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2 mai : David Coulthard, alors pilote McLaren F1, frôle la mort dans l’écrasement d’un avion privé en 2000

2 mai : David Coulthard, alors pilote McLaren F1, frôle la mort dans l’écrasement d’un avion privé en 2000

Mardi 2 mai 2023 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

Pilote de l’écurie de Formule 1 McLaren, l’Écossais David Coulthard, sa fiancée et son entraîneur ont vu la mort de très près quand l’avion dans lequel ils prenaient place s’est écrasé au sol à la suite d’une panne de moteur.

En 2000, David Coulthard et Mika Häkkinen sont les pilotes de l’écurie McLaren-Mercedes, la seule qui est capable de rivaliser pour la victoire avec la Scuderia Ferrari. Michael Schumacher a remporté trois victoires successives en ce début de saison, mais Coulthard vient de gagner le Grand Prix de Grande-Bretagne disputé le 23 avril.

La course suivante est prévue le 7 mai sur le tracé de Barcelone en Espagne. Ce mardi 2 mai, Coulthard, sa fiancée Heidi Wichlinski et son entraîneur personnel Andy Matthews embarquent dans un Learjet 35A identifié G-MURI et exploité par la Northern Executive Aviation Ltd.

Le commandant de bord et le co-pilote prennent place aux commandes de l’avion doit effectuer le trajet reliant l’aéroport de Farnborough en Grande-Bretagne et à celui de Nice sur la Côte d’Azur. Puis, il est prévu que les trois passagers se rendent ensuite chez Coulthard à Monaco puis à Barcelone le jour suivant.

L'avion, propulsé par deux moteurs à réaction, décolle de Farnborough à 11h22. Ce qui suit est un résumé du rapport d’enquête du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) basé au Bourget en France.

Une heure après le décollage, alors que le Learjet survole la France, le moteur gauche de l’appareil subit une panne. L'équipage éteint le moteur et amorce une descente.

Le commandant annonce une urgence à la radio et demande à voler vers l'aérodrome le plus proche disposant d'une piste d’atterrissage de plus de 1600 mètres. Les contrôleurs au sol proposent celui de Lyon-Saint Exupéry, alors appelé Lyon-Satolas, qui est situé à 115 km de distance.

L’avion effectue alors une descente rapide, guidée par le radar au sol. À 12h35, le pilote stabilise l'avion à 3000 pieds (900 mètres) et il est autorisé à atterrir sur la piste 36L. Le pilote ralenti l’appareil et déploie les volets à huit degrés. À 12h37, le train d’atterrissage est sorti et les volets sont inclinés à 20 degrés.

Un impact terrible

Le co-pilote signale au commandant de bord que l'avion vole un peu bas. Il répète cette indication quelques secondes plus tard. Le commandant remet alors un peu les gaz du moteur droit. L’avion vole à 900 pieds d’altitude (275 mètres) et se trouve juste au-dessus du seuil de la piste. Mais soudainement, l’appareil s’incline fortement sur la gauche et le commandant crie avoir perdu le contrôle de l'avion.

L’appareil touche le sol de son aile, bascule, s'écrase, se disloque et prend feu. L’avion est coupé en deux : la carlingue est détachée du poste de pilotage. Les deux pilotes ont été tués sur le coup tandis que les trois passagers, légèrement blessés, parviennent à s’extraire de l’épave par le trou à l’avant qui se situe à presque deux mètres du sol.

Après avoir placé sa fiancée et son entraîneur en lieux sûrs, Coulthard retourne voir l’état des pilotes, mais constate qu’il ne peut rien faire. Les secours de l’aéroport arrivent sur place près d’une minute après l’impact. Les trois passagers sont évacués vers un hôpital pour y faire traiter leurs blessures superficielles puis reçoivent leur congé.

Un avion privé de la compagnie TAG de Mansour Ojjeh, partenaire de l’écurie McLaren, va les récupérer en France pour les ramener à Monaco. Ébranlé par cet événement, David Coulthard participe néanmoins au Grand Prix d’Espagne disputé quelques jours plus tard. Faisant preuve d’un grand courage et d’une détermination exceptionnelle, l’Écossais termine la course en deuxième place derrière la Ferrari de Michel Schumacher.

Le rapport de l’enquête conclut : "L'accident résulte d'une perte de contrôle en lacet puis en roulis qui semble être due à un défaut de surveillance de la symétrie du vol au moment de l'augmentation de la poussée du moteur droit. La précipitation du commandant de bord et sa difficulté à gérer le stress consécutif à la panne du moteur ont contribué à cette situation".

Crédit photo: B.E.A.