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14 mars : Premier Grand Prix de F1 de l’écurie Sauber en 1993

14 mars : Premier Grand Prix de F1 de l’écurie Sauber en 1993

Mardi 14 mars 2023 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

L’écurie suisse de Formule 1 maintenant connue sous le nom d’Alfa Romeo a disputé son premier Grand Prix le 14 mars 1993 sous l’appellation toute simple de Sauber.

Peter Sauber est né le 13 octobre 1943 à Hinwill en Suisse alémanique. Armé de son diplôme d’électricien, Sauber est d’abord vendeur de voitures. Au lieu de prendre le contrôle de la compagnie familiale de fabrication de feux de circulation, il décide de se lancer en sport automobile.

Il participe à des épreuves de courses de côtes à bord d’une Volkswagen Beetle avant de construire sa première voiture, la Sauber C1 à moteur BMW d’un litre. Puis, viennent les C2, C3, C4 et C5, toutes propulsées par des moteurs BMW. Ces bolides courent en championnat suisse de voitures de sport, en Interserie puis on les voit en Endurance, notamment aux 24 Heures du Mans.

En 1986, Sauber bénéficie d’une commandite du géant de la pétrochimie BASF et fait fabriquer un premier châssis en composite carbone par la firme Seger + Hoffmann. C’est la Sauber SHS C6. Puis vient la C7 à moteur BMW six cylindres en ligne de 3,7 litres.

C’est en 1985 que Peter Sauber s’associe à Mercedes-Benz. Le motoriste allemand est encore frileux à revenir en compétition automobile avoir été impliqué dans le terrible accident survenu aux 24 Heures du Mans en 1955 qui avait fait 84 morts et 120 blessés. La firme allemande reste alors extrêmement discrète tout en fournissant à Sauber des moteurs, une assistance technique et un budget important.

L’écurie Sauber-Mercedes réalise le doublé aux 24 heures du Mans en 1989 en plus de récolter les titres de constructeurs et de pilotes au Championnat du monde d’Endurance. La C9, peinte de couleur argent métallisé et identifiée “Flèche d’argent”, est propulsée par un puissant moteur V8 Mercedes M119 de cinq litres et gavé par deux turbos qui émet un son de stock-car de NASCAR. L’écurie crée aussi une filière de jeunes pilotes et intègre Michael Schumacher, Heinz-Harald Frentzen et Karl Wendlinger.

Il est alors évident que Mercedes désire effectuer un retour en Formule 1 tout en demeurant assez discret afin de ne froisser personne, car après la tragédie du Mans de 1955, toutes les compétitions automobiles ont été bannies du territoire suisse. Durant l’été 1991, Peter Sauber et les patrons de Mercedes discutent des différentes façons de monter un projet conjoint en F1.

Sauber en F1 sans Mercedes, du moins officiellement

Peter Sauber fait construire une usine dans sa ville natale de Hinwill. Cependant, l’économie mondiale subit un ralentissement majeur et le projet initial de F1 est mis sur pause. Peter Sauber doit alors prendre une décision importante : soit il attend que l’économie reprenne de la vigueur et que Mercedes s’implique pleinement, soit il monte en F1 à titre d’écurie privée.

En janvier 1992, Peter Sauber décide de courir en F1 avec son équipe de 70 personnes. Harvey Postlethwaite, Mike Gascoyne et Leo Ress conçoivent la monoplace C12. Le moteur, officiellement appelé Sauber 2175A, est produit par la firme suisse Ilmor, dirigée par Paul Morgan et Mario Ilien, en partenariat avec Mercedes. Il s’agit d’un V10 atmosphérique de 3,5 litres, ouvert à 72 degrés et qui produit une puissance de 710 chevaux à 13 300 tours/minute.

Les premiers essais sont réalisés à l’automne 1992 pour un début en Grand Prix en 1993. La monoplace est noire et n’arbore que quelques petits autocollants de fournisseurs techniques. Ce qui étonne est l’inscription “Concept by Mercedes-Benz” qui s’affiche sur les deux flancs du capot moteur. En d’autres mots, le message est que Mercedes est derrière ce projet, mais n’est pas officiellement inscrit en F1.

La petite écurie suisse participe à son premier Grand Prix en Afrique du Sud sur le tracé de Kyalami en 1993. Le Finlandais JJ Lehto crée l’étonnement en se qualifiant en sixième position !

À la fin du premier tour, il occupe la quatrième place. Quelques boucles plus tard, il doit s’arrêter à son puits pour faire résoudre un problème électronique puis il repart bon dernier. Il effectue une solide remontée et au 49e tour, Lehto est le plus rapide en piste ! Il croise l’arrivée en cinquième place, à deux tours du vainqueur, Alain Prost sur une Williams FW15C-Renault.

Son coéquipier, Karl Wendinger, était aux commandes de l’autre C12. Qualifié dixième, il occupe la quatrième place au 10e tour. Le grand Autrichien est toutefois pénalisé pour avoir anticipé le départ et chute au huitième rang. Il est forcé à l’abandon au 34e tour à cause de coupures électriques alors qu’il roulait en sixième place.

Pas mal pour un début !