoplaces Gen3, qui bénéficient d'une autonomie accrue et de performances capables de leur donner des vitesses maximales de 322 km/h. Les stratégies de gestion d’énergie restent toutefois au cœur des courses, obligeant les pilotes à faire preuve de patience, souvent au détriment du spectacle hormis dans les premiers et les derniers tours des épreuves.
Champion du monde en titre, l’Allemand Pascal Wehrlein a mené sa monoplace de l’équipe officielle Porsche à la pole position à l’issue d’une séance de qualification très disputée. Qualifié à ses côtés, Oliver Rowland l’a surpris sitôt le départ donné, le pilote Nissan se positionnant ensuite comme le principal candidat à la victoire. À noter que le départ fut retardé de quelques minutes car la voiture de Robin Frijns (Envision Racing) est restée bloquée sur la grille juste avant l’extinction des feux rouges.
Au 3ème tour, un accrochage en chaîne en fin de peloton poussait dans le mur Jake Hughes, le nouveau pilote Maserati, et Nico Müller, qui a lui rejoint l’équipe Andretti Global (qui utilise des groupes propulseurs Porsche). La Voiture de Sécurité entrait alors en piste pour 3 tours, le temps de dégager les monoplaces accidentées, avant que l’épreuve ne soit relancée, puis de nouveau ralentie (par un drapeau jaune localisé) suite à l’arrêt en bord de piste de Lucas di Grassi, le seul pilote brésilien inscrit cette année dans la série. Champion avec Audi ABT dans les premières années de la série, di Grassi évolue désormais avec la renaissante marque Lola, qui reçoit le soutien financier et technique de Yamaha et de ABT.
La neutralisation ayant pu être évitée suite à l’abandon de di Grassi, Rowland mena jusqu’au moment de passer par le très artificiel Mode Attaque (qui oblige les pilotes à sortir de la trajectoire et passer à l’extérieur d’un virage pour avoir ensuite le droit d’utiliser 6 minutes de puissance supplémentaire). Wehrlein de son côté, avait perdu des places au fil des tours, et c’est Nick Cassidy (Jaguar) qui pointait en tête avant que Rowland ne reprenne les devants au 14ème des 31 tours prévus.
Peu après la mi-course, profitant de leur surplus temporaire de puissance, les Porsche de Wehrlein et Antonio Félix da Costa réussissaient à prendre l’ascendant sur Rowland. Une belle bataille entre coéquipier s’en est suivi, le Portugais ne faisant aucun cadeau à Wehrlein tandis que Rowland, Edoardo Mortara (Mahindra). Maximilian Günther (DS Penske) et Cassidy restaient en embuscade.
Félix da Costa est devenu le nouveau meneur au 20ème tour, au moment où Jake Dennis, champion il y a deux ans avec l’équipe Andretti, se retrouvait immobilisé en bord de piste suite à un ennui de freins, ce qui entraînait un… drapeau rouge ! S’il est surprenant qu’on arrête la course pour un incident qui semblait banal, il l’est encore plus de voir que plus de 30 minutes ont été nécessaires, après le retrait de la voiture de Dennis, avant de relancer la course.
Donné pour 8 tours, le second départ voyait Rowland reprendre le 1er rang, surprenant Félix da Costa au 1er virage. Mais que serait la Formule E sans ses nébuleuses pénalités ? Rowland, qui venait de porter son avance sur le reste du peloton à 3 secondes deux tours plus tard, se voyait pénalisé d’un passage par les puits pour dépassement supposé de l’énergie autorisée.
Plus loin dans le peloton, Cassidy et Wehrlein s’accrochaient, ce dernier se retrouvant en tonneau. La course était de nouveau arrêtée. Une autre petite demi-heure plus tard, le tarif habituel visiblement en FE ce samedi, c’est cette fois un départ lancé qui était donné pour 4 tours ajoutés à l’épreuve (35 au lieu de 31), avec Mitch Evans (Jaguar) aux commandes, devant Félix da Costa et les McLaren de Taylor Barnard et Sam Bird.
Après avoir échangé le 1er rang à deux reprises avec Antonio Félix da Costa, Mitch Evans a remporté l’épreuve, 0,384 seconde devant son rival. Le jeune Taylor Barnard termine 3ème, décrochant ainsi son premier podium dans la série. Le Top 10 est complété par Bird, Mortara, Nato, Nyck de Vries (Mahindra), Sébastien Buemi (Envision), Dan Ticktum (Kiro Race) et Jean-Éric Vergne (DS Penske). Pour le classement complet, cliquez ici. La prochaine épreuve aura lieu à Mexico le 11 janvier. On ne peut qu’espérer une course moins décousue que cette épreuve d’ouverture à Sao Paulo.