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11 novembre : L’époustouflant record de vitesse de 330 km/h de Rudolf Caracciola en 1936

11 novembre : L’époustouflant record de vitesse de 330 km/h de Rudolf Caracciola en 1936

Lundi 11 novembre 2019 par René Fagnan
Crédit photo: Mercedes-Benz

Crédit photo: Mercedes-Benz

Imaginez être au volant d’un bolide qui file à plus de 330 km/h sur une route publique. C’est ce qu’un courageux pilote allemand a réalisé en... 1936, il y a de cela 83 ans !

Au cours des années 30, deux constructeurs automobiles allemands majeurs, Mercedes-Benz et Auto-Union, se livrent une lutte féroce sur les circuits pour établir leur suprématie. Ces manifestations de supériorité sont évidemment soutenues et financées par le parti Nazi.

En 1934, Mercedes-Benz produit une version très carénée de sa W 25 afin d’établir des records du monde de vitesse. Un des pilotes de la firme à l’étoile est Rudolf Caracciola, né en janvier 1901 de descendants italiens.

Au volant de cette W 25, Caracciola fracasse quelques records. Le bolide, d’une puissance de 430 chevaux, file à près de 315 km/h sur une portion d’autoroute fermée à la circulation à Gyón, au sud de Budapest. Jamais un être humain avait atteint une telle vitesse auparavant sur la terre ferme. Il fallait un courage à toute épreuve pour rouler aussi vite à bord d’une voiture expérimentale ayant été, somme toute, assez peu testée.

Deux ans plus tard, en 1936, Mercedes-Benz produit la W 125 Rekordwagen; une voiture conçue spécialement pour établir des records de vitesse. La carrosserie enveloppante et le sous-plancher, développés dans la soufflerie de l’usine Zeppelin à Friedrichshafen, permet au bolide de posséder un coefficient de traînée incroyablement bas de seulement 0,235. Le moteur est un V12 d’une cylindrée de 5577cm3 qui produit une puissance de 616 chevaux.

Même si les tentatives de records ne durent pas très longtemps, le moteur a vite tendance à surchauffer, car la carrosserie fermée ne laisse filtrer aucun filet d'air frais. Les ingénieurs allemands ont donc résolu ce problème en immergeant le radiateur, situé devant le moteur, dans une cuve remplie d’eau et le glace.

Le 11 novembre 1936, Caracciola se glisse dans l’habitacle étroit de la W 125 dans le but de fracasser quelques records. Afin de respecter le règlement sportif, Caracciola doit effectuer quatre passages distincts, dont deux dans chaque direction.

Les tentatives ont lieu sur une section rectiligne de la "Reichsautobahn" qui relie Francfort à Darmstadt. Un bout d’autoroute rectiligne, sans grande sécurité, parsemé de viaducs, de fossés, de poteaux et d’arbres, tout en étant dépourvu de glissières de sécurité.  

C’est un succès. L’Allemand bat l’ancien record du monde de vitesse sur la distance de 10 milles (16 km, départ lancé) grâce à une moyenne de 333,485 km/h et une pointe à 372 km/h. Il établit aussi des records en classe B avec des vitesses moyennes de 336,839 km/h sur une distance de cinq milles (8 km) et 331,889 km/h sur une distance de 10 km.

Malheureusement, cette chasse aux records va mal se terminer. En janvier 1938, Caracciola pilote une version monstrueuse de la W 125 propulsée par un moteur compressé de 735 chevaux et dotée d’un coefficient de traînée ridiculement bas de 0,157. Il réalise la vitesse moyenne de 432,7 km/h pour le kilomètre lancé, puis atteint la vitesse maximale de 436,9 km/h dans une direction.

Voulant à tout prix battre ce record quelques heures plus tard sur la même section d’autoroute, Bernd Rosemeyer perd la vie quand sa Auto-Union est déséquilibrée par une bourrasque de vent. Le bolide quitte la route à plus de 430 km/h, ce qui ne laisse aucune chance de survie à Rosemeyer.

Un an plus tard, le monde sombre dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale et ces records se transforment en souvenirs.