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24 novembre: Le nom de la populaire petite écurie de F1 Minardi disparaît en 2005

24 novembre: Le nom de la populaire petite écurie de F1 Minardi disparaît en 2005

Lundi 24 novembre 2025 par René Fagnan
Crédit photo: Wikipedia/Flick Jerry Lewis-Evans

Crédit photo: Wikipedia/Flick Jerry Lewis-Evans

Il fut un temps où il était difficile, extrêmement ardu, pour une écurie de Formule 1 de survivre, car les coûts étaient prohibitifs et les revenus très limités.

C’était bien avant l’imposition d’un plafond budgétaire qui n’est certes pas parfait, mais au moins qui limite les sommes d’argent que les écuries peuvent dépenser chaque saison.

Si l’Italie a été le berceau de plusieurs écuries de F1, elle en a vu disparaître plusieurs comme Coloni, Tecno, Andrea Moda, Bellasi, Fondmetal, Merzario, Modena, Osella et d’autres, incluant Minardi.

Mais soyons exact et précisons ici que l’écurie Minardi n’a pas totalement disparue. Après sa fermeture, elle a été rachetée par le géant des boissons énergisantes Red Bull et rebaptisée Toro Rosso (de 2006 à 2019), puis cette même structure basée à Faenza a été appelée AlphaTauri de 2020 à 2023 pour finalement être identifiée comme Racing Bulls depuis l’an dernier.

L’origine de cette sympathique écurie de F1 remonte à 1927 quand grand-papa Minardi a démarré sa concession de voitures Fiat à Faenza. La famille s’est impliquée en sport automobile et a fait courir, avec succès, des pilotes comme Elio de Angelis et Clay Regazzoni. En 1976, l’écurie Minardi, renommée Scuderia Everest, a très brièvement fait courir une Ferrari 312T prêtée par Maranello pour Giancarlo Martini.

Minardi monte en Formule 2 en 1980 avec son châssis propulsé par un moteur BMW. Et en 1984, Giancarlo Minardi décide de franchir le grand pas et fait fabriquer une monoplace de F1, la M185, à moteur Motori Moderni V6 turbo. La petite écurie a couru en F1 de 1985 à 2005, a fait rouler 42 pilotes, a disputé 350 Grands Prix, a produit 25 modèles de voitures et utilisé neuf motoristes (Motori Moderni, Ford Cosworth, Ferrari, Lamborghini, Cosworth, Hart, Fondmetal, European et Asiatech). Elle n’a marqué que 38 points au championnat du monde et son meilleur résultat fut trois quatrièmes places décrochées par Pierluigi Martini en 1991 (Saint-Marin et Portugal) et Christian Fittipaldi en Afrique du Sud en 1993.

La petite écurie a toutefois bien failli périr en 2001 si elle n’avait pas été sauvé par l’homme d’affaires australien Paul Stoddart et rebaptisée European-Minardi (du nom de la compagnie d’aviation de Stoddart). Mais l’Australien n’a pas la langue dans sa poche et a des idées bien arrêtées sensées aider les petites écuries à survivre. Ses prises de position ne plaisent ni à la FOCA, ni à la FIA.

Difficile de survivre sans argent

Car il faut préciser que l’équipe Minardi a toujours survécu en F1. Elle n’a jamais disposé de budgets majeurs et a dû se contenter de l’implication de modestes entreprises italiennes, puis n’a eu d’autre choix que d’engager des pilotes-payants, incluant Jos Verstappen, le père de Max.

Malgré tout, l’écurie Minardi était vraiment aimée des amateurs. C’était un peu David contre Goliath. Des milliers de fans à travers le monde souhaitaient ardemment voir Minardi réussir. Des fans clubs Minardi ont été créés un peu partout dans le monde, incluant à Montréal.

Cependant, en 2005, Stoddart fait ses comptes et se rend bien compte que l’écurie ne peut pas continuer. La facture de location et d’entretien des moteurs V10 Cosworth CR-2 est exorbitante, comme tout le reste. Les dettes s’accumulent. Stoddard s’insurge contre la répartition des revenus de la F1 qui, selon lui, donne beaucoup trop d’argent aux grosses équipes qui disposent déjà de commanditaires très généreux et pas assez aux petites comme la sienne.

Les petites écuries privées disparaissent progressivement. Eddie Jordan vend son équipe au groupe Midland et Peter Sauber cède la sienne à BMW. Stoddart met son écurie en vente. Des dizaines d’offres sont faites, parfois farfelues, mais quelques fois sérieuses. Car l’Australien a mis ses conditions : que le nouveau propriétaire investisse afin de faire progresser l’équipe et qu’il s’engage à ne pas lui faire quitter Faenza.

C’est finalement Red Bull qui remporte la mise pour un montant de 35$ millions américains et l’effacement de la dette de 14$ millions. Déjà propriétaire de Red Bull Racing, l’entreprise autrichienne dispose ainsi d’une deuxième écurie de F1 afin de former ses jeunes pilotes. La nouvelle est annoncée le 10 septembre 2005 et les documents juridiques sont signés quelques jours plus tard. L’écurie Minardi change officiellement de nom le 24 novembre et devient la Scuderia Toro Rosso.