Présentée ce week-end sur le circuit routier du Daytona International Speedway, l’édition 2024 des 24 Heures de Daytona a été marquée par le duel entre prototypes Cadillac et Porsche pour la victoire toutes-catégories. C’est finalement le Porsche Penske Motorsport qui l’emporte, avec la 963 pilotée par Josef Newgarden, Felipe Nasr, Dane Cameron et Matt Campbell tandis qu’en classe GTD Pro Daniel Morad a décroché la seule victoire canadienne de cette édition.

Au gré des neutralisations (3 lors des 2 premières heures de course) et des relances, la physionomie de la course n’a guère changé aux avant-postes. Les Cadillac, avec d’abord Sébastien Bourdais dans la No.01 et Pipo Derani, auteur de la pole position et au volant de la No.31, ont monopolisé les avant-postes lors des deux premières heures. Puis, c’est la Porsche Penske No.7 qui était aux commandes au cap de la 6ème heure. À mi-course, la Cadillac No.31 avait repris la tête.

La nuit a, comme de coutume, offert de nombreux rebondissements, à commencer par les gros soucis mécaniques de la Cadillac du Chip Ganassi Racing (abandon), de l’Acura No.10 et des deux BMW V8 Hybrid du Team Rahal. Quatre prototypes qui avaient des chances légitimes de victoire au départ, laissant ainsi les deux Porsche Penske, les deux Porsche privées et la Cadillac Action Express dans le même tour et en lutte pour le 1er rang lors des 8 dernières heures, sans oublier la discrète Acura No.40, la seconde voiture du WTR/Andretti Motorsports, confiée à Colton Herta, Louis Delétraz, Jordan Taylor et le champion du monde F1 2009 Jenson Button et bien remontée après des soucis électroniques.

C’est entre la Porsche No.7 confiée à Nasr pour le dernier relais et la Cadillac No.31 pilotée par Tom Blomqvist que tout s’est finalement joué. Profitant du trafic et du fait que la direction de course ait brandi le drapeau à damier un tour trop tôt, Nasr a croisé l’arrivée en vainqueur. Mais même sans cette erreur des officiels, il est peu probable que Blomqvist, relégué à 2,1 secondes, aurait pu tenter un dernier dépassement.

Le podium est complété par l’Acura de Button et ses équipiers, devant trois autres Porsche 963 et les deux BMW V8, reléguées à 13 et 15 tours des vainqueurs.

Les 4 premiers abandons et trois des 4 premières sorties de route entraînant des neutralisations ont été l’œuvre de prototypes LMP2, tantôt conduites par des professionnels de grand talent (Felipe Massa, l’ex-pilote de F1 a mené plusieurs heures), tantôt par des amateurs fortunés pas toujours très à l’aise dans le trafic. Au final, cette catégorie LMP2 a été remportée par le quatuor Merriman/Dalziel/Rasmussen/Zilisch (Oreca du Era Motorsport).

En GTD Pro, les espoirs de l’équipe Vasser Sullivan et sa dominante (aux qualifs) Lexus se sont envolés dès la 2ème heure, Mike Conway dans la RCF GT3 No.14 étant victime d’un accrochage avec l’Oreca LMP2 No.20. Cela a ouvert la porte aux Corvette officielles, la No.3 de Daniel Juncadella menant la majeure partie de l’épreuve avant de s’effondrer (ennuis mécaniques) dans les dernières 6 heures.

La Ferrari 296 GT3 No.62 du Risi Competizione pilotée par Daniel Serra, Alessandro Pier Guidi, Davide Rigon et James Calado, 4 pilotes officiels Ferrari, s’est imposée sans trop d’opposition, contrôlant son avance dans les dernières heures sur la Porsche du AO Racing, partie en pole.

En GTD, de nombreux changements de position ont eu lieu tout au long de la course dans ce qui constituait une fois encore la catégorie avec le plus d’inscrits. Mercedes, Ferrari et Lexus ont le plus souvent brillé. La victoire revient à l’Ontarien Daniel Morad, qui a magnifiquement résisté à la pression de la Ferrari/AF Corse de Miguel Molina dans les derniers tours. Morad était associé à Russell Ward, Philip Ellis et Indy Dontje; il croise la ligne d’arrivée avec 2,7 secondes d’avance.

La Ferrari 296 GT3 du Conquest Racing, emmenée par le prometteur pilote recrue dans la série Manny Franco, complète le podium devant une autre Ferrari (Triarsi Competizione). Aux commandes - pour une seconde saison consécutive - de la Mercedes AMG GT3 No.32 du Korthoff Motorsports, le Québécois Mikael Grenier et ses équipiers Mike Skeen, Kenton Koch et Maximilian Götz ont disputé de fort belles 24 Heures, se maintenant constamment dans le Top 5 de leur catégorie. Ils terminent 5èmes, ce qui est quelque peu dommage car cet équipage a mené de nombreux tours et était encore en bataille pour le podium à 15 minutes de la fin. Ils terminent néanmoins sur le tour des vainqueurs, tout comme l’équipage féminin composé de Rahel Frey, Sarah Bovy, Michelle Gatting et Doriane Pin qui sauvent en quelque sorte l’honneur de Lamborghini, dont les Huracan GT3 ont fait pâle figure ce week-end.

Pour l’équipe canadienne AWA, cette édition 2024 avec deux Corvette GT3 est carrément à oublier, ni la No.13 (Orey Fidani) ni la No.17 (Anthony Mantella) ne voyant l’arrivée. Déception aussi pour la McLaren 720S de l’équipe Pfaff Motorsports, rentrée dans son garage pendant la nuit. Cette voiture, pilotée entre autres par James Hinchcliffe, était en tête du peloton des GTD Pro après les deux premières heures.

À souligner également l’abandon de Roman de Angelis et Zach Robichon, associés sur l’une des Aston Martin Vantage de l’équipe Heart of Racing et eux aussi brièvement en tête de leur catégorie lors des premières heures avant de se retirer de la course pendant la nuit.

Au final, 40 des 59 équipages au départ ont terminé ces 24 Heures de Daytona, exemptes de la moindre goutte de pluie mais aux nombreux changements de positions… et neutralisations. Pour le classement complet, cliquez ici. Voyez aussi nos photos exclusives de cette édition 2024 en cliquant ici.